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En lisant, carnet de bons mots

Dans ces bras-là...


Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.

Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire comme jamais.


Camille Laurens.

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C'est pas la saint-Glinglin...

... Non, aujourd'hui, c'est la sainte-Aspirine.
Patronne du front lourd et des tempes serrées, des nuits trop petites et des lendemains qui déchantent.
L'effervescence de ses bulles, c'était la vôtre hier.
Aujourd'hui, embrumés, vous n'avez qu'une pensée : qu'on coupe court à la migraine... en vous coupant la tête.

Tic tac

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Classé X

Mercredi 26 décembre 3 26 /12 /Déc 23:35

Presque-le-pied.png5h du matin. Fin de soirée, ou plutôt de nuit, BDSM. Je suis avec mon ami et soumis dans le "vestiaire" - comprendre : une salle unique où hommes et femmes s'habillent et se rhabillent à la bonne franquette.

Puisque nous goûtons aux plaisirs de la même table, pourquoi ne pas la partager jusqu'aux cuisines ?

Les heures précédentes ont été riches en émotions et découvertes. Les mains lasses, je dézippe mes cuissardes des cuisses aux talons. Libère mes chevilles que je fais lentement tourner.
- Un massage, Maîtresse ?
L'interrogation me pousse à jeter un regard de côté. Un jeune homme est assis sur le siège collé au mien. Pas mal de sa personne moulée d'un haut en latex et d'un pantalon en cuir.

À première vue, sa tenue le classe dans la catégorie des dominants, mais sa question ne laisse aucun doute : en dépit des apparences - souvent trompeuses ici comme ailleurs - il est soumis.
Soumis et désireux de me faire du bien.


Étant donné l'heure tardive, j'hésite. Lui expose que la nuit a été longue pour adoucir mon début de refus.

Il acquiesce d'un air contrit, et ce seul geste a raison de mes réticences.
Il s'agenouille devant moi. Prend délicatement mon pied gauche pour le serrer avec douceur et fermeté. Ses doigts agiles courent sur ma voûte plantaire endolorie, détendent mes orteils crispés.

Sans le savoir, ou peut-être en le faisant exprès, il a touché mon talon d'Achille.


Je me renverse sur ma chaise, lui laisse volontiers ma jambe. Il s'aventure sur mon mollet, le palpe, le presse à petites touches. Esquive le genou, descend le long du tibia, revient à la cheville, reprend son va-et-vient sur mon peton.
Le savant trajet de sa main n'est pas une caresse.

Il ne se la permettrait pas sans mon autorisation.
Pas une caresse, donc. Juste un moment de pur bonheur.

Je me redresse, il se raidit. Je lis dans ses yeux la crainte de ne pas me contenter. Le rassure d'un geste : j
e veux simplement connaître son prénom.

Il s'appelle Yohann, cherche une Domina qu'il n'a pas trouvée. Je me désole pour lui, je me désole pour elle. Elle ignore ce qu'elle rate et ce dont je profite, à la seule différence que mon cœur n'est plus à prendre.

J'avise la laisse accrochée à sa ceinture, le complimente sur sa forme sobre et originale : deux liens de cuir épais entrelacés.
Il me la remet aussitôt, attachée à un collier de cuir noir. Simple et beau lui aussi, il en est la pièce finale et maîtresse. J'ouvre l'attache par curiosité. Yohann, se méprenant, s'avance pour me tendre son cou.
Je n'ai pas la cruauté de lui refuser ce plaisir.
Je le lui passe et le ferme.

Si besoin en était, ce clic métallique scelle nos places, assoit davantage nos positions. Surélevée, impérieuse, je trône.

Inférieur, assujetti à mes caprices, il se plie.
Lentement, mes pieds prennent possession de son visage. Le redessinent, ferment ses paupières, soulignent ses pommettes, pèsent contre son nez, s'introduisent entre ses lèvres ouvertes. Ses dents mordillent mes ongles, sa langue serpente sur mes bas. Je les lui abandonne avant de les reprendre pour mieux les lui redonner.
Me penchant, je saisis la poignée de la laisse, la tire contre ma poitrine. Son torse entravé bascule vers mon ventre. Je le repousse du talon, l'attire de nouveau à moi. L'éloigne pour le rapprocher encore.

En avant, en arrière, nos corps chaloupent et se frôlent en une danse lascive. Chorégraphie sensuelle et parfaitement accordée, sans fausse note aucune. Soudés, rivés, enchaînés, nous tanguons au son d'une musique que nous sommes les seuls à entendre.

Presque le pied bisAutour de nous, des gens passent et s'arrêtent. Emportés par notre ballet, nous n'y prenons pas garde.

Un homme presse mon bras en gage de complicité. Je lui souris sans le retirer. Il se courbe alors sur mes cheveux, les relève pour dégager mon visage, évente de son souffle mon front trempé de sueur.

Acteur et spectateur de notre étreinte, il y assistera jusqu'à la fin.


Yohann me fixe avec adoration. Mes jambes descendent le long de ses épaules, enserrent sa nuque. Alors que je l'étrangle, son sexe trahit son désir.

Je le foule aux pieds en staccatos.

Pianissimo, fortissimo.

Il vibre au rythme de ma partition, épousant le mouvement que je lui imprime.


Soudain, ses pupilles se révulsent.

Il va jouir.
Soudain, la voix du préposé au vestiaire déchire l'air :
- À qui il est, le sac 216 ? J'vais le jeter, j'veux m'rentrer, y en a marre !
Yohann, dégrisé, ouvre les yeux et lève un doigt timide.
Mauvaise pioche, le sac 216 lui appartient.

Autant dire que la séance a fini là.
J'ai retiré mon pied en maudissant cet homme d'avoir empêché Yohann de prendre le sien.
Rond-de-cuir, va !

 

 

Photos : flyer Nuit Elastique ; Elmer Batters.

Par Chut ! - Publié dans : Classé X - Communauté : xFantasmesx
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Vendredi 21 décembre 5 21 /12 /Déc 19:28
Âmes sensibles s'abstenir... Voici une scène très hard, vue de mes yeux, à la fin d'une soirée BDSM.

Toujours le même lieu : la cave de l'enfer et des délices, tendue d'un grand rideau noir.
Je discute avec deux hommes. Des cris venus de derrière le rideau coupent notre conversation à intervalles réguliers. Au début, nous n'y prêtons pas vraiment garde : une punition est en cours. Certes salée, mais c'est parfois la loi du genre.
Dix minutes s'écoulent. Les hurlements redoublent et le malaise nous envahit.
Que se passe-t-il donc ?
Nous nous glissons de l'autre côté.

En haut de l'escalier, points de mire de tous, un homme et une femme. Lui est habillé en dominant, elle à moitié nue.
L'échine courbée, la tête enfouie dans ses bras repliés, elle offre son cul à qui veut le prendre.

Pour la sodomiser, il y a foule : une chaîne d'hommes patiente jusqu'en bas des marches. Le premier de la file attend que celui qui le précède décharge pour occuper enfin sa place.
Soumise à leurs coups de boutoir répétés, la fille hurle non de jouissance, mais de douleur. Posté à côté d'elle, indifférent à ses plaintes, son Maître lui caresse de temps à autre les cheveux.
Pour la remercier d'être une brave bête à foutre ?

Cette pratique a beau me déplaire, je n'ai pas à la critiquer si elle comble le couple. Mais là, de toute évidence, la fille n'était pas dans son état normal. Nous nous en sommes rendus compte à la fin de cette séance publique, lorsqu'elle a voulu se relever. Bourrée ou droguée, elle tenait à peine debout. Après quelques pas esquissés, elle a même basculé à la renverse dans les détritus jetés au sol. Moins une qu'elle ne se coupe sur les bouts de verre ou ne se fracasse la tête sur le béton.
Son ami l'a remise d'aplomb puis rassise sur les marches.

J'échange un regard consterné avec les deux hommes qui m'accompagnent. Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises ou plutôt, de notre indignation. Voilà qu'un jeune mec, qui a assisté à l'intégralité de la scène, la reluque en baissant son froc. Et, sexe dressée, il se colle à son visage pour qu'elle lui taille une pipe !
Heureusement, le dominant le repousse. Le gars, déçu, repart en traînant des pieds.

Ces scènes m'ont vraiment choquée. Même si l'on y joue sérieusement, le BDSM n'est et ne reste pour moi qu'un jeu. En aucun cas, un moyen de profiter d'autrui ou de nuire à son intégrité physique.
Que des spectateurs sautent sur l'occasion pour glaner du sexe, cela fait partie de la règle. Mais qu'ils abusent d'une personne en position de faiblesse me dégoûte, comme m'écœure l'attitude irresponsable d'un mauvais Maître.

Être dominant(e) ne donne pas tous les droits ; mieux, ce statut suppose des devoirs. À commencer par celui, essentiel, de respecter et de préserver son (sa) partenaire.
Et non, les soumises ne sont pas que des femmes à consommer, dont n'importe qui peut abuser sous prétexte qu'elles n'ont pas voix au chapitre.
Par Chut ! - Publié dans : Classé X - Communauté : xFantasmesx
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Jeudi 20 décembre 4 20 /12 /Déc 15:45
Le cadre, d'abord.
Une soirée fetish-BDSM, ouverte à tous qui portent des vêtements en latex, cuir ou vinyle. C'est le dress-code de rigueur pour pouvoir franchir les portes de "l'enfer" : deux grandes caves contigues dans lesquelles se presse, je le pressens, une faune underground de fétichistes, de dominas et de soumis. De quoi titiller ma curiosité, mon imagination et d'autres penchants bien moins avouables...

Dans la première cave, le bar et un espace défendu par un rideau noir. Le lieu de toutes les débauches, des scènes les plus chaudes dérobées au regard des nouveaux arrivés, me dis-je aussitôt (en fait, je n'ai qu'à moitié raison, car le "spectacle" se tiendra aussi dans la salle). Je passe sans hésiter de l'autre côté.

Tranchant sur le décor minimaliste de vieilles pierres et de béton, émergeant de la fumée des cigarettes, alanguie sur les escaliers, indifférente au bruit qui l'entoure, une femme s'évente le visage. Négligemment appuyée sur deux amies qui lui servent d'écrin, elle irradie d'une sensualité gourmande, lascive.

Shéhérazade surgie des 1001 nuits, nourrie aux gâteaux de miel et au lait de chamelle, la peau tendue à craquer, douce comme la soie, frottée d'herbes aromatiques. Sa chair opulente dessine un paysage superbe, tout en vallons et collines. Ses seins débordant de son corset sont deux outres d'ivresse. La main rêve de s'y attarder, la bouche de s'y coller. Générosité du plein, sources de vie, réminiscences du sein maternel. La chair dans toute sa splendeur. Son parfum ? Sûrement cannelle, gingembre et piment, fragrances subtiles et enivrantes d'Orient.
Il y a du sacré dans cette femme-là.

Sa longue jupe relevée dévoile ses jambes jusqu'à sa culotte. Cuisses replètes, voluptueuses, genou charnu strié de fossettes, mollets plantureux.

Et au bout, un pied adorable, potelé, qu'honore un soumis à demi nu. Allongé sur les marches, il le baise, le lèche, le vénère.
En adoration, comme il se doit.
Par Chut ! - Publié dans : Classé X - Communauté : xFantasmesx
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Mercredi 19 décembre 3 19 /12 /Déc 02:41
Je me rends dans un sex-shop à côté de chez moi, bien achalandé côté gadgets mais aussi matériel BDSM. J'ai besoin d'une tenue vinyle ou cuir en prévision d'une grande soirée fetish, et pense aussi à quelques accessoires pour agrandir ma collection et varier les "petites misères" que je fais subir à mon ami et soumis.

Me voici donc, parcourant les rayons, court vêtue et haut bottée, avec au cou un cadenas et une clé fantaisie, offerts par une amie. J'attrape au vol corsets et robes longues en vinyle. Les bras chargés de tous ces trésors, je me dirige vers la cabine d'essayage.

Soudain, un homme m'aborde. La cinquantaine, habillé passe-partout, bien tremblant.
Il me demande, plutôt abruptement :
- Vous êtes une dominatrice ?
Un brin interloquée, j'acquiesce.
- Vous cherchez un soumis ?
- Non, merci, j'en ai déjà un.
- Vous pourriez envisager d'en avoir deux ?
Je décline poliment.

Il affiche un air déçu et un regard de chien battu alors que je ne l'ai pas touché.
- Si je peux vous poser une autre question... Avez-vous déjà féminisé votre soumis ?
Je réponds qu'en effet, c'est déjà arrivé. Mon ton lui fait comprendre qu'il serait malvenu de sa part d'insister davantage.
Et là, il me demande :
- Je peux vous embrasser les pieds ?
Le "oui" sort tout seul, sans que j'y réfléchisse. J'ai une impression bizarre, d'embarras (il y a du monde dans le magasin), de décalage complet, comme s'il s'agissait d'une farce, qu'il était de toute façon impossible qu'il le fasse, surtout devant témoins.
Et pourtant... il se met à genoux, incline sa tête jusqu'au sol et embrasse mes bottes. Puis se relève, content, en me gratifiant d'un sonore :
"Merci, Maîtresse".
Je l'avoue, je suis sciée. Et le commentaire de la vendeuse qui m'aide à essayer les corsets me fait éclater de rire :
"Ah ben, il y a de l'animation, ici !"

Tu m'étonnes...
Par Chut ! - Publié dans : Classé X - Communauté : xFantasmesx
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Mercredi 19 décembre 3 19 /12 /Déc 02:35
Une heure du mat'. Après une soirée entre copines, je remonte seule la longue rue qui mène chez moi. C'est une rue avec des bars, des restaus, des fêtards, qui s'éclaircissent à mesure qu'on la remonte. Je suis habillée simplement : un manteau, jean un peu moulant, des bottines noires à hauts talons.
Un gars passe à côté de moi en vélo. Me regarde et s'arrête.
- Mademoiselle, je peux vous poser une question ?
J'opine vaguement, histoire de lui montrer que je suis polie, mais que je n'ai pas envie de m'attarder. Et puis, ça me fait toujours plaisir quand on m'appelle encore "mademoiselle", moi qui n'ai guère plus le droit qu'à des "Madame".

Il se met à parler vite, trop vite. Je ne comprends rien. Juste qu'il ne m'invite pas à boire un verre... bref que ce n'est pas le classique plan drague de nuit, venant du gars qui ne veut pas rentrer seul chez lui.
- Vous pouvez répéter ?
- Oui, pardon. Déjà, je vous précise que cette demande ne vient pas de moi, mais que je la formule pour un ami qui n'oserait jamais la faire.
Voilà ma curiosité piquée au vif.
- Oui ?
- Mon ami voudrait savoir si vous accepteriez de lui marcher dessus et de vous asseoir sur son visage. Il vous paierait, hein !
Aussitôt, il se recule, comme s'il s'attendait à ce que je lui colle une claque. Il a l'air hyper gêné, anxieux même.

De mon côté, je souris. Et la première question qui me vient n'est pas : "Vous êtes fous ?", "C'est une blague ?", "Où est cet ami ?" mais... "Combien ?"
Je remballe sagement ma réponse pour avancer, sur le ton de la conversation :
- Ah oui, votre ami est un fétichiste des pieds. Mais vous ne lui trouverez sûrement pas son bonheur dans la rue... il vaudrait mieux qu'il s'en charge lui-même, de toute façon.
Le gars n'en revient pas, persuadé qu'il était de se faire sèchement rembarrer.
Nous discutons un peu avant que je ne pose la question fatidique :
- Au fait, combien ?
- 60 euros les 10 minutes, à peu près.
Je me dis que le tarif est alléchant, mais je décline : sécurité avant tout. Il est hors de question que je suive un inconnu en pleine nuit dans un endroit que je ne connais pas, pour qu'il me présente à quelqu'un que je ne connais pas davantage.

Il m'a laissé son téléphone.
Je n'ai jamais appelé : je ne le sentais pas.
Par Chut ! - Publié dans : Classé X - Communauté : xFantasmesx
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