Vendredi 21 décembre
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19:28
Âmes sensibles s'abstenir... Voici une scène très hard, vue de mes yeux, à la fin d'une soirée BDSM.
Toujours le même lieu : la cave de l'enfer et des délices, tendue d'un
grand rideau noir.
Je discute avec deux hommes. Des cris venus de derrière le rideau coupent notre conversation à intervalles réguliers. Au début, nous n'y prêtons pas vraiment garde : une punition est en cours.
Certes salée, mais c'est parfois la loi du genre.
Dix minutes s'écoulent. Les hurlements redoublent et le malaise nous envahit.
Que se passe-t-il donc ?
Nous nous glissons de l'autre côté.
En haut de l'escalier, points de mire de tous, un homme et une femme. Lui est habillé en dominant, elle à moitié nue.
L'échine courbée, la tête enfouie dans ses bras repliés, elle offre son cul à qui veut le prendre.
Pour la sodomiser, il y a foule : une chaîne d'hommes patiente jusqu'en bas des marches. Le premier de la file attend que celui qui le précède décharge pour occuper enfin sa place.
Soumise à leurs coups de boutoir répétés, la fille hurle non de jouissance, mais de douleur. Posté à côté d'elle, indifférent à ses plaintes, son Maître lui caresse de temps à autre les
cheveux.
Pour la remercier d'être une brave bête à foutre ?
Cette pratique a beau me déplaire, je n'ai pas à la critiquer si elle comble le couple. Mais là, de toute évidence, la fille n'était pas dans son état normal. Nous nous en sommes rendus compte à la
fin de cette séance publique, lorsqu'elle a voulu se relever. Bourrée ou droguée, elle tenait à peine debout. Après quelques pas esquissés, elle a même basculé à la renverse dans les détritus jetés
au sol. Moins une qu'elle ne se coupe sur les bouts de verre ou ne se fracasse la tête sur le béton.
Son ami l'a remise d'aplomb puis rassise sur les marches.
J'échange un regard consterné avec les deux hommes qui m'accompagnent. Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises ou plutôt, de notre indignation. Voilà qu'un jeune mec, qui a assisté à
l'intégralité de la scène, la reluque en baissant son froc. Et, sexe dressée, il se colle à son visage pour qu'elle lui taille une pipe !
Heureusement, le dominant le repousse. Le gars, déçu, repart en traînant des pieds.
Ces scènes m'ont vraiment choquée. Même si l'on y joue sérieusement, le BDSM n'est et ne reste pour moi qu'un jeu. En aucun cas, un moyen de profiter d'autrui ou de nuire à son intégrité
physique.
Que des spectateurs sautent sur l'occasion pour glaner du sexe, cela fait partie de la règle. Mais qu'ils abusent d'une personne en position de faiblesse me dégoûte, comme m'écœure l'attitude
irresponsable d'un mauvais Maître.
Être dominant(e) ne donne pas tous les droits ; mieux, ce statut suppose des devoirs. À commencer par celui, essentiel, de respecter et de préserver son (sa) partenaire.
Et non, les soumises ne sont pas que des femmes à consommer, dont n'importe qui peut abuser sous prétexte qu'elles n'ont pas voix au chapitre.
Par Chut !
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