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En lisant, carnet de bons mots

Dans ces bras-là...


Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.

Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire comme jamais.


Camille Laurens.

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C'est pas la saint-Glinglin...

... Non, aujourd'hui, c'est la sainte-Aspirine.
Patronne du front lourd et des tempes serrées, des nuits trop petites et des lendemains qui déchantent.
L'effervescence de ses bulles, c'était la vôtre hier.
Aujourd'hui, embrumés, vous n'avez qu'une pensée : qu'on coupe court à la migraine... en vous coupant la tête.

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Accessoires et fanfreluches

Mardi 15 janvier 2 15 /01 /Jan 04:16
En hiver, j'ai souvent les mains glacées. C'est fort désagréable et inesthétique : mes doigts gourds, rougis de froid et marbrés de blanc, rechignent à se plier. La seule parade ? Porter des gants.
Voilà qui tombe à pic, j'adore ça.

Les gants... complices de tous les forfaits, armes des cambrioleurs et des malfaiteurs. Leur pouvoir de suppression me fascine. Une fois enfilés, ils effacent ce qui différencie chacun des cinq (six ?) autres milliards d'humains : ses empreintes digitales.
À mes yeux, ils sont une sorte de gomme magique,
de plus entraînant le moins, de disparition à la Pérec - dont le nom, justement, ne contient pas la lettre E.
"Je suis passée ici mais de mon passage, il ne reste aucune trace."
Soudain, grâce à eux, je suis devenue fantôme. Car toucher avec des gants, c'est pour moi ne pas toucher. Une façon subtile d'interdire le contact direct à l'autre, de préserver ma peau de la sienne, de lui bloquer l'accès : tant que tu n'auras pas montré patte blanche, je n'enlèverai pas mon armure.

Guerriers, les gants ? Oui, lorsqu'il sont jetés par les chevaliers
en signe de duel. Mais la provocation n'exclut pas la délicatesse : en prendre, c'est faire usage de politesse ; les laisser tomber, une invitation suggestive adressée à un galant pour les ramasser, avec option sur la couleur beurre frais des demandes en mariage.

Glissés sur les doigts, ajustés aux poignets pour mettre en valeur leur finesse, tirés au-delà des coudes, ils font aussi des bras une des parties les plus érotiques du corps féminin.
R
ehaussés d'une grosse bague, ils sont le chic absolu.
En cuir, la marque des Amazones.
En vinyle, des préludes aux plaisirs fétichistes.

À la maison, j'en possède plusieurs paires. Ma préférée (pour l'instant) est en satin rouge, longue et plissée. Une vraie paire de cocotte ou de chanteuse de cabaret. Ne manque que le chapeau-claque pour entrer dans la danse... Là où j'en perdrai un, peut-être.
Parce que mon problème avec les gants, c'est ma tendance à les dépareiller.
Et qu'est-on lorsqu'on égare sa moitié ?
Par Chut ! - Publié dans : Accessoires et fanfreluches - Communauté : xFantasmesx
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Lundi 14 janvier 1 14 /01 /Jan 00:12

BaillonÔter le droit à la parole... Voilà ce qui m'excite, entre autres, dans le sexe. Stopper au bord des lèvres les mots qui vont être prononcés, les contraindre à rester dans la gorge pour ne laisser que l'essentiel : le souffle pressé du désir, la vibration rauque du désir.

Longtemps les phrases m'ont paru inutiles.
À quoi bon dire ce que mon corps exprimait déjà ?

Les pointes dressées de mes seins, mon sexe mouillé, ouvert, disaient bien mieux que ma bouche que oui, c'était délicieux ; que non, je ne voulais pas briser là mais continuer à me laisser glisser, encore et encore, dans la vague qui m'emporte.


De même, les mots de mon amant me paraissaient superflus.
Descriptifs, ils doublonnaient ce que je savais déjà :
que sa verge gonflait sous mes doigts, que ceux-ci me pénétraient. Je le sentais bien, à quoi bon le souligner ?
Et pourquoi dire "tu me fais de l'effet" ? Sinon, tu ne serais pas nu mais habillé, ton pénis ramolli entre tes cuisses.
Crus, les mots me refroidissaient. À la verticale, je n'ai aucun mal à appeler une chatte une chatte. À l'horizontale, je n'en percevais pas la charge érotique. Bite, salope, foutre, enculer me giclaient dessus en douches glacées. Au mieux termes sortis d'un porno qu'on répète pour s'exciter, au pire un
 tue-désir.
 Longtemps aussi, les mots m'ont semblé de la dernière impudeur. Au lit, j'étais incapable de parler. Et plus j'aimais celui qui partageait mon lit, plus j'étais muette.
- Je suis déjà si complètement
livrée à toi... Ne me fais pas l'humiliation de devoir, en plus, te l'avouer...

 

Avec le temps, j'ai changé. Peut-être parce que j'assume davantage mes désirs ; certainement parce qu'à présent, c'est souvent moi qui mène le jeu. Qui oblige l'autre, soumis, à parler... ou à se taire. Pour cela, ma main collée sur sa bouche ou un simple foulard fait l'affaire. Mais ma préférence va au bâillon-boule..

Le bâillon-boule... accessoire caricatural du SM s'il en est, appartenant au même titre que le fouet et les menottes à l'imagerie classique de la domination.

Tapez bâillon+boule dans Google Images et vous verrez surgir des soumises prêtes à s'empaler sur le chibre de leur Maître.
Ça y est, vous avez essayé ?... vous en arrivez
alors à la même conclusion que moi : de soumis, point. Même en page 8, où sont pourtant consignés les résultats les moins pertinents de votre recherche. Peut-être parce que la domination, bien que de genre féminin en français, se conjugue classiquement au masculin dans l'esprit des gens.

Baillon boule2En tant que dominatrice, je ne crois pas pourtant être l'exception qui confirme la règle.

Le bâillon-boule, j'adore m'en servir et me repaître de ses prémisses au plaisir.

Fourrager dans le tiroir de ma table de nuit, éveillant ainsi la curiosité et l'appréhension de mon soumis.

Revenir à lui en le cachant dans mon dos, telle une surprise qu'on offre à un ami.

Lui ordonner d'ouvrir la bouche en grand pour y introduire brusquement la boule.

Entendre le bruit sec qu'elle fait en franchissant la barrière de ses dents.
Une fois qu'elle est introduite, je boucle le lien de cuir qui la prolonge. Fermé lâche derrière les cheveux s'il me prend la fantaisie d'être indulgente ; ajusté serré si je suis d'humeur sévère. La fantaisie rejoignant souvent l'humeur à mesure de la séance...

Satisfaite, je contemple mon œuvre : un homme dénudé au beau milieu de mon salon, pantalon rabattu sous les couilles, dans l'incapacité totale d'articuler un traître mot. La gêne de la boule pesant sur la langue, occupant toute la cavité buccale, le soumet plus sûrement
à mes remarques acerbes qu'aucun instrument de contrainte :
- Baisse tes yeux de lopette ou je vais te fouetter le cul !
- Tu as vraiment l'air d'une petite chienne, tu sais ?
Réduit au silence, il est incapable de protester. Et tandis que sa bouche impuissante étreint le cercle de plastique, ses yeux
égarés me disent tout. Son émoi comme sa peur. La profondeur de son humiliation comme celle de son plaisir. Sa jouissance provoquée par sa reddition totale d'où, paradoxalement, il tire sa fierté.

Mais non, cela ne me suffit pas. Ma plus grande satisfaction vient ensuite, lorsqu'il se met à baver. Instrument de contrainte, le bâillon-boule a ceci de particulier qu'il empêche de déglutir. Et, par ricochet, fait beaucoup saliver.
J'aime contempler les filets liquides qui coulent de ses lèvres à son torse sans qu'il ne puisse les ravaler. Les happer d'un coup de langue ou les étaler sur son visage. Offrande que je recueille et lui rends, alors que l'excitation trempe le haut de mes cuisses.

Oui, vraiment, le bâillon-boule me délie la langue...

 

 

2e photo de Désirée Dolron.

Par Chut ! - Publié dans : Accessoires et fanfreluches - Communauté : xFantasmesx
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Dimanche 6 janvier 7 06 /01 /Jan 01:25
undefined Les bottes sont pour moi d'obscurs objets de désir.
J'adore glisser mon pied à l'intérieur, comme dans la gangue d'un fruit entr'ouvert et à peine mûr ; sentir leur tige me caresser le mollet ; entendre le chuintement de leur fermeture qui se referme ; regarder mes jambes enveloppées d'une gaine de cuir, de nubuck ou de vinyle. Et me découvrir enfin dans la glace, cuisses tendues et reins creusés, juchée en équilibre sur de hauts talons.
Car pour moi, bottes et talons vont forcément de pair. Carrés, bobine ou aiguille, ils donnent forme et
noblesse à la matière. Cambrent la cheville, élancent la silhouette en sublimant ses rondeurs.
Leur martèlement même n'est pas anodin.
Clic, clac.
E
n temps de guerre, attribut de l'occupant résonnant sous les fenêtres, il semait la terreur.
En temps de paix, inoffensif, il s'égrène comme une musique. Note claire, silence, double croche et soupir. Essence de la féminité.
Si les jambes des femmes sont des compas
qui arpentent le globe terrestre, les bottes en sont les aiguilles pointant le nord.      
                                                           Magnétique(s), forcément.


Un des avantages des bottes (non négligeable pour les coquettes...) est de se marier
avec tout. Jupe courte, pantalon large façon cosaque, jeans retroussé sur le genou... Grâce à elles, la tenue la plus banale devient fatale.

Je l'avoue sans difficulté : des bottes je suis aussi collectionneuse que toquée. P
as moins de dix paires s'alignent au garde-à-vous dans ma penderie. Certaines n'en sortent que rarement. D'autres ont parcouru sans répit les rues de ma ville. Celle qui a ma préférence est sortie craquelée de toutes nos randonnées. Compagne de route au cuir patiné, à la semelle polie par le macadam, elle paye sa servitude au prix de son usure. Je ne l'en aime que davantage.

Il y a dix ans, alors que j
e me tuais en études sérieuses, je me servais des bottes pour briser les codes : le mardi, c'était paléographie. Et le mardi, je grimpais quatre à quatre les escaliers, en retard, courte vêtue et haute bottée.
Derrière la porte de la salle, ça ne rigolait pas, ça traduisait.
J'entrais sans frapper. En rang d'oignon derrière leur pupitre, de jeunes étudiants déjà vieux. Futures momies aussi parcheminées que les manuscrits. Repoussoirs instruits auxquels je ne voulais pas ressembler. Les textes rébarbatifs du Moyen Âge avaient fini par déteindre sur leur esprit. Clos comme des châteaux hérissés de remparts, protégés par les douves de la bienséance.
Je traversais l'allée dans un silence de mort. Sur mon passage, les regards baissés se relevaient. Convergeaient sur le corps du délit. Non le mien en entier, seulement une partie : mes cuissardes.
Je m'asseyais et ouvrais mon classeur pliée de rire.

Aujourd'hui, j'aime à me faire lécher les bottes. Au sens propre, bien sûr.
Mais ceux qui s'adonnent à ce plaisir ignorent la profondeur du mien, parce qu'ils ne savent pas ce que les bottes signifient pour moi.
Finalement, le fétichiste n'est pas toujours celui auquel on pense...
Par Chut ! - Publié dans : Accessoires et fanfreluches - Communauté : xFantasmesx
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Vendredi 28 décembre 5 28 /12 /Déc 20:35
Une jupe qui étrangle la taille, un pantalon qui compresse le ventre, un pull en laine qui gratte...
Les vêtements trop petits ou mal choisis sont de vraies plaies du quotidien. Leur capacité de nuisance transforme une journée banale en supplice ininterrompu. Tout mouvement coûte, tout geste inconsidéré se paye en monnaie de ridicule.
Vous tirez sur votre chandail ? Aussitôt, une rangée de mailles se démaillent, dévoilant vos bourrelets.
Vous prenez une large goulée d'air ? Les boutons de votre chemise sautent pour s'ouvrir sur le blanc passé de votre brassière de mémé.
Vous vous accroupissez sans crier gare ? La fermeture éclair de votre corsaire craque, révélant votre raie des fesses.

Les bons vêtements, c'est comme les corps en bonne santé : ils savent se faire oublier.

Et je ne parle même pas des dessous mal coupés, des slips qui vous scient la culotte de cheval, des soutien-gorges qui vous scalpent les seins, des bas qui tiennent tout seuls. Ceux-là ne sont jolis que sur les filles taille mannequin à la télé. Mais dans la réalité, leur
bande élastique vous tronçonne la cuisse. Les jambes transformées en jambonneaux, il ne vous manque que, tatoué sur le lard, le label rouge "petite cochonne".
Pour le romantisme échevelé, on repassera.

undefined Celui (celle) qui a dit en premier qu'il "faut souffrir pour être belle" mérite deux claques.
La beauté ne se mérite pas, elle se cultive. Seule exception vestimentaire à cette nouvelle règle : le port du corset.

Serré à bloc, le corset est un instrument de torture. Prison créée par des doigts de fée, carcan contre nature, il écrase la poitrine, comprime l'estomac, coupe la respiration, restreint les mouvements.
Si inconfortable mais si splendide à porter : sous les effets conjugués des liens, des attaches et des baleines, la taille s'amenuise, les hanches s'arrondissent pour s'épanouir en feu d'artifice. Gainé de cuir, de satin ou de soie, le dos se tient droit.
La colonne vertébrale s'allonge. Le cou se tend et prend la pose. Hiératique, forcément.

J'aime la contrainte dictée par cette seconde peau.
Lorsque je l'enfile, j'ai la délicieuse sensation de devenir une autre : moi en mieux.
Par Chut ! - Publié dans : Accessoires et fanfreluches - Communauté : xFantasmesx
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