Vendredi 28 décembre
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Une jupe qui étrangle la taille, un pantalon qui compresse le ventre, un pull en laine qui gratte...
Les vêtements trop petits ou mal choisis sont de vraies plaies du quotidien. Leur capacité de nuisance transforme une journée banale en supplice ininterrompu. Tout mouvement coûte, tout geste
inconsidéré se paye en monnaie de ridicule.
Vous tirez sur votre chandail ? Aussitôt, une rangée de mailles se démaillent, dévoilant vos bourrelets.
Vous prenez une large goulée d'air ? Les boutons de votre chemise sautent pour s'ouvrir sur le blanc passé de votre brassière de mémé.
Vous vous accroupissez sans crier gare ? La fermeture éclair de votre corsaire craque, révélant votre raie des fesses.
Les bons vêtements, c'est comme les corps en bonne santé : ils savent se faire oublier.
Et je ne parle même pas des dessous mal coupés, des slips qui vous scient la culotte de cheval, des soutien-gorges qui vous scalpent les seins, des bas qui tiennent tout seuls. Ceux-là ne sont
jolis que sur les filles taille mannequin à la télé. Mais dans la réalité, leur bande élastique vous tronçonne la cuisse.
Les jambes transformées en jambonneaux, il ne vous manque que, tatoué sur le
lard, le label rouge "petite cochonne".
Pour le romantisme échevelé, on repassera.
Celui (celle) qui a dit en premier qu'il "faut souffrir pour être
belle" mérite deux claques.
La beauté ne se mérite pas, elle se cultive. Seule exception vestimentaire à cette nouvelle règle : le port du corset.
Serré à bloc, le corset est un instrument de torture. Prison créée par des doigts de fée, carcan contre nature, il écrase la poitrine, comprime l'estomac, coupe la respiration, restreint les
mouvements.
Si inconfortable mais si splendide à porter : sous les effets conjugués des liens, des attaches et des baleines, la taille s'amenuise, les hanches s'arrondissent pour s'épanouir en feu d'artifice.
Gainé de cuir, de satin ou de soie, le dos se tient droit. La colonne vertébrale s'allonge. Le cou se tend et prend la pose. Hiératique, forcément.
J'aime la contrainte dictée par cette seconde peau.
Lorsque je l'enfile, j'ai la délicieuse sensation de devenir une autre : moi en mieux.
Par Chut !
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Publié dans : Accessoires et fanfreluches
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