Mercredi 19 décembre
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Une heure du mat'. Après une soirée entre copines, je remonte seule la longue rue qui mène chez moi. C'est une rue avec
des bars, des restaus, des fêtards, qui s'éclaircissent à mesure qu'on la remonte. Je suis habillée simplement : un manteau, jean un peu moulant, des bottines noires à hauts talons.
Un gars passe à côté de moi en vélo. Me regarde et s'arrête.
- Mademoiselle, je peux vous poser une question ?
J'opine vaguement, histoire de lui montrer que je suis polie, mais que je n'ai pas envie de m'attarder. Et puis, ça me fait toujours plaisir quand on m'appelle encore "mademoiselle", moi qui n'ai
guère plus le droit qu'à des "Madame".
Il se met à parler vite, trop vite. Je ne comprends rien. Juste qu'il ne
m'invite pas à boire un verre... bref que ce n'est pas le classique plan drague de nuit, venant du gars qui ne veut pas rentrer seul chez lui.
- Vous pouvez répéter ?
- Oui, pardon. Déjà, je vous précise que cette demande ne vient pas de moi, mais que je la formule pour un ami qui n'oserait jamais la faire.
Voilà ma curiosité piquée au vif.
- Oui ?
- Mon ami voudrait savoir si vous accepteriez de lui marcher dessus et de vous asseoir sur son visage. Il vous paierait, hein !
Aussitôt, il se recule, comme s'il s'attendait à ce que je lui colle une claque. Il a l'air hyper gêné, anxieux même.
De mon côté, je souris. Et la première question qui me vient n'est pas : "Vous êtes fous ?", "C'est une blague ?", "Où est cet ami ?" mais... "Combien ?"
Je remballe sagement ma réponse pour avancer, sur le ton de la conversation :
- Ah oui, votre ami est un fétichiste des pieds. Mais vous ne lui trouverez sûrement pas son bonheur dans la rue... il vaudrait mieux qu'il s'en charge lui-même, de toute façon.
Le gars n'en revient pas, persuadé qu'il était de se faire sèchement rembarrer.
Nous discutons un peu avant que je ne pose la question fatidique :
- Au fait, combien ?
- 60 euros les 10 minutes, à peu près.
Je me dis que le tarif est alléchant, mais je décline : sécurité avant tout. Il est hors de question que je suive un inconnu en pleine nuit dans un endroit que je ne connais pas, pour qu'il me
présente à quelqu'un que je ne connais pas davantage.
Il m'a laissé son téléphone.
Je n'ai jamais appelé : je ne le sentais pas.
Par Chut !
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Publié dans : Classé X
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coup d'hommes, il paraît), autant avouer "je rêve de me faire piétiner par une Domina" semble difficile. Que ceux qui ont fait ce coming-out se manifestent, je serais curieuse de savoir comment ça a été reçu !