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En lisant, carnet de bons mots

Dans ces bras-là...


Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.

Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire comme jamais.


Camille Laurens.

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C'est pas la saint-Glinglin...

... Non, aujourd'hui, c'est la sainte-Aspirine.
Patronne du front lourd et des tempes serrées, des nuits trop petites et des lendemains qui déchantent.
L'effervescence de ses bulles, c'était la vôtre hier.
Aujourd'hui, embrumés, vous n'avez qu'une pensée : qu'on coupe court à la migraine... en vous coupant la tête.

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  • Expatriée en Asie, transhumante, blonde et sous-marine.
Lundi 29 mars 1 29 /03 /Mars 18:16

Scenes aeroportLes pays sont mes amants. J'en quitte un pour retrouver l'autre en me promettant de revenir vers celui que je délaisse. Dans un mois, un an, peu importe. Je sais que mes pas m'y ramèneront et qu'aussitôt, je me trouverai en terrain connu. Que des souvenirs que j'y ai déposés, souvent à mon insu, remonteront.
Une enseigne familière qui clignote, une devanture que je reconnais et voilà... Je suis presque chez moi. 

En attendant, je suis dans un entre-deux. A l'aéroport. Devant un comptoir d'enregistrement. Avec un chariot et trois sacs.
Le gros sac que ma combinaison de plongée, mes palmes, mon masque dans sa boîte et ma pharmacie suffisent presque à remplir. Bourrés dans les interstices, des chemises légères, des maillots de bain, quelques sarouels.

Déjà un mois que je m'habille pareil. Dans mes tenues, il n'y a guère que les couleurs qui changent. Et je me surprends, de plus en plus, à rêver de toutes ces jolies robes restées sur "mon" île.

Le petit sac, rempli à craquer lui aussi. Comme il me suit en cabine, j'y entrepose tout ce que je ne veux pas perdre. A lui seul il me permettrait de poursuivre mon voyage. De façon spartiate, certes, mais le compte honnête du nécessaire est finalement si peu...
Le sac en plastique, garni des provisions glanées la veille au supermarché. Je n'ai pu me résoudre à les jeter. Gaspiller la nourriture m'est toujours difficile, surtout dans cette zone pauvre du monde. Aussi ai-je ce soir une assurance : je mourrai peut-être dans un crash aérien, mais sûrement pas de faim.
Un regard au sac et je glousse.
Un concombre de taille respectable ballote au fond. Seule dans la queue, je le fourbis du doigt. L'écorche. Le malaxe. Lui dédie des usages à faire pâlir toutes les femmes voilées qui m'entourent.

A propos de queue, d'ailleurs, la mienne n'avance pas. J'ai comme d'habitude pris la mauvaise, celle à problèmes et récriminations, qui tarde au démarrage. En changer ne servirait à rien. Je sais d'expérience que les problèmes se déplacent avec moi, comme le nuage de pluie au-dessus des personnages de bande dessinée.
Il suffit que je bouge pour que la naguère coincée se fluidifie d'un coup.
Question transit, d'ailleurs, ça bouchonne un peu partout. A se demander si la moitié de la Malaisie ne déménage pas pour d'autres cieux.

 
demenagement-Simca.jpg

Devant moi, un gars à quatre pattes transfère le contenu d'un énorme sac dans de multiples pochettes en plastique. Il a dû vider ses placards parce que, surprise, il n'a que de la nourriture en sachets.

Je lui proposerais bien mon concombre mais je m'abstiens. Il pourrait mal le prendre.


A ma gauche on rivalise à coup d'écran plasma et d'ordinateurs emballés. Là, c'est la salle à manger qui a morflé. Ou la carte bleue parce que c'était les soldes.
A ma droite on ne rivalise pas. Il n'y a pas de file, juste un agrégat humain qui attend. Quoi au juste ?

 

Soudain, un choc sourd me perfore les talons. Je me retourne d'un bloc pour buter sur le sourire d'un employé de l'aéroport.

- Sorry, Ma'am. The line.

La ligne ? Quelle ligne ?

Puis je comprends. L'homme déplace un à un les chariots des passagers pour former une file impeccable. Roulettes contre roulettes, aucun centimètre ne doit se perdre, aucun côté dépasser. Il faut que ce soit droit. Carré. Ordonné avec une précision maniaque.

 

J'approuverais bien si tout autour, ce n'était pas un joyeux bordel d'enfants et de sacs jetés pêle-mêle, la foire d'empoigne de qui arrivera le premier au guichet.

Pour la peine, je vais après l'enregistrement fumer une cigarette. Dehors, avec mon petit sac et mon concombre, en compagnie d'un flic sous un grand panneau rouge : "Dilarang merokok" (Interdit de fumer).


A Manille, j'ai jeté le concombre dans une poubelle. L'importation de légumes étant interdite, je me voyais mal expliquer au douanier l'usage que je lui réservais.

Dommage, j'aurais pu le manger en salade. Ca m'aurait pour un soir changé du riz blanc.

 

Concombre en transit 3

Petite note : il semble que l'accès aux commentaires ait été en rade pendant un moment.

Aucune idée de la raison (overblog si tu m'entends !) mais le problème est apparemment résolu.

Alors, champagne et concombre pour tout le monde ! :)

Par Chut ! - Publié dans : Au jour le jour
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Commentaires

Ce qui va suivre n'a rien à voir avec le contenu de ton billet. Aujourd'hui, le plus ou moins hasard m'a fait retisser un lien avec une ancienne connaissance, via Facebook. Et ainsi, par liste d'amis successive, je suis tombé sur… la toute première copine que j'ai eue, vers quinze ans. Une fille qui était alors très amoureuse de moi, sans que ce soit réciproque. Pour être parfaitement honnête, j'ai été très nul avec elle. Je m'en suis bien rendu compte, au point que je me suis par la suite pourri tout seul ma vie affective pendant de longues années. C'est aussi un peu grâce à elle, ou à cause de la manière dont je ne l'ai pas aimée, que mes relations affectives sont ce qu'elles sont maintenant… Et alors me diras-tu ? Et alors, en jetant un coup d'œil aux photos qu'elle laisse en libre accès, j'ai eu l'impression qu'elle aussi avait assez longuement voyagé en Thaïlande. Trop de parallèles… Tous les mondes sont pareils.
commentaire n° :1 posté par : Benjamin L le: 01/04/2010 à 20h04

Oui, Benjamin, le monde est étonnamment petit. J'ai revu au Mexique, sur la pyramide du soleil, un copain que j'avais perdu de vue depuis des années ; en Chine, dans une petite ville à la frontière birmane, j'ai croisé un gars qui avait été l'employé de mon beau-père (!!) et connu ma mère, avec qui il avait dansé. C'est en discutant qu'on s'en est aperçu, je ne l'avais jamais vu de ma vie ni entendu parler de lui.

Je ne connais pas la demoiselle dont tu parles, mais qui sait... On s'est peut-être croisées dans un bus, un train, sur une île ou dans la montagne... Ca fait bizarre, pas vrai ?

réponse de : Chut ! le: 06/04/2010 à 07h52

Ben vi m'dame! çà fait un moment que les coms déconnent! Mais bon j'espère que cette fois cela va marcher... Parce que j'avais envie de te faire un coucou-bisou ma belle...

Pour le concombre, en salade c'est pas mal... à la crème fraîche alors! 
Euh c'est moi qui ai dit çà? oups! mais c'est plus digeste tu sais...
bon d'accord je me tais... Le chocolat ne me réussit je crois! Voilà pourquoi je n'aime pas Pâques!!
Je t'embrasse ...
@ très vite
Beav' 

commentaire n° :2 posté par : beaverstef le: 05/04/2010 à 20h03

Sitôt la nouvelle donnée, je vais illico vérifier : ça a l'air de marcher ! La fenêtre com' est débloquée. Reste à savoir s'il arrivera à destination ?

Ce serait doublement frustrant de faire signe, de dire combien toujours .... et de ne plus être qu'un silence.

J'aime cette image des pays amants, et leurs frontières parfois si enconcombrées.

 

commentaire n° :3 posté par : Slevtar le: 06/04/2010 à 16h40

Ouiiiii, c'est arrivé, je l'ai ! C'est juste moi qui ne suis plus forcément très opérationnelle, entre voyages et préparation du dive master. Des heures passées en piscine aujourd'hui, je suis morte ! Après "c'est quand qu'on plonge ?", je propose "c'est quand qu'on sèche ?" :)

C'est toujours un plaisir de te lire.

Bises enconcombrées !

réponse de : Chut ! le: 12/04/2010 à 11h32

Ce concombre s'attarde, il atteint la date de péremption ;))

commentaire n° :4 posté par : ordalie le: 25/04/2010 à 06h22

Aïe, oui, il devient rassis (enfin, tout sec !). Peu de temps pour écrire, une formation exigeante en cours, beaucoup de fatigue et un peu de détente aussi... Je pense souvent à vous et l'écriture commence à me manquer.

Plein de bises, Ordalie :)

réponse de : Chut ! le: 25/04/2010 à 13h15
J'ai repris contact avec Sahra, cette fille dont je parlais dans mon commentaire précédent. Et c'est fou comme je prends plaisir à lire ses (longs) messages. Et là, j'apprends juste à l'instant qu'elle aussi pratique la plongée. :)
commentaire n° :5 posté par : Benjamin L le: 26/04/2010 à 23h47

Oh, une autre femme-poisson ! Non, je le jure, je ne m'appelle pas Sahra. :)

réponse de : Chut ! le: 20/05/2010 à 14h51
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