Présentation

En lisant, carnet de bons mots

Dans ces bras-là...


Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.

Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire comme jamais.


Camille Laurens.

Derniers Commentaires

C'est pas la saint-Glinglin...

... Non, aujourd'hui, c'est la sainte-Aspirine.
Patronne du front lourd et des tempes serrées, des nuits trop petites et des lendemains qui déchantent.
L'effervescence de ses bulles, c'était la vôtre hier.
Aujourd'hui, embrumés, vous n'avez qu'une pensée : qu'on coupe court à la migraine... en vous coupant la tête.

Tic tac

Mai 2024
L M M J V S D
    1 2 3 4 5
6 7 8 9 10 11 12
13 14 15 16 17 18 19
20 21 22 23 24 25 26
27 28 29 30 31    
<< < > >>

Recherche

Images Aléatoires

  • Un-ilot-perdu.jpg
  • Vue-du-grand-canal.png
  • Un saint sur le sein
  • Earrings
  • Monastere-de-Kong-Meng--Le-temps-des-orants.jpg

Syndication

  • Flux RSS des articles

Profil

  • Chut !
  • Le blog de Chut !
  • Femme
  • 02/03/1903
  • plongeuse nomade
  • Expatriée en Asie, transhumante, blonde et sous-marine.
Vendredi 19 décembre 5 19 /12 /Déc 05:42
J'allumai une cigarette en disant :
- C'est ça qui me fera mourir.
- Je ne veux pas que tu meures
, me dit Andrea.
Il fixa la fumée échappée de ma bouche, n'osant toutefois écraser le bout incandescent dans le cendrier.
- Je ne veux pas arrêter.
- Je te ferai la guerre, alors.
Et il me fit la guerre, mais la guerre tendre et douce sur le sommier.

À propos de moi j'ai toujours eu deux certitudes.
La première, que j'étais stérile.
La deuxième, que je mourrais jeune, à 32 ans.
Lorsque j'eus cet âge, ce fut ma mère qui mourut. Je mourus aussi, effleurée toutefois par le soupçon que je m'étais trompée.

- Nous mourrons tous un jour, tu sais.
Alors que j'éteignis mon mégot, je souhaitai que ma mort fût rapide.
Si je n'ai pas peur de mourir, j'ai celle de souffrir comme j'ai le désir de m'éteindre vite et bien, sans fioritures, sans vieillir ni déchoir, nuque brisée comme ma mère emportée dans le grand blanc.

- Qu'as-tu pensé au moment où tu as compris que tu allais mourir, maman ? As-tu pensé à moi ou
vu ta vie défiler ?
Je me suis posé cette question jusqu'à la torture, les yeux débordant de la mousson indienne derrière la vitre d'un bus, ruisselant de la mer battant Hainan par pleine lune, asséchés comme du papier fatigué d'avoir trop bu mes larmes à Paris, lors de ces nuits d'insomnie où je savais qu'une fois endormie, je la verrai, elle, dans mes cauchemars ou mes rêves.
À mes questions jamais je n'aurai de réponse.
Alors je les ai abandonnées dans le grand blanc qui l'a prise en les rendant à lui.
Toutes mes peines dissoutes dans le grand blanc qui les lave et les emporte.

Allongée dans le funerarium sur son cercueil dans l'odeur des bougies et des fleurs, bouche étreignant la plaque scellant son décès, je lui ai juré que tout irait bien. Que je tiendrais debout et serais heureuse.
- Je ne veux pas que tu meures
.
- Je ne veux pas être stérile.
Et Andrea me fit la guerre, mais la guerre tendre, douce et lente, peut-être juste pour me faire mentir.

Ce blog a un an cette nuit.
Happy birthday et... longue vie à lui :)
Par Chut ! - Publié dans : Andrea d'ébène
Ecrire un commentaire - Voir les 5 commentaires
Retour à l'accueil
Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés