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En lisant, carnet de bons mots

Dans ces bras-là...


Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.

Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire comme jamais.


Camille Laurens.

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C'est pas la saint-Glinglin...

... Non, aujourd'hui, c'est la sainte-Aspirine.
Patronne du front lourd et des tempes serrées, des nuits trop petites et des lendemains qui déchantent.
L'effervescence de ses bulles, c'était la vôtre hier.
Aujourd'hui, embrumés, vous n'avez qu'une pensée : qu'on coupe court à la migraine... en vous coupant la tête.

Tic tac

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  • 02/03/1903
  • plongeuse nomade
  • Expatriée en Asie, transhumante, blonde et sous-marine.
Mercredi 29 octobre 3 29 /10 /Oct 03:46
Furtif... Depuis deux jours, ce mot m'obsède. Pourquoi ? Aucune idée.
Peut-être parce qu'il ressemble à fautif. Qu'il a comme lui le goût du mal, de l'interdit, du caché, de l'insu de la filature ou du nuitamment de l'effraction.

Peut-être parce qu'il m'évoque un mouvement, une trajectoire si rapides qu'ils ne peuvent être saisis. Un raid d'avion espion, un frémissement de course de chat ou de semelles ailées avec l'initiale de fuite.

Peut-être parce qu'il me rappelle les hommes
entrés dans ma vie sur la pointe des pieds puis ressortis sans bruit. Ou ceux que j'ai perdus en chemin, moisson de petits cailloux tombés de mes poches ou jetés derrière une épaule.

Peut-être parce qu'il m'attache à Feu mon amour, à
la brève course de comète de notre histoire et à ses empreintes volatiles.

Peut-être parce qu'il me renvoie à ma part animale, à ma manie d'effacer mes traces pour ne pas être débusquée.
Ici je suis venue mais de moi il ne reste rien.

Peut-être parce que je suis cinglée, tout simplement. Cinglée de me réveiller avec un mot en tête et de me le répéter tant de fois qu'à la fin, il ne signifie plus rien. Il n'est qu'un son vidé de chair, sonnant clair en coquille creuse.

Furtif n'est pas le premier mot qui m'obsède, loin s'en faut. Mais au moins, lui, je le tiens. Parce que voilà... J'ai passé plus de quinze ans à essayer de retrouver un mot. Un seul, dont je ne connaissais que la définition approximative.
Lâchez donc dans un dîner "D
epuis l'adolescence, je cherche désespérément un mot... Un seul qui désigne, je crois bien, un syllogisme brisé", on vous jugera bonne à enfermer en cellule capitonnée. Et on aura sûrement raison, ce qui ne me fera pas progresser d'un demi-pouce.

J'ai fouillé les dictionnaires, attendu que ce mot remonte à la surface tel un noyé.
En vain.
Il refusait de sortir de ma mémoire fermée comme une huître sur sa perle.

Je me doutais bien que s'il existait quelqu'un capable de me restituer ce mot-là, c'était Paulien.
Alors, une nuit, j'ai fini par lui demander :
-
Dis... Tu pourrais m'aider ? Depuis l'adolescence, je cherche désespérément un mot... Un seul qui désigne, je crois bien, un syllogisme brisé.
Il ne m'a pas regardée comme la première des foldingues. Il n'a même pas pensé que j'étais allumée comme un bâton de dynamite ou ronde comme une queue de pelle.
Il a réfléchi un peu, à peine. Puis, levant un sourcil, il a répondu :
- Enthymème ?
Putain, c'était ça. Enthymème. J'ai failli en dégringoler du canapé.

Enthymème
,
antimême, anti-moi-même.
Cette fois comme tant d'autres
, ce n'est plus moi qui parle grâce à la langue, mais la langue qui parle à travers moi. De son mouvement... furtif.
Par Chut ! - Publié dans : Au jour le jour
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Commentaires

C'est marrant, moi aussi à une époque de ma vie je cherchais un mot, et c'est en lisant "C'est beau une ville la nuit" que je l'ai trouvé, Richard Boringer disait texto "Je vis dans du décolorant", Bingo c'est çà du décolorant.....sans couleur, ni saveur, juste une odeur forte, qui fait tourner la tête mais qui ne grise même pas, juste qui donne envie de vomir. Décoloré, décapité, déshumanisé. Comme quoi parfois la vie se résume à un seul mot ! Bises ma BBP
commentaire n° :1 posté par : Jova le: 29/10/2008 à 14h14
Voilà, c'est exactement ça ! (soulagée de constater que si je suis cinglée, je partage ça avec d'autres - et lesquels ! - sur cette planète...)
Bizbiz, ma BBP
réponse de : Chut ! le: 29/10/2008 à 23h23
Vi cela fait du bien de voir que l'on est pas seule !!! :) Bizzzzzzzzzz
commentaire n° :2 posté par : Jova le: 30/10/2008 à 10h33
Pour l'instant, on n'est que deux.
(rires)
réponse de : Chut ! le: 04/11/2008 à 17h54
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