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En lisant, carnet de bons mots

Dans ces bras-là...


Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.

Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire comme jamais.


Camille Laurens.

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C'est pas la saint-Glinglin...

... Non, aujourd'hui, c'est la sainte-Aspirine.
Patronne du front lourd et des tempes serrées, des nuits trop petites et des lendemains qui déchantent.
L'effervescence de ses bulles, c'était la vôtre hier.
Aujourd'hui, embrumés, vous n'avez qu'une pensée : qu'on coupe court à la migraine... en vous coupant la tête.

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  • Expatriée en Asie, transhumante, blonde et sous-marine.
Dimanche 26 octobre 7 26 /10 /Oct 03:50
L'amphithéâtre est complet. Il se videra au fil de l'année, lorsque les motivations auront flanché devant la charge de travail trop énorme, le niveau trop élevé, les jours passés à bosser et les nuits à bûcher pour décrocher un fichu concours.
Mais pour cette leçon inaugurale de diachronie sémantique, l'amphithéâtre est plein. À craquer. Sur les deux étages.

J'avance dans la travée centrale en cherchant une place. Évidemment, il n'y en a pas. Je ne suis pourtant pas arrivée en retard. Ayant renoncé à soutirer un café au distributeur, j'ai
même de l'avance.
Mais les étudiants plus en avance que moi se comptent par centaines.
Voilà. Je suis au bout de la travée, au bord de l'estrade, sous le bureau du professeur qui y déploie ses papiers.
Bref regard à la ronde. Tout le monde est assis. Sur les bancs des pupitres, les strapontins en fin de rangées ou à même le plancher ciré.
Le cours va commencer. Je suis la seule à être encore debout.
Faut que je me pose, là. Ça urge.


C'est alors que je le vois. Ou plutôt, étant donné sa taille imposante, que je lui prête attention.
Abandonné de guingois à l'aplomb de l'estrade, patiné par les ans, un peu déglingué, un peu bancal. Complètement décalé dans cet univers dédié à la langue française. Avec quatre pieds entre ses pieds.
Et au-dessus de ces quatre pieds-là, une place, mais pas n'importe laquelle. Une magnifique,
qu'aucun étudiant n'a songé à prendre.
Parce que s'asseoir sur un fauteuil, derrière un piano, face à l'amphithéâtre,
en voisin du prof perché en altitude, ça ne se fait pas.

Tant pis pour les convenances. Je vais le faire, mais si vite que personne ne s'en apercevra.
Zou. Ni vue ni connue, je me faufile comme une anguille, effleure la laque du piano, coule mes fesses sur la moleskine du fauteuil. Un prodige de grâce pour une maladroite de mon acabit.
Un ressort défoncé me perfore l'arrière-train.
Pas grave. Installée comme une reine aux premières loges, je croise les jambes et soupire de contentement.

Le prof a déjà largué les subtilités sémantiques du verbe ravir sur l'assistance des têtes penchées. Pour le coup, je suis en retard, histoire de ne pas dire à la méga bourre.
Aucune importance. Le ravissement, je sais ce que c'est, vu que je baigne en plein dedans.
Faudrait quand même pas que j'en oublie de sortir mes stylos.
Je fourrage dans mon sac. En extirpe une trousse aussi bourrée que l'amphi, une ramette de feuilles aussi épaisse que le programme de l'année.
Autre motif de ravissement : malgré les brumes du matin, j'ai pensé à apporter le rectangle cartonné qui sert de cale-papier.
Y a vraiment des moments où je m'épate moi-même.

C'est lors de la manœuvre d'après, quand tout s'est gâté, que je me suis retrouvée.
En temps normal, mes gestes ne sont ni doux ni délicats, ils sont brusques. Jusque là, j'avais réussi à chasser mon naturel. Il m'est revenu au grand galop quand j'ai souffleté du poing le couvercle ouvert du piano. Qui s'est abattu sur le clavier dans un DZIM BAM BOUM retentissant.

Le prof en est resté bouche bée au beau milieu d'une phrase.
Comme mues par un courant électrique, toutes les têtes studieuses soudain redressées ont dardé leurs yeux sur ma cachette.
Recroquevillée sur mon fauteuil, j'étais rouge jusqu'aux pointes des cheveux.

Ne sachant que faire, j'ai agité les mains en signe d'excuse. Mon stylo-plume voltigea alors dans les airs pour s'écraser au sol dans un poc lamentable.
Lamentable... C'est bien ainsi que je me sentais. Et en cette occasion comme tant d'autres, je crevais d'envie de m'échapper en prenant de la hauteur.


La suite sous des cieux Internet plus favorables...
Avis spécial à celui qui ne vient sans doute plus dans le coin :
ici, c'est la Bérézina, plus rien ne marche.
Time machine est mort,Time capsule l'a suivi, le branchement imprimante itou (forcément)...
L'âge de pierre et la voiture à pédales pour avoir du courant, ça avait ptêtre du bon, finalement.
Non, du tout, je suis pas passéiste. Juste résignée, comme toutes les quiches en informatique.
Par Chut ! - Publié dans : Eux
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