Mercredi 8 octobre
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La nuit
dernière, j'ai à peine dormi. Coincée entre l'ordinateur et l'imprimante multifonctions, j'ai écrit et photocopié. Photocopié des bribes de mes dix dernières années de vie et résumé la mienne en deux pages.
Cet exercice s'appelle CV. Deux initiales lapidaires pour résumer la course d'une vie.
Tout a commencé la semaine
dernière par un mail. Sobrement intitulé "proposition", ce mail-là était en fait une bombe. Une grenade dégoupillée qui allait, sans que je ne m'en doute, peut-être changer ma vie et
contrarier mes projets.
Je l'ai lu, vite, puis rappelé Lory, l'expéditrice, davantage par politesse que par réelle envie, déjà décidée à décliner ce qu'elle comptait me proposer.
Mais au bout du fil, sa voix, charmante, parle un français parfait mâtiné d'un irrésistible
accent anglais, donnant la juste rondeur aux mots qu'elle prononce :
"Je cherche quelqu'un qui..."
S'ensuit une liste de critères qui me fait hocher une tête de plus en plus convaincue.
Oui, oui, d'accord. Mes dix doigts connectés à mon cerveau ne savent pas forcément faire grand-chose, mais ça, je sais.
"By the way, do you mind if I speak english ?"
Ah, ah, c'est un test. Et les
tests, ça me stimule, même au lit en pyjama, cernée des miettes de petit-déj et attaquée par la migraine.
"No, I don't", que je lui réponds toute fiérote. Avant de lui préciser piteusement que quand même, l'anglais, je ne le parle qu'en voyage. Et que
voilà un bail que je n'ai pas voyagé. Quasi un an, tiens.
Un an... Pile le temps d'oublier.
Pourtant, l'anglais de Lory, je le comprends cinq sur cinq. Si bien que je sais, avant même la fin de son speech, que je suis celle qu'elle recherche.
Rien que ça, ça me colle le tournis.
Avachie sur mes oreillers, je revois la tête de ma mère quand j'ai lâché mon exocet il y a une décennie :
- J'arrête la fac, j'arrête les cours. Je change de voie.
- Tu plaisantes, j'espère ? Ta formation, tes concours... Tu ne peux pas les balayer d'un revers de main.
- Ben si, faut croire. Parce que là, je me casse, je me barre. Rideau.
À l'époque, étonnamment, seul mon père m'avait comprise. S'emmerder dans un milieu hostile, ça crée manifestement des
liens.
Or, le boulot que me propose Lory, ça fait dix ans que je le pratique. À croire qu'il a été taillé pour moi et me rattrape pile au moment où je pensais rompre avec lui, retailler la route pour un ailleurs ou un nulle part.
La suite une autre fois. Après être tombée des nues, je tombe juste de fatigue.
Par Chut !
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Publié dans : Au jour le jour
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Aïe, aïe, aïe, je suis à la bourre sur mes articles... Enfin, pas tant que ça, finalement, parce que tout est encore, toujours, désespérément en suspens.
Suspens... S'il n'y avait qu'un mot pour 2008, ce serait d'ailleurs celui-ci.
Avis à celui qui tire les ficelles du grand bazar : "j'veux redescendre, là ! J'ai le vertige, moi !!"
Je crois que c'est plus diplomatique que : "les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures."
Quoique, humpfff, je le pense TRÈS fort.
Amitiés. Et bisous aussi.
j'en suis vraiment... nulle part. Comme souvent (et surtout en ce moment, semble-t-il), nous butons sur des questions de sous. Finalement, j'aurais dû prendre Pénélope comme nom de plume, ça aurait été mieux approprié !
Ce projet est pour moi très ambivalent : il est clair qu'il correspond pile à ce que je sais faire, à un point que ça en est vertigineux. Mais d'un autre côté, je me pose beaucoup de questons sur mon activité. À mesure du temps, je pense en avoir fait le tour. Alors, rempiler pour un nouveau tour prolongé, j'hésite.
Ne pouvant décider, je laisse "le destin" (les financiers, les employeurs) trancher : si le projet se concrétise aux conditions demandées, je reste en France pour travailler. Sinon, je fais mon sac...
Une bonne illustration de ma vie en plancher mouvant, j'ignore de quel côté elle va tanguer. Reste plus qu'à tenir ferme la barre. :)