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En lisant, carnet de bons mots

Dans ces bras-là...


Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.

Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire comme jamais.


Camille Laurens.

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C'est pas la saint-Glinglin...

... Non, aujourd'hui, c'est la sainte-Aspirine.
Patronne du front lourd et des tempes serrées, des nuits trop petites et des lendemains qui déchantent.
L'effervescence de ses bulles, c'était la vôtre hier.
Aujourd'hui, embrumés, vous n'avez qu'une pensée : qu'on coupe court à la migraine... en vous coupant la tête.

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  • Expatriée en Asie, transhumante, blonde et sous-marine.
Mercredi 3 septembre 3 03 /09 /Sep 03:27
Je corresponds depuis quelques minutes à peine avec Achille qu'il me propose sa photo.
J'acquiesce mollement :
pour discuter avec un homme, nul besoin de voir son visage. Au contraire, j'aime échanger portée par mon imagination, sans image pour faire écran.
Mais Achille insiste. Si, si, sa photo.

Tant d'empressement me paraît suspect. Si suspect que je n'y vois que deux raisons possibles.
Soit Achille, pas terrible ou même très laid, souhaite d'emblée évacuer l'embarrassante question de son physique. Peut-être craint-il, si nous nous rencontrons en vrai, que je ne m'étouffe avec ma boisson ou ne me sauve.
Soit Achille, très mignon ou même fort beau, cherche à m'en mettre plein la vue. Dans ce cas-là, pour moi dont la zone la plus érogène est le cerveau, c'est pas gagné.
Cette particularité-là, Achille l'ignore. Rien de plus normal d'ailleurs, puisqu'il ne me connaît pas.
En revanche, il semble décidé à me connaître davantage, et encore plus à m'envoyer sa photo.
Moi beaucoup moins, mais qu'importe.
Va pour la photo.

Une poignée de secondes plus tard, elle atterrit dans ma boîte. Enfin, elles atterrissent. Parce qu'Achille, sous ses allures de jouer la transparence, est un fieffé menteur : ce n'est pas une photo qu'il m'a envoyé, mais quatre.
Dans ma boîte de réception, elles s'affichent en taille gommettes. Pas de quoi se faire une idée du bonhomme, en somme.
Je choisis au hasard le timbre-poste du milieu. Qui s'agrandit format enveloppe mais que je ne regarde pas. Emportée par mon élan, je clique en tir groupé sur toutes les autres icônes.
Tchac-a-tchac-a-tchac.
La souris changée en mitraillette, je me prends à espérer qu'Achille ne me foudroie. Que son visage ne me transperce, ses pupilles ne me fichent une bonne volée de plomb ou de bois vert, ses maxillaires ne me donnent des envies de riposte et sa bouche des velléités de légitime défense.

J'entr'ouvre les cils.
La dernière photo d'Achille, écrasant les autres de toute son envergure, squatte plus qu'une bonne moitié de mon écran.
- Arf... Cet homme prend de la place ! me dis-je en reluquant les bords de l'image.
Et alors que je reluque au milieu, en plein dans le mille du visage d'Achille, je vois... un bonobo.
Autrement dit, un beau primate.

Achille a sans conteste les yeux un peu trop rapprochés mais très clairs, les sourcils un peu
trop broussailleux mais parfaitement dessinés, le nez un peu trop fort mais très bien proportionné, le menton un peu trop proéminent mais très volontaire.
Achille flirte en tout avec la ligne du
"trop" menaçant d'être un "pas assez" mais s'en déjouant.
Son "trop" à lui, c'est un "très", et sans conteste, il a une belle gueule.
Une de celles à vous coller des envies inavouables de redresser son col de chemise pour mieux en faire sauter les boutons, d'effleurer ses joues pour mieux les souffleter,
d'embrasser ses lèvres pour mieux les mordre, de caresser ses cheveux pour mieux les tirer à pleines mains.
Une gueule à l'enfourcher sur un tapis.
Une gueule à lui montrer vos fesses.

Autrement dit, Achille sent le sexe. Il l'empeste, même.
E
t ça, il le sait. Et le sachant, il s'étale, il déborde de tous ses pixels, alors qu'au fond, vous ne lui avez rien demandé.
Pas même encore son numéro de téléphone.

(À suivre... seulement si vous le voulez !)
Par Chut ! - Publié dans : Eux
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