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En lisant, carnet de bons mots

Dans ces bras-là...


Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.

Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire comme jamais.


Camille Laurens.

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C'est pas la saint-Glinglin...

... Non, aujourd'hui, c'est la sainte-Aspirine.
Patronne du front lourd et des tempes serrées, des nuits trop petites et des lendemains qui déchantent.
L'effervescence de ses bulles, c'était la vôtre hier.
Aujourd'hui, embrumés, vous n'avez qu'une pensée : qu'on coupe court à la migraine... en vous coupant la tête.

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Mardi 2 septembre 2 02 /09 /Sep 03:16
Sven fait partie de mon "armée des ombres". Un jour, je prendrai sûrement le temps de développer davantage ce que ce terme représente pour moi ; et puis j'aimerais aussi écrire un billet sur chacun d'eux. Mais pas cette nuit.
Cette nuit, j'ai envie de parler de Sven.

Sven a été un de mes premiers lecteurs. Il a atterri ici plus ou moins par hasard alors qu'on ne se connaissait pas. Un bref message par ci, un autre par là... L
a curiosité a été réciproque, je crois. Et, de fil en aiguille, de petits mots en longs échanges, on s'est découverts, appréciés.
Puis, un jour, j'ai mis
ce texte en ligne, sans me douter une seconde de ce qui suivrait le lendemain.
Ce fut un texte de Sven dans ma boîte. Dur, poignant, intense, à fleur de peau, le genre de texte qui vous colle l'eau aux paupières et un direct à l'estomac en même temps. D'ailleurs, en le lisant, j'avais les yeux embués et la respiration toute courte. Et après aussi.


Il est comme ça, Sven. Sous ses airs de ne pas y toucher, il a les mots qui touchent et les attentions qui vont avec : quelques phrases semées en bouées quand je ne vais pas bien, comme autant de rappels amicaux signifiant qu'il est là. Et si jamais je chavirais pour de bon, il me jetterait sûrement l'ancre du bateau (mais pas sur la tête, hein... ce garçon a trop de savoir-vivre !).

Il est aussi pudique, Sven. Pas du genre à faire étalage de ses sentiments et pensées intimes, alors que je soupçonne que parfois ben... ça vibre, ça remue, ça bout même là-dedans. Mais ce qu'il a à exprimer, il le dit à sa manière.
Par ses écrits, parce qu'il a du talent - et certainement autant de réticences que de talent, mais aux dernières nouvelles, les premières ont décidé de lâcher la bride qui retenait le second.
Puis par ses yeux à travers un objectif, ou par ses yeux tout court.
C'est d'ailleurs
l'intensité de son regard qui m'avait marquée en découvrant son visage.
Ce regard-là, c'est une vraie fournaise de charbon pur jais.
Et ce soir-là, je fixais Sven qui me fixait, immobile. Et plus je le fixais, plus je racornissais à vue d'œil, en me disant que si je le rencontrais un jour, je me liquéfierai sur place s'il me fixait de cette façon.

Heureusement pour moi, ce ridicule m'a été épargné. Je n'ai pas fondu comme un sucre dans ma tasse, ne me suis point changée en petite flaque sur mon siège.
Non que Sven eût de moins beaux yeux que sur la photo. Mais il n'était pas intimidant, ce qui est une qualité.

Depuis ce jour de sauvegarde de ma cohésion moléculaire, nous dînons ensemble de temps à autre. Pour ces plaisirs futiles mais qui comptent tant de plaisanter, partager un bon repas, nous raconter nos histoires.
Enfin, à dire vrai, Sven écoute beaucoup les miennes, d'histoires, car j'ai beau avoir pris Chut ! pour pseudo, dans la vraie vie, je suis drôlement bavarde.
Et Sven drôlement adorable. Et bel homme, aussi.
Là, je pense qu'il a rougi.


Note : Sven, j'aurais bien mis en illustration un groupe entier, mais impossible. Les photos étaient vraiment trop vilaines. :)
Pour te venger, tu as le droit de m'envoyer tes potes murer nuitamment la porte de mon appart', mais pas (je te l'interdis !) de jouer de la musique sous mes fenêtres. Inutile... il pleut déjà.


Précision : conformément à ma bonne (?) habitude, Sven n'est ni son prénom, ni son pseudo. Je n'aurais pas pris la liberté de citer l'un ou l'autre sans son autorisation. Puis Sven, ça lui va bien, parce que c'est follement nordique.
Là, je pense qu'il me déteste.

Par Chut ! - Publié dans : Eux
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