Dans ces bras-là...
Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.
Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire
comme jamais.
Camille
Laurens.
Décembre 2024 | ||||||||||
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Je suis dans le sud.
Lorsque je suis descendue du train, mon sac de voyage sur l'épaule, j'ai aspiré une large bouffée. L'air était plus léger, plus piquant, mêlé de résine et de chaleur sèche.
J'ai levé les yeux.
Le bleu du ciel était également différent. Plus bleu, plus pur, plus intense. Un turquoise trempé de marine et délayé d'indigo.
Dans la vieille ville aujourd'hui, les filles, bronzées, portaient des robes courtes. Leurs longues jambes étaient des compas qui arpentaient le monde tandis mes talons butaient sur les pavés inégaux.
Clic, clac.
À une terrasse de café, j'ai allumé une cigarette, feuilleté un journal, rêvassé. Occupée à ne rien faire, si ce n'est à regarder le soleil descendre à la verticale des façades, allumant d'or
leurs briques ocres.
Demain, ce sera la plage, les cris d'enfants, le sable brûlant, ses aspérités en aiguilles, le sel qui tire la peau.
La mer, la garrigue, les à-plats de lumière crue, la touffeur de l'aube, la timide fraîcheur du soir sur fond de vrombissements de moustiques
et de bougies à la citronnelle... Ce sud-là, c'est tous mes sud.
Tous ceux de mon imaginaire et de mes étés d'enfance confondus en un seul, piqueté d'étoiles, embaumé de pins parasol, bercé du chant des cigales.
Pin-up de Gil Evgren.
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