Dans ces bras-là...
Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.
Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire
comme jamais.
Camille
Laurens.
Décembre 2024 | ||||||||||
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Les fêtes approchent à grands pas. En mon absence (je reviens d'Asie), les rues du quartier se sont refaits une beauté.
Des guirlandes illuminent les façades des immeubles. Des loupiotes colorées se détachent sur le ciel.
La nuit, c'est calme, c'est joli.
Mais le jour, à ras de terre, c'est la cohue.
Une foule compacte traîne sur les boulevards, se presse dans les magasins. Chacun essaie de trouver la solution au
casse-tête annuel : qu'offrir à des gens qui ont déjà tout ?
À des enfants dont les placards croulent déjà sous les jouets ?
À l'obscure tante de province, la parasite du réveillon ?
Des arrangements se concluent, des disputes éclatent, des rancœurs resurgissent :
- L'objet vaut tant, je mets la moitié, tu complètes. Comment ça, c'est trop cher ?
- Quoi, tu offres ce truc minable ?
- Vu son cadeau de l'an dernier, à cette vieille rosse, pas question de me ruiner !
Moi, à la question "Tu les as achetés, tes cadeaux ?", je
réponds :
- Ben non, désolée.
J'ignore encore où je passerai Noël, ce qui pourrait être une excellente raison : on n'offre pas la même chose aux parents de son chéri qu'à sa meilleure amie. Mais ce ne serait pas la bonne.
Je suis en vérité un éteignoir, une immonde pisse-froid, un vrai bonnet de nuit.
Noël m'ennuie, le 31 décembre m'horripile. Les huîtres et les embrassades forcées me collent des boutons ; le saumon et le foie gras me donnent la nausée.
Pour un peu, je renverrais ses marrons à la dinde, collerais la bûche au grand-marnier dans la cheminée.
Voilà, c'est dit.
Pas plus cette année que les précédentes je n'ai envie de faire la fête.
Pourtant j'adore faire
des cadeaux. Mais pas à date fixe. Et encore
moins par obligation.
J'aime tomber par hasard sur une babiole qui plairait à un(e) ami(e). Simple gadget à valeur sentimentale et non marchande, qui lui souffle que je connais ses goûts, que j'ai pensé à lui ou elle.
Rappel du lien tissé entre nous, de mon souhait de le tresser plus serré.
Si je le pouvais, je n'emballerais que des cadeaux nommés désirs.
Ou des contre-cadeaux, pour me venger : une brassée de gratte-cul à un oncle, Le Guide du savoir-vivre pour les Nuls à sa femme.
Il y a des cadeaux pires que des insultes.
Un exemple ?
Il y a trois ans, j'ai fêté Noël en compagnie de cette tante.
Elle est arrivée au repas avec son mari, en retard et en habits de tous les jours. Passe encore, je ne suis pas tant à cheval sur les convenances.
Mais j'ai vu rouge lorsqu'elle a lancé sur la table, pile dans l'assiette de ma grand-mère, une mauvaise boîte de
chocolats. Fraîchement achetée à l'hyper du coin et même pas emballée.
Et la félonne de claironner :
- C'est pour vous, Mamie, j'espère que ça vous plaira !
Mon oncle a opiné sans desserrer les dents.
Ma grand-mère a pris la boîte. A remercié son fils et sa femme. Leur a tendu en échange son traditionnel chèque à plusieurs zéros, glissé dans une jolie enveloppe.
Des perles donnés aux cochons, je vous dis.
Pin-up de Gil Elvgren.
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