Dans ces bras-là...
Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.
Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire
comme jamais.
Camille
Laurens.
Décembre 2024 | ||||||||||
L | M | M | J | V | S | D | ||||
1 | ||||||||||
2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | ||||
9 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | ||||
16 | 17 | 18 | 19 | 20 | 21 | 22 | ||||
23 | 24 | 25 | 26 | 27 | 28 | 29 | ||||
30 | 31 | |||||||||
|
Mon travail dépend uniquement du désir des autres. Je l'exerce seule, chez moi, en toute indépendance.
Mon lien avec le monde extérieur ?
Le cordon du téléphone.
Selon les périodes, il sonne beaucoup ou pas du tout.
À moi de cerner ce que mes clients attendent. Leur poser les bonnes questions pour être certaine de les satisfaire. Éclaircir les zones d'ombres de leurs demandes, leur proposer du neuf s'ils
sont lassés de l'ordinaire.
Ma connaissance du métier m'a apporté une clientèle qui me suit en dépit de mes nombreux voyages. Il arrive que certains habitués disparaissent sans crier gare et me recontactent des mois, voire
des années plus tard.
Qu'ils ne m'aient pas oubliée me flatte : dans le milieu, la concurrence est rude.
Souvent je me réjouis de refaire affaire avec eux.
Parfois je décline leur proposition car vraiment, elle ne me tente pas.
Quand j'ai commencé, j'acceptais tout. Expérience et réputation aidant, me voilà désormais plus libre de choisir. Parce
que je fuis l'ennui, la répétition. Parce que je suis persuadée que pour cette attente-là, je ne suis pas - ou plus - la bonne personne.
Le bouche à oreille m'apporte de nouveaux clients.
Toujours ils s'enquièrent de mes tarifs.
Toujours, je suis embarrassée pour leur répondre. Difficile d'évaluer ce qu'un travail me coûtera en investissement personnel, efforts, nuits blanches.
Il est des "missions" que j'accepte de bon
cœur, car elles s'annoncent comme de pures parties de plaisir.
D'autres que j'accepte en les pensant faciles, alors qu'elles ne le sont pas.
D'autres en sachant qu'elles me laisseront sur le flanc.
Attachée au plaisir du client, je déteste travailler par dessus la jambe, bâcler une prestation en arguant que "ça suffira bien comme ça", que "personne ne verra la différence." J'essaie toujours
de donner le meilleur de moi-même, quitte à y laisser des plumes.
Satisfaits ou remboursés, telle pourrait être ma devise.
Non, je ne suis pas escorte.
Ce que je loue n'est pas mon corps mais mes mains, ma plume, du temps disponible de cerveau.
Derniers Commentaires