Dans ces bras-là...
Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.
Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire
comme jamais.
Camille
Laurens.
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Myanmar, octobre 2007.
Je tiens cette anecdote d'un Canadien rencontré à Bagan, au nord du Myanmar (Birmanie). Elle m'a fait bien rire.
Poussé par la soif, A. se rend de jour dans une Beer Station pour boire un coup (ou deux, ou trois...). L'établissement n'a rien d'exceptionnel : aucun effort de déco, un sol en ciment brut, des
tables en bois, des chaises en plastoc, une bière bon marché vendue à la pression, une clientèle exclusivement masculine, un patron ravi de servir un étranger.
La nuit venue, A. a une insomnie. Il se tourne et retourne dans son lit. Décidément, impossible de dormir !
De guerre lasse, il décide de se lever pour faire un tour dehors. La rue de l'hôtel, plongée dans le noir, est déserte, les grilles de fer
tirées sur tous les magasins. La promenade ne s'annonce pas des plus divertissantes. Ne sachant que faire, A. décide de retourner à la Beer Station de l'après-midi.
Par chance, elle est ouverte. Mais surprise, les consommateurs ont changé : fait exceptionnel, les hommes ont laissé leur place aux femmes. Beaucoup d'entre elles sirotent leurs boissons en
fumant une cigarette. Double étonnement de A., dans un pays où les femmes ne boivent pas d'alcool ni ne fument.
Il s'installe seul à une des rares tables libres. Commande une pinte bien fraîche. La patron, qui l'a reconnu, la lui apporte avec un grand sourire. A. vide son verre, en réclame un deuxième. Le
patron revient pour lui demander si, par hasard, il ne désire pas autre chose.
Regard interloqué de A..
Autre chose, et quoi donc ? Un Coca, un jus d'orange... ? Non merci.
Le patron secoue la tête, insiste. C'est alors que A. comprend : cette Beer Station la nuit, c'est un bordel à ciel ouvert.
Il n'a pas consommé, dit-il. :)
Photo : Christer Strömholm.
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