Dans ces bras-là...
Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.
Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire
comme jamais.
Camille
Laurens.
Décembre 2024 | ||||||||||
L | M | M | J | V | S | D | ||||
1 | ||||||||||
2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | ||||
9 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | ||||
16 | 17 | 18 | 19 | 20 | 21 | 22 | ||||
23 | 24 | 25 | 26 | 27 | 28 | 29 | ||||
30 | 31 | |||||||||
|
La semaine dernière, Olivier, un expatrié français, m'a dit :
- Je te connais depuis combien ? Deux ans, c'est ça ? Et bien, au cours de ces deux années, je ne t'ai jamais vu posée. Toujours entre plusieurs pays, voire plusieurs vies, hésitante, dubitative, à t'interroger.
- Tu es un électron libre. C'est toi qui choisis qui, où, comment. Tu peux décider de t'agripper aux autres mais tu ne te laisses pas agripper.
- Tu n'offres aucune prise, tu glisses entre les doigts qui voudraient te serrer. Tu avances, tu esquives, tu disparais, imprévisible et changeante. Une fois là, une fois ailleurs, une fois absente.
Je l'ai écouté en triturant ma bague violette. N'ai dit ni oui ni non, sûrement parce qu'il n'y avait rien à dire : on ne combat pas la vision qu'un autre a de nous-mêmes, comme on ne peut juger ses ressentis.
Il y a du vrai dans les propos d'Olivier. Beaucoup, sans doute. Du beaucoup qui me renvoie à une identité morcelée, mouvante, rétive à entrer dans une case pour sagement y rester.
Incertaine, fractionnée et coulante, de partout je déborde. Et je m'interroge, oui.
Mais cette opinion, arrêtée s'il en est, m'a dérangée. Pas comme une injustice, plutôt à la façon d'un avis trop rigide, d'une loi d'airain gravée sur une tablette.
Dérangée peut-être parce que définir quelqu'un, c'est déjà l'enfermer.
Électron libre, alors ? Probablement.
Photo d'André Kertesz.
Derniers Commentaires