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En lisant, carnet de bons mots

Dans ces bras-là...


Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.

Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire comme jamais.


Camille Laurens.

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C'est pas la saint-Glinglin...

... Non, aujourd'hui, c'est la sainte-Aspirine.
Patronne du front lourd et des tempes serrées, des nuits trop petites et des lendemains qui déchantent.
L'effervescence de ses bulles, c'était la vôtre hier.
Aujourd'hui, embrumés, vous n'avez qu'une pensée : qu'on coupe court à la migraine... en vous coupant la tête.

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  • Expatriée en Asie, transhumante, blonde et sous-marine.
Samedi 23 janvier 6 23 /01 /Jan 17:54

Grand bleuLa nuit dernière, j'ai regardé un film d'adolescence : Le Grand Bleu. À sa sortie, j'avais vu les deux versions. La courte dans un cinéma de quartier, la longue dans une salle mythique de Paris, avec Salomé.

Nous avions ri de l'affiche qui annonçait
"N'y allez pas, ça dure trois heures !".

Après s'être fait étriller à l'avant-première de Cannes, le film rencontra un vrai, un grand succès populaire. Avec sa petite phase d'accroche, Besson prenait ironiquement sa revanche.

Son "bébé" ayant été propulsé le film culte d'une génération, il y avait de quoi. 
Du
Grand Bleu je ne me rappelais pas grand-chose, mais ce si peu suffit à résumer le film : la musique planante d'Eric Serra, de grandioses images sous-marines, une compétition entre apnéistes, un amour impossible, la mort en eaux profondes (du moins pour la copie française... l'américaine, elle, a été retaillée avec un happy end).

Je me souvenais aussi de la beauté solaire de Jean-Marc Barr. Du choc que j'avais éprouvé à regarder ce visage magnifique, ces sourcils broussailleux, ce nez affirmé, cette bouche longue, ces iris aux couleurs changeantes.
Sublimé par la mer, cet homme était à en tomber à la renverse.
Certaines beautés m'apparaissent si achevées qu'elles m'en deviennent douloureuses. À les contempler me viennent au creux du ventre une souffrance, un désir de femme, un émerveillement de petite fille. Et toujours cette question :
- Mais comment une telle perfection est-elle possible ?

Grand bleu 2I
l est des beautés qui ne supportent pas l'épreuve du temps. Des visages qui nous ont émus il y a dix, vingt ans, nous pararaissent fades avec le recul.

Jean-Marc figé sur pellicule n'a pas pris une ride. La magie opère toujours, même s'il est moins bon acteur que dans mon souvenir.

Il n'est en vérité pas très convaincant. Il ne joue pas très juste. Une fois remis sur la terre ferme, il semble même un peu niais.

Heureusement, son sourire rachète toutes ses faiblesses.

Le film m'a malgré tout emportée, mais pas si loin qu'à l'adolescence.

En vingt ans, le tendron que j'étais a laissé place à la femme. Une femme qui, ne s'émerveillant plus autant devant les belles histoires, s'en laisse moins conter. Parce que ces histoires dignes de cinéma, elle en a vécu aussi.
À demi, à fonds gagnés ou perdus, à combustion lente ou à explosion en plein vol. 
Vingt ans après, la valise de l'expérience, remplie de beaux souvenirs et de moments indicibles, de claques sanglantes et de ratés, pèse lourd à mon bras.

Il y a autre chose aussi.
À l'époque, je ne savais pas plonger. Une foule de détails techniques m'étaient donc étrangers. Là, je les voyais, ils prenaient sens. Le regard de la plongeuse se superposait à celui de la spectatrice.
J'ignorais également tout de la terrible jouissance qu'il y a à se laisser glisser, sans efforts, de plus en plus profond.

La joie pure qui devient tristesse lorsque, dans la bouteille, la réserve d'air qui s'amenuise annonce la remontrée.
La jubilation du bleu m'était aussi inconnue qu'un pays qu'on ne visite qu'en cartes postales.
Oui, je comprenais parfaitement ce vertige, comme ce désir fou de  toujours repousser les limites. Mais, insistante dans un coin de ma tête, une voix me soufflait qu'elle ne comprenait pas.


Big blue 3Quelle force obscure peut pousser un homme à prendre une grande aspiration, une seule, pour se jeter tête première dans l'océan ?

Dévaler à toute allure, accroché à une machine au nom évocateur (la gueuse), plus de cent mètres de corde ?
Avec la pression les battements de cœur se ralentissent, la taille des poumons se rétrécit.
À 150 mètres, ils ne sont guère plus gros qu'une pomme.
Certains jouent leur vie à la roulette russe, d'autres sur une simple respiration.

Avec une descente à 171 mètres, le Français Loïc Leferme rafla en 2004 le titre de champion d'apnée no limit. 171, c'était bien, mais pas encore assez : lui visait les 200.
Il ne les atteindrait jamais, la mort le faucha lors d'un entraînement. Défaillance mécanique de la gueuse qui devait le ramener à la surface.
À bout de souffle avant le black-out. Jouer sa vie sur une respiration et la perdre... 

Par Chut ! - Publié dans : En profondeur... passion plongée
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