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En lisant, carnet de bons mots

Dans ces bras-là...


Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.

Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire comme jamais.


Camille Laurens.

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C'est pas la saint-Glinglin...

... Non, aujourd'hui, c'est la sainte-Aspirine.
Patronne du front lourd et des tempes serrées, des nuits trop petites et des lendemains qui déchantent.
L'effervescence de ses bulles, c'était la vôtre hier.
Aujourd'hui, embrumés, vous n'avez qu'une pensée : qu'on coupe court à la migraine... en vous coupant la tête.

Tic tac

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  • Femme
  • 02/03/1903
  • plongeuse nomade
  • Expatriée en Asie, transhumante, blonde et sous-marine.
Mardi 10 février 2 10 /02 /Fév 02:54

Je suis dans la chambre prêtée par Maéline, une amie d'enfance. Lorsque je vais dans mon là-bas, c'est toujours ici que je loge.
La chambre, petite, encombrée de valises, de sacs, de vêtements, de livres et de poussettes a des airs de joyeux désordre. Un de ceux qui me plaît parce que, dans aucun espace trop bien rangé, je ne me sens pas chez moi.

Mes affaires sont toutes étalées autour du canapé déplié, comme un rempart contre le sommeil ou les mauvais rêves.

Cette nuit comme souvent, le désordre m'apaise. Peut-être parce qu'il est le reflet de ce qui m'encombre la tête : un beau fouillis, un vrai sac de noeuds et de pelotes emmêlées.

Derrière la fenêtre ouverte, c'est la tempête. Le vent furieux s'engouffrant entre les volets fait tintinnabuler les tubes chromés d'un mobile.
Si je ferme les yeux, ce son cristallin me replonge sur les ports de mon enfance, là où je dormais, insouciante, sur des bateaux, bercée par la houle et le claquement sec des cordes heurtant les mâts.
Mais il n'y a pas ni iode ni douceur dans ce vent de là-bas. Juste le froid agressif, coupant, des montagnes toutes proches.

Par Chut ! - Publié dans : Au jour le jour
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