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En lisant, carnet de bons mots

Dans ces bras-là...


Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.

Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire comme jamais.


Camille Laurens.

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C'est pas la saint-Glinglin...

... Non, aujourd'hui, c'est la sainte-Aspirine.
Patronne du front lourd et des tempes serrées, des nuits trop petites et des lendemains qui déchantent.
L'effervescence de ses bulles, c'était la vôtre hier.
Aujourd'hui, embrumés, vous n'avez qu'une pensée : qu'on coupe court à la migraine... en vous coupant la tête.

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  • 02/03/1903
  • plongeuse nomade
  • Expatriée en Asie, transhumante, blonde et sous-marine.
Dimanche 29 juin 7 29 /06 /Juin 21:51
- Il faut que je te parle, rappelle-moi.
À peine avait-elle écouté mon message qu'elle m'avait rappelée, sûrement alertée par ma voix blanche.
Lorsque mon portable avait sonné, je remontais une rue très passante qui mène chez moi.
- Ça ne va pas ?
Raffut de klaxons d'automobiles.
- Non.
- Que se passe-t-il ?
Sirène de pompier. Le camion grille le feu rouge.
- J'ai rencontré quelqu'un.
Son rire et sa
conclusion, prononcée d'un ton léger, avaient résonné par dessus le vacarme du dehors et le fracas qui tempêtait sous mon crâne :
- Oh, mais ce n'est que du bonheur, ça !

Étonnant comme la vision du bonheur de nos ami(e)s ne cadre pas du tout avec la nôtre, parfois. Pour ne pas dire qu'elle se situe - parfois - à l'exact opposé.
Pour moi, cette rencontre n'était pas un bonheur.
C'était juste une catastrophe. Un énorme pavé balancé dans ma mare. Une claque qui m'arrivait en pleine figure alors que j'avais appris (pensais-je) à parer les coups.

J'étais prise au dépourvu, totalement.
- Et je fais quoi, là ? Je suis censée faire quoi ?
- Vivre. Te taire.
Me taire... Pas pu.

Mon sexe ne donne pas sur mon cœur. L'un et l'autre fonctionnent pour moi de manière décloisonnée : je peux prendre du plaisir, et même le rechercher, avec des hommes que je n'aime pas. Qu'ils me plaisent est suffisant. Qu'ils soient doués pour les jeux du lit est nécessaire, même si cette appréciation est en grande partie subjective.
De même, je n'attends et n'espère d'eux aucun sentiment. Je souhaite même qu'il n'y en ait pas. Qu'ils m'apprécient est suffisant. Qu'ils me respectent est nécessaire.
Entre eux et moi, c'est clair : il s'agit d'un partage de moments sans engagement. Ils ne me doivent rien, je ne leur dois rien non plus. Et une fois la porte de l'appartement refermée, nous reprenons chacun notre vie.

Je peux envisager ce type de relations charnelles en étant en couple, à condition que mon partenaire soit d'accord. Mais m'attacher à un autre homme au point qu'il emplisse ma tête, faire l'amour avec lui en y mêlant des sentiments alors que je suis en couple, très difficile. À la limite de l'impossible, même.
Là est pour moi la véritable tromperie : penser à un homme en étant avec un autre, lui mentir sur l'essentiel, payer ses sentiments en monnaie de singe.
Je coupe aisément mon corps de mon cœur. Mais couper mon cœur, je ne peux pas.
Cela aurait été de plus déloyal vis-à-vis de mon compagnon de l'époque. Je n'avais rien à lui reprocher, au contraire.
Alors, lui faire ça à lui ?
Impensable. J'aurais été incapable de me regarder en face.
Je n'ai pas suivi le conseil de mon amie.
J'ai parlé. J'ai rompu. Et j'ai vécu. Ou tenté de.

Il faut peu de temps pour entrer dans la vie de quelqu'un. Il faut aussi peu de temps pour en sortir. Pour celui ou celle qui reste, l'arrachement est toujours à la mesure de l'attachement.
Mon ex-compagnon en a fait l'expérience.
Moi, je la fais aujourd'hui.
Aucun de nous deux n'étant du genre à courir après les absent(e)s, cette sortie a toutes les chances d'être définitive : on ne convainc personne de rester. Il ne faut même pas essayer, surtout pas.

Tu as envie d'être là pour moi comme moi, je le suis pour toi ?
Voilà qui ressemble au bonheur.

Tu en doutes ?

Réfléchis, mais pas trop longtemps.

Tu penses que non ?

Va-t'en.
Mais même si l'on croit - ou que l'on sait - que c'est mieux ainsi, n'empêche que ça fait mal. Horriblement. La rupture nous plonge dans un abîme. L'absence de l'être aimé nous dévore et nous ronge, anéantissant notre
âme, notre cœur et notre peau.

On a le mal de l'autre comme le mal du pays natal quitté trop vite ou pour trop longtemps. Un pays pour lequel il n'y a ni passeport ni visa, à l'entrée défendue par une barricade de barbelés.
Une rupture est une lente et longue errance à travers un no man's land de ruines.
Tout est à reconstruire, mais autrement et ailleurs.

La couleur de la rupture, c'est blanc cassé.
Par Chut ! - Publié dans : Feu mon amour
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