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En lisant, carnet de bons mots

Dans ces bras-là...


Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.

Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire comme jamais.


Camille Laurens.

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C'est pas la saint-Glinglin...

... Non, aujourd'hui, c'est la sainte-Aspirine.
Patronne du front lourd et des tempes serrées, des nuits trop petites et des lendemains qui déchantent.
L'effervescence de ses bulles, c'était la vôtre hier.
Aujourd'hui, embrumés, vous n'avez qu'une pensée : qu'on coupe court à la migraine... en vous coupant la tête.

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Jeudi 26 juin 4 26 /06 /Juin 01:33
Quand le réservoir d'essence fut vide, l'aiguille du compteur entra dans la zone rouge : celle de la réserve. Le carburant allait manquer, c'était une évidence. Seul restait l'espoir qu'il m'en resterait assez pour arriver au bout de la route.

Peu à peu, la réserve elle aussi s'était amenuisée. Mais la route, elle, ne s'était pas raccourcie. Au contraire, elle me semblait de plus en plus longue, escarpée, périlleuse. Un immense ruban de sable, hérissé de cailloux et de cactus, se déroulant à perte de vue sous un soleil de plomb.

À un moment, l'aiguille du compteur a chuté et s'est bloquée sur la gauche.
Game over
.
La réserve était épuisée. Plus de combustible à cramer, la panne sèche. Et sur la route, aucun point d'approvisionnement, bien sûr.
Hormis dans les films, il n'y a jamais de station-service en plein désert.

Alors je me mis à rêver, comme Lisbeth Salander de Millénium, d'un bidon d'essence et d'une allumette. Sans avoir encore tranché sur leur emploi.
Verserais-je le bidon dans le réservoir de la voiture en abandonnant l'allumette ?
Verserais-je le bidon sur les sièges de la voiture puis craquerais-je l'allumette en un ultime feu de joie ?
Ou bien me renverserais-je le bidon dessus pour devenir ma propre pyromane ?
Il fallait me décider. Et vite parce que sinon, j'allais crever là, lentement, sur cette foutue route.

J'ai regardé le bidon, j'ai regardé l'allumette. Il y eut comme un clic métallique au fond de mon cerveau.
Le mode Terminator s'était enclenché.
C'est un processus d'urgence, d'alerte rouge, non un mode de vie mais de survie. Le partage, le plaisir, la légèreté, l'insouciance, le rire... Tout ce qui fait le sel de l'existence lui est complètement étranger.
Dans ce mode-là, rien de tout cela n'existe. Et la pensée même que cela puisse exister est tout bonnement inconcevable.

Le mode Terminator est robotique, proche du végétatif. Il se résume aux besoins fondamentaux du corps, à un mode de communication ultra basique entre soi et soi, mais avec signaux brouillés : la douleur est tellement permanente, omniprésente qu'on ne sait ni d'où elle vient, ni comment la stopper.

Le mode Terminator oblige à penser, mais au niveau zéro de la connexion neuronale. Il faut par exemple penser à manger. Et une fois les aliments en bouche, penser à les mâcher.
Penser à dormir est en revanche inutile. Le sommeil et sa charge de cauchemars s'impose de lui-même.

Le mode Terminator est une hémorragie sans suture ni pansement. Une alternative entre le "m
arche ou crève !", mais sans la force de marcher.

Le mode Terminator est à lui seul une contradiction. Il faut puiser loin, très loin, dans ce qu'on n'a plus pour arracher de la substance au vide.
Plus qu'une prison, le mode Terminator est un enfer, mais un enfer qui donne tort au philosophe. Quand on est coincé entre l'être et le néant, l'enfer n'est pas les autres.
Du tout.
Les autres sont au contraire la voie pour en sortir. Et souvent, simplement la voix. Celle qui ne tient qu'à un fil : celui du téléphone.

Sans eux, et sans elle en particulier, je ne sais pas où je serais à présent.
Elle et son regard parfois si spécial dans lequel je vois d'autres yeux, très bleus. Je crois qu'elle le sait, comme elle sait que ce regard seul me donne à la fois envie de pleurer et de me battre.
Elle qui m'a recueillie, nourrie, écoutée, réconfortée - malmenée parfois :).
Elle à qui je n'ai pas les mots pour dire merci. Peut-être parce qu'aucun mot ne suffirait.
Elle grâce à qui je peux murmurer aujourd'hui "I'm back !" afin de le dire un peu plus fort demain.

I'm back, en attente de cicatriser.
Et que repousse la peau neuve par dessus les cicatrices.

Par Chut ! - Publié dans : Feu mon amour
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