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En lisant, carnet de bons mots

Dans ces bras-là...


Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.

Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire comme jamais.


Camille Laurens.

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C'est pas la saint-Glinglin...

... Non, aujourd'hui, c'est la sainte-Aspirine.
Patronne du front lourd et des tempes serrées, des nuits trop petites et des lendemains qui déchantent.
L'effervescence de ses bulles, c'était la vôtre hier.
Aujourd'hui, embrumés, vous n'avez qu'une pensée : qu'on coupe court à la migraine... en vous coupant la tête.

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  • Expatriée en Asie, transhumante, blonde et sous-marine.
Dimanche 6 avril 7 06 /04 /Avr 20:16

J'ai chez moi ce que j'appelle mes "carnets intimes" : de grands cahiers à couverture cartonnée et aux pages blanches. Enfin, blanches, elles ne le restent pas longtemps. Pourtant, je n'y écris pas. À peine un petit mot une date de temps à autre, depuis que j'ai cessé d'écrire un journal intime.
Non, dans ces carnets, je colle.


D'abord des images et des dessins que je repère en feuilletant des magazines. J'aime à les découper en peaufinant les angles, en serrant de près les traits et les courbes. Souvent je les recadre d'un coup de ciseaux, fais
disparaître les personnages qui me gênent...
À la fin, les images ont le sens et la forme
que j'ai envie d'y imprimer, moi.

Ensuite, je colle tout ce qui me tombe sous la main et a une importance à mes yeux : des tickets d'expos, de cinéma et même de métro ; des billets de théâtre, de concert de train, d'avion, de monnaie étrangère ; les messages écrits à la hâte par mes amis, mon adresse griffonnée de leur main sur une lettre ; de jolis timbres, à condition qu'ils aient été oblitérés ; des invitations à des vernissages, des salons ; des cartes de visite de personnes croisées, de guesthouses, de bars et de boutiques à l'autre bout du monde ; des pétales de fleurs, des nœuds et des rubans de papier cadeau...

Je les colle en général en me moquant des dates. Mon critère de choix est la place disponible et parfois, l'image qui s'y trouve déjà.
Je m'amuse à créer des entrechoquements imprévus,
des distorsions, des liens cachés. À assembler ce qui est dissemblable ou séparer ce qui va ensemble : deux places pour la même pièce de théâtre sur des pages, voire dans des cahiers différents.

Pourquoi je garde tout ça ?
Pourquoi suis-je capable de passer (perdre, diront certains...) des heures à découper, à coller ?
Sûrement parce que de chaque événement, de chaque rencontre, de chaque voyage, j'aime garder une trace. Et que chacun de ces petits riens sans valeur en est une.
Pris séparément, ils sont des parcelles de vie fixées côte à côte, juxtaposées par le hasard.
Pris ensemble, ils forment l'a
ssemblage hétéroclite et coloré de mon existence qui se déroule. Une sorte de puzzle que je suis la seule à pouvoir lire.
Sans doute est-ce pour cette raison que je ne les montre à (presque) personne : aux yeux des autres, ils n'ont pas grand intérêt. Voire aucun.

Une fois un carnet intime terminé, je le range au fond d'un placard. L'y laisse reposer, et même moisir, sans le réouvrir. Qu'importe s'il reste là des mois ou des années : un jour, j'aurai envie de m'y replonger. Pour me rappeler comment c'était, cette époque-là. Ou pour m'apercevoir que finalement, elle m'a peu marquée.

Mes cahiers intimes, c'est comme une boîte contenant de vieilles lettres oubliées, qu'on redécouvre un jour en faisant du rangement.
La seule différence ? J'en suis à la fois l'expéditrice et la destinataire.

Par Chut ! - Publié dans : Bribes perso
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