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En lisant, carnet de bons mots

Dans ces bras-là...


Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.

Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire comme jamais.


Camille Laurens.

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C'est pas la saint-Glinglin...

... Non, aujourd'hui, c'est la sainte-Aspirine.
Patronne du front lourd et des tempes serrées, des nuits trop petites et des lendemains qui déchantent.
L'effervescence de ses bulles, c'était la vôtre hier.
Aujourd'hui, embrumés, vous n'avez qu'une pensée : qu'on coupe court à la migraine... en vous coupant la tête.

Tic tac

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  • Le blog de Chut !
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  • 02/03/1903
  • plongeuse nomade
  • Expatriée en Asie, transhumante, blonde et sous-marine.
Samedi 29 mars 6 29 /03 /Mars 04:06
L'heure de la reptation approche... Dans une poignée de minutes, j'éteins l'ordinateur, les lumières du salon et passe dans l'autre pièce te retrouver, même si tu n'y es pas.
J'entre dans la chambre à pas de louve. Écoute le silence de ton souffle tranquille, bercé de tes rêves par cette longue nuit commencée sans moi.
P
our que tu n'aies pas froid, je soulève à peine la couette, puis me coule contre ton corps absent. Mes épaules, ma poitrine, mes jambes épousent les formes des tiennes : une souple diagonale brisée en son milieu.
La soie de mon foulard est aussi douce que ta peau. Je la respire et te hume, les yeux clos.

Lovée contre les oreillers, j'y colle mes lèvres et te murmure tous les mots qui me viennent. Lents et pressés, doux et voluptueux, hachés de pauses et de soupirs.
Leurs syllabes roulent au creux de ton oreille de tissu et meurent sur ta bouche de plumes.

Lentement, mes mains deviennent les tiennes.
Une main se glisse sous mon cou, se referme en enserrant mes cheveux. Elle me les tirera, mais plus tard, lorsque notre désir nous fera oublier notre tendresse.
Lorsque notre envie nous laissera à même la chair la marque de nos baisers, puis celle de nos morsures.

Lorsque notre corps à corps sera devenu joute, combat que nous gagnerons à tour de rôle : toi savourant ta victoire peinte sur mon visage ; moi jouissant de la mienne, réfléchie par tes yeux.
Car dans notre jeu, il n'y a pas de perdant.

Ton autre main effleure mon menton, serpente sur ma gorge, mes seins, mon ventre. Un instant, elle se pose sur le haut de mes cuisses, puis se fraie un lent chemin en leur centre.
Tes doigts sur ma toison, tes doigts en elle plongeant.

Je dérive dans l'espace infini du lit comme sur un grand bateau, tanguant des hanches dans l'obscurité.
Emportés par la houle, les murs de la chambre s'écartent, contraints de nous laisser davantage de place pour nous aimer sous le ciel sombre
du plafond piqueté d'étoiles.
Peu à peu, la pièce agrandie de miroirs est devenue immense. Théâtre de l'intime où un corps enlace une ombre et tournoie liée à elle, bras refermés sur sa propre chair, lèvres ouvertes sur le noir.

Toi, moi, nous deux.
Accolés par nos rêves, unis dans le même espace.
Embrassés par l'absence de nos corps dérobés, étreints par la présence de nos corps recréés.


Par Chut ! - Publié dans : Feu mon amour - Communauté : xFantasmesx
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