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En lisant, carnet de bons mots

Dans ces bras-là...


Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.

Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire comme jamais.


Camille Laurens.

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Mercredi 3 octobre 3 03 /10 /Oct 16:26

FelixJe l'ai bien vu fixer mon dos. Mais, révélée jusqu'à la taille par une longue tunique blanche, je quittai le bar en l'abandonnant à sa chaise longue.

Je revins le lendemain alors qu'il était là, sur la même chaise, à se dorer au soleil.

Il se redressa, beau corps un peu fatigué par le tournant de la quarantaine. Des vitamines et de la gym, de la muscu peut-être, pour échapper à la fatalité de la gravité.

Un régime, sans doute, pour conjurer le lent enrobement de l'âge.

Une vie saine, en somme, à laquelle je ne peux me soumettre, mais qui lui réussissait fort bien. En attestaient ses bras musclés, ses biceps saillants, ses cuisses nerveuses, son maillot noir moulant ses fesses et sa verge.

 

Plus tard il se leva, traversa le bout de plage, régla une bière au comptoir, s'avança sur le sable. S'attarda devant ma table avec un air interrogateur.

- Puis-je ? interrogèrent ses prunelles.

Ma main désignant la chaise voisine l'y autorisa. En retour il me tendit la sienne, poigne ferme sur mes doigts, lèvres minces articulant un prénom teinté d'un fort accent germanique :

- Felix.

La politesse me poussa à la formule de rigueur :

Nice to meet you.

Nice ? Aucune idée, en fait, après une heure passée, songeuse, préoccupée et vaguement triste, à couvrir mon journal de bord de l'obsession Pierrig. Celle qu'il nourrissait pour mon corps, celle que j'alimentais pour lui.

La séance d'écriture avait avorté sur :

"Chaque jour j'ai envie de t'écrire. Peut-être est-ce ça, la définition de l'obsession : avoir chaque jour envie de t'écrire et ne pas le faire."

Autant dire que j'étais loin, très loin, de la séduction enjouée.

 

Felix parlait. Je l'observais en hésitant à le trouver beau. Cheveux poivre et sel coupés courts, iris marron chaud et traits purs, aigus, comme à plaisir sculptés au fin burin, il l'était pourtant.

Felix avait un très sérieux métier d'ingénieur en télécommunications et un anneau qu'il arborait façon voyou à l'oreille.

Les deux n'allaient pas ensemble et ce contraste m'intriguait.

Felix voyageait beaucoup sur son temps libre. La plongée aux Seychelles, le tango en Argentine, les cigares à Cuba, les vins fins en France et la bonne chère en Italie, il était gourmet, fin connaisseur et assurément jouisseur. Mais tandis que d'autres se seraient enflammés à l'évocation de choses si délicieuses, lui gardait un ton grave, presque morne.

Cela non plus n'allait pas ensemble. Cela aussi m'intriguait.

 

Felix 2La conversation n'était pas déplaisante, pas animée non plus. Des silences la coupaient sans que je ne cherche à les combler. Échos de ma vacance intérieure, de ma présence à moitié absente, ils ne me gênaient pas.

Felix, en revanche, paraissait s'en formaliser. Comme si son devoir immédiat était de me divertir, de m'arracher des gloussements et des approbations.

Il était intelligent sans éclat, spirituel sans humour, charmant sans flamboyance. Mesuré en tout, posé, "planté" aurait dit Bertille en forme de compliment, attentionné et dénué de ce petit grain de folie qui pimente les discussions les plus banales, les projette hors de l'ornière huilée du convenable pour les rendre décalées, un peu folles, très drôles et surtout inoubliables.


Je projetais de rentrer chez moi. Une pluie torrentielle m'en empêcha.

Vite, nous nous repliâmes sous l'auvent du bar. Commandâmes un jus de calamansi pour moi et une autre bière pour lui.

- La dernière pour ce soir, affirma Felix. Je surveille ma consommation.

You're right, dis-je en pensant le contraire.

J'avais presque envie de me pencher sur nos verres pour l'embrasser ou le gifler. Ça ou n'importe quoi afin de le déloger de sa réserve. Je brûlais de lui insuffler un semblant de vie, une esquille d'enthousiasme, une écharde de passion.

À lui ou à moi-même, qui sait, pourvu que je sorte de mes limbes.

Je m'abstins. Mon insolence n'allait pas jusqu'à l'incivilité.

Quoique... C'eût été cocasse.


La discussion mollissait encore et le déluge ne cessait pas. Le sable trempé voltigeait dans le vent furieux, la pluie cinglait les palmiers en hallebardes. Devant nous le front de mer s'étendait, désert et désolé. Les rares touristes prisonniers de la tourmente fuyaient à toutes jambes en direction du premier abri.

Le décor avait des allures de fin du monde. Pourtant le bar se remplissait, des rires saturaient l'air, la musique devenait assourdissante.

Je m'ennuyais. Je regrettais de m'ennuyer.

Je convoquais les pointes d'un désir qui, capricieux, se dérobait. Me battais les flancs pour l'éveiller. Songeais avec ironie à cette longue disette d'après Mongolie, ces plus de six semaines consacrées à l'écriture sans une autre peau contre la mienne.

J'avais faim, très. J'avais la disponibilité et l'occasion présentée sur un plateau d'argent, ce bel homme avec ses idées derrière la tête. Qu'il dissimulait, certes, mais je ne croyais pas à la gratuité de ce face-à-face, de ce bavardage dans la seule intention de bavarder.

L'occasion était là, frétillante d'être saisie, et moi j'atermoyai.

Mais que m'arrivait-il ?


Felix 3Était-ce notre conversation qui me refroidissait ? Paroles, oui, mais sans réel échange, tue-désir pour moi dont le cerveau ouvre sur le sexe. Les mots ne sont pas toujours anodins. Ils sont aussi aussi jeu, prélude, métaphore.

Manquait là une bonne discussion, une vraie, une déliée, une tourbillonnante, une exaltante à sauts et à gambades, effleurant nombre de sujets sans s'appesantir sur aucun, déroulant ses phrases comme autant de caresses, ondulant au-dessus du débat, pénétrant soudain dans le vif et en ressortant haletant, trempée de salive, de sueur et de foutre.

Une discussion à l'image du cul, douce et crue, sans retenue ni barrières.

Je me surpris à songer, vilaine, que si Felix faisait l'amour comme il discourait, il devait être d'un mortel ennui.


Pourtant au détour d'une inflexion, d'un sourire, le désir tant appelé parfois surgissait. Je l'accueillais avec soulagement, presque gratitude. La pénible impression d'être de bois cédait la place à l'étincelle, une flamme me poussant à m'imaginer écrasée et pantelante sous Felix, mes seins meurtris de ses paumes et mon sexe comblé du sien.

Là, je me retrouvais.

Eût-il alors esquissé un geste qu'emplie de jus et de sève je l'aurais agrippé, reconnaissante et ronronnante. Mais sa retenue ou sa timidité l'en empêchait.

Sa voix calme brisa ma rêverie :

- Je te montre mes photos de voyage ?

- D'accord.

Et les clichés se succédèrent, instantanés d'Inde, de Laos, de Cambodge, de Brésil et de Philippines.

- Mmmmh, approuvai-je distraite.

- Tu permets une minute ?

- Bien sûr.


Felix disparut à l'arrière du bar, dans la section réservée aux chambres. Il fut absent longtemps, si longtemps que je crus qu'il s'était endormi.

Mais non. Il revint douché et vêtu de frais.

- Pardon, j'ai tardé. Tu connais un bon restaurant pour dîner ?

- Tout dépend de ce que tu veux manger...

J'évoquai le Coréen sur la côte de la plage, le Français après le carrefour, l'Italien à gagner en habal-habal à cause de la distance et, surtout, de cette météo de chien. Je ne demandai pas à Felix s'il comptait m'inviter. Annonçai d'emblée que je retournais chez moi, munie de l'habituelle excuse d'un travail à finir.

- Oh ! lâcha-t-il.

Son visage trahit une déception aussitôt ravalée.

Il était, lui, trop poli pour insister.


Felix 4La tempête s'était enfin calmée. Nous longeâmes la plage et empruntâmes de concert l'allée conduisant à la route.

- Le Coréen est ici, m'arrêtai-je en désignant sa devanture.

- Continuons, me pria Felix.

Nous parvînmes au carrefour.

À gauche, le bistro français.

À droite, la station des habals-habals vers laquelle je me dirigeai.

- Je préfère l'italien.

- Dans ce cas, prenons une moto ensemble. C'est sur mon chemin, je te dépose en passant.

- Ça ne t'embête pas ?

- Du tout !

 

Je m'installai sur le siège entre le chauffeur et Felix. Qui, durant tout le trajet, garda sagement ses mains sur ses genoux et ses pieds à côté des miens, attentifs à ne pas empiéter sur un espace déjà trop compté.

La moto fit halte devant un immeuble de béton gris.

Felix descendit. Moi aussi.

Je jugeai rude de disparaître sans un adieu convenable. L'accompagnai à l'intérieur de la salle, lui recommandai un plat et plaquai deux bises sur ses joues.

- Au revoir, dis-je.

Il répondit un peu crispé, un peu déçu, un peu chagrin.

Je m'éloignai, me retournai une fois à la porte. Aperçus Felix courbé à la table de ce lieu sans clients, aux éclairages trop blancs et au fond sonore de tonitruante opérette.

L'image était triste, cruelle même.

Soudain je m'en voulus. Felix ne méritait pas cette brutale solitude, ce repas en tête-à-tête avec un verre vide et un rond de serviette.

À sa place j'aurais également été peinée. Et humiliée qu'un homme avec qui j'avais partagé quelques heures s'enfuie en me laissant.

En une seconde ma décision fut prise.

Je dis au habal-habal de m'attendre et rebroussai chemin.

 

Felix sursauta en écarquillant les paupières. Me dévisagea comme s'il me voyait pour la première fois. Il crut que j'avais oublié quelque chose et ne cacha pas son étonnement lorsque je proposai :

- Tu veux dîner à la maison ? On peut emporter une pizza.

- Ah, volontiers !

Il s'empara de la carte qu'il parcourut sans la lire. Soudain fébrile, soudain pressé, mais soucieux de n'en rien montrer. Comme si une femme qui l'abandonnait avant de brutalement réapparaître, c'était son quotidien.

- Celle-ci ? suggéra-t-il en pointant une pizza au hasard.

La Don Carmello, une de mes préférées.

- Parfait. Elle sera cuite dans un quart d'heure.

Vingt minutes plus tard, nous réenfourchions notre moto conduite par un Philippin qui, bien qu'hilare, n'avait pas tout saisi de mon revirement.

 

Felix 5- Où ranges-tu les verres ? me demanda Felix.

- Là, mais va t'asseoir. Je m'en occupe !

En vain. Mon convive-surprise avait à coeur de ne pas jouer les invités, et encore moins les pachas.

- Mais non. Va t'asseoir, toi !

Finalement nous nous retrouvâmes tous deux assis.

La conversation reprit, mais plus fluide, légère, agréable. La pizza terminée, je soupirai de bien-être en annonçant mon intention de me baigner.

- Tu m'accompagnes ?

- Avec plaisir, mais je n'ai pas de maillot. C'est gênant si je me baigne nu ?

La question me prit de court.

Je pensai aux voisins, mais ils dormaient.

À la lumière au bord de la piscine, mais elle devait être éteinte.

À Olüg, mon propriétaire qui n'apprécierait sans doute pas, mais il était enfermé dans sa villa.

- Non... Tant que tu ne cours pas déshabillé dans l'allée.

Le fou rire me prit. Imaginer Felix si raisonnable, si guindé se carapatant à poil relevait de la science-fiction.

- Marché conclu !

 

J'emportai deux grandes serviettes. Nous nous dévêtîmes dans l'ombre, à côté du bassin clapotant. J'évitai de regarder Felix, m'attardant à peine sur ses fesses alors qu'il entrait dans l'eau. Remuée par l'orage, elle semblait fraîche. Je m'y coulai avec bonheur, renversée sur le dos, visage face aux étoiles.

Nous nageâmes en silence. Après deux longueurs, j'empoignai l'échelle du grand bain. Sans un mot Felix se coula contre moi pour couvrir mon front, mes joues, mon menton, mon cou de baisers.

Ses lèvres s'emparèrent de ma bouche en une lente étreinte. Attentif à mon souffle, il m'embrassait avec science et patience, comme si nous avions tout le temps du monde, comme si la nuit jamais ne devait finir.

Je me blottis contre sa poitrine, appuyai mon ventre contre son sexe dressé. Il me pressa en une question muette, lus la réponse dans mes yeux. Dénoua le haut de mon bikini qu'il lança sur l'herbe. Caressa mes seins, titilla leurs pointes, fila de mes hanches à mes cuisses.

Le bas de maillot rejoignit sa moitié sur le gazon.

Nous nageâmes enlacés, fendant l'onde comme un corps unique. L'eau m'était soudain trop froide et la peau de Felix, brûlante.

- Rentrons... grelottai-je.

Il acquiesça, m'enveloppa d'une serviette et me suivit dans la maison.

 

Felix 6bisJ'avais eu tort. L'amour avec Felix n'était pas d'un ennui mortel, au contraire.

C'était doux et passionné, emporté et tendre, délicat et cru. Délicieux de sa langue qui lapait ma chatte à ses doigts qui s'y faufilaient, de ses yeux qui avouaient son plaisir à ses lèvres qui me suppliaient, haletantes :

- Encore !

Felix était prévenant, dur et endurant, capable de supporter des heures ma bouche glissant le long de sa hampe, mon sexe emprisonnant le sien alors que sur lui, tendue, pliée, je montais et descendais telle la houle.


Quand son plaisir menaçait d'exploser, il m'arrêtait d'un geste, me contraignant à l'immobilité avant de s'attiédir et de poursuivre, encore et encore, me renversant entre les draps, me retournant pour goûter à mon cul, me rehaussant pour m'asseoir sur son visage.

Felix était un expert, un musicien, un mélomane dont je jouais la partition. Accord parfait, staccatos de mon sang et réminiscences de jeux familiers.

Il m'incita, alors que je le chevauchais, à lui empoigner les couilles pour les tirer. Fort, vite, en les pressant comme pour leur soutirer leur jus.

Il me demanda de lui malaxer les tétons, de les tordre puis de les croquer jusqu'à la souffrance.

À en croire mon expérience, Felix était un soumis, prologue à bien d'autres nuits ludiques s'il était resté. Les quelques joujoux rescapés de mes placards parisiens, fouet, entraves et bâillon-boule, auraient enfin trouvé un destinataire en mesure de les apprécier.

Je ne lui en parlai pas.

 

Au matin il partit. En déjeunant, je trouvai sur la terrasse un petit mot :

"Best regards and kisses. Felix."

Je grimaçai surprise par la salutation formelle, en total décalage avec cette nuit intense. Best regards, c'est le "cordialement" de mise entre un patron et son employé, entre confrères ou collègues du même rang, entre gens se connaissant peu mais s'estimant, certes.

Une formule de bureau adressée à une secrétaire, en quelque sorte.

L'autre traduction, "toutes mes amitiés", convenait à peine mieux.

A-t-on idée d'envoyer ses amitiés au lendemain d'étreintes torrides ?

Voilà qui ne me traverserait pas l'esprit, mais mon esprit est peut-être tordu.

En Felix l'ingénieur guindé et l'amant passionné semblaient se livrer bataille, le premier triomphant du second une fois l'aube levée, le second muselant le premier dès minuit sonné.

Derrière cette façade lisse, ça bouillonnait d'audaces réprimées et de coups de folie contenus, de passion étouffée et d'ardeur comprimée.


L'amante et la secretaire8Nous devions nous revoir en milieu de soirée. Felix m'attendait à l'hôtel, déjà au lit avec ses chaussures devant la porte afin de m'aider, écrivit-il, à le retrouver.

Je m'attendris de ce Petit Poucet moderne abandonnant ses tongs au lieu de cailloux blancs. Mais épuisée par un interminable aller-retour sur l'île voisine et encore courbatue de la veille, j'annulai.

Felix, poli jusqu'au bout des ongles, eut la gentillesse de ne pas s'en offusquer. Il avait beau s'en désoler, il comprenait et jamais n'oublierait mon regard dans la piscine.


Deux semaines plus tard, je reçus du Vietnam un mail qu'il conclut d'un autre best regards.

Je souris.

Bizarre, cette persistante impression d'être à la fois et l'amante et la secrétaire.

Un homme surprenant, ce Felix. 

 

 

1re illustration de Grandville ; 3e photo de Horst P. Horst.

Par Chut ! - Publié dans : Eux - Communauté : les blogs persos
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Commentaires

C'est l'affiche du film? J'ai rarement vu une traduction aussi dénuée de sens!

commentaire n° :1 posté par : Ordalie le: 04/10/2012 à 05h00

Oui, c'est bien l'affiche. Je me demande s'il n'y a pas un jeu de mots sur la traduction de "assume the position", qui figure sur l'affiche originale. Assume au sens de "supposer, présumer" et d' "assumer", et position : posture physique / place sociale, boulot (position dans une entreprise).

Non ? Auquel cas la traduction serait plutôt finaude...

 

Ah, une question pour toi qui est bilingue : écrire "best regards" à une amante, n'est-ce pas bizarre ? Cela dit, ni Felix ni moi n'avons l'anglais pour langue maternelle (l'allemand pour lui, il n'est pas francophone), ce qui explique aussi des approximations, voire des malentendus.

réponse de : Chut ! le: 04/10/2012 à 09h31

Bien sûr que c'est bizarre! Comme tu dis, ce n'est pas sa langue maternelle, donc il a dû chercher la formule adéquate sans la trouver. Mais fallait-il vraiment qu'il sorte une formule toute faite?

commentaire n° :2 posté par : Ordalie le: 04/10/2012 à 14h56

"Cher confrère,

Nous avons l'honneur de vous annoncer par la présente que vous êtes un butor.

En vous priant d'agréer, Monsieur-Madame-Mademoiselle*, l'expression insigne de nos meileures salutations distinguées."

*(rayer les mentions inutiles)

----

Hi, hi !

réponse de : Chut ! le: 04/10/2012 à 15h18

Bonsoir à vous,

Premier passage, alors je vous félicite, sans idées derrière la tête, mais très excité par certains de vos textes, et comblé de la forme que vous y mettez. Une telle qualité est rare je trouve.

Pour ce qui est du fond de votre article : les hommes sont souvent enserrés dans leurs principes et toujours anxieux à l'idée de trop en faire, de vous faire fuir par trop de fantaisies, d'empressement, ou de mots-doux, même après une nuit torride. Nombre d'entre nous se sentent plus à l'aise à l'horizontale, et savent s'exprimer avant tout de cette manière, y trouvant une certaine vérité, et plus de naturel. Et combien de fois je me suis vu reproché mes marques d'envie, ou "d'attachement sensuel" (je ne suis pas sûr de mieux savoir le dire). Surtout si comme vous le soupçonnez, cet homme est un dominé parfois.

Comment auriez-vous réagi s'il s'était montré plus motivé pour vous revoir ?

Au plaisir de vous lire !

commentaire n° :3 posté par : Graindorge le: 31/10/2012 à 22h13

Bonjour Graindorge,

merci de ton passage, de ton message et de tes compliments. Toujours un plaisir pour moi d'avoir des retours sur les textes !

 

En effet, pas facile de se situer après une nuit torride, a fortiori lorsque celle-ci n'est pas destinée à se répéter. Les femmes ont ces hésitations aussi, une répugnance à se montrer possiblement déjà trop attachée après ce qui n'était qu'une nuit. Et ça se complique encore lorsqu'on ne parle pas la même langue.

 

Pour te répondre : il était motivé pour me revoir, c'est moi qui ai repoussé, ce qui revenait hélas à ne plus se revoir du tout. J'habite une zone touristique où les gens ne restent en général que quelques jours, ce qui définit de fait un cadre aux rencontres : brèves, limitées, sans grand espoir de poursuivre ce qui a pu se nouer. Arrangeant parfois mais aussi (tellement) frustrant quand le début était prometteur...

réponse de : Chut ! le: 01/11/2012 à 11h33

Ton blog est très fourni, alors je vais fouiller et laisserai un ou deux coms. Et puis j'essaierai aussi de te connaître avant de poser des questions bêtes.

J'en ai une cependant (est-ce indiscret ?) : pas d'homme qui partage ta vie au jour de jour ?

Pour en revenir plus au texte, tu n'as jamais eu envie de retenir un amant de passage ? 

commentaire n° :4 posté par : Graindorge le: 01/11/2012 à 14h18

En effet, c'est un "vieux blog" et j'ai été bavarde ! Laisse autant de comms que tu veux, surtout ! Comme je te le disais un peu plus tôt, c'est toujours un plaisir d'avoir des retours sur les textes et d'échanger en marge des billets.

 

Ta question n'est pas indiscrète. Non, personne qui partage ma vie, et ce depuis un petit moment à présent. Dernière relation terminée en décembre dernier, pas mal de voyages depuis, beaucoup de soucis à régler et des rencontres, mais aucune de vraiment sérieuse.

Habiter un coin de paradis n'aide pas, avec tous ces voyageurs qui... voyagent.

 

Retenir un amant de passage, ah si, et plus d'une fois ! Et là, en effet, la situation se corse, d'autant plus lorsque l'attirance est réciproque. Un approfondissement n'est presque jamais possible : l'autre doit bien finir par rentrer dans son pays ou simplement continuer son voyage.

Certains hommes sont restés plus longtemps qu'ils ne l'avaient projeté, l'un m'a proposé de tailler la route avec lui pour une durée indéterminée. J'ai refusé. Plus envie, à cette époque, de repartir apès avoir tout juste déposé mon sac. Besoin d'une existence plus réglée, d'un lieu presque à moi, d'une stabilité à laquelle je n'avais pas goûté depuis des lustres. Notre écart d'âge a joué aussi : il était beaucoup plus jeune, nous n'avions au final pas tant en commun.

Avec d'autres hommes des relations se sont nouées, mais seulement en pointillés par la force des choses. Nous correspondons plus ou moins assidument, projetons de nous retrouver - et nous retrouvons - pour quelques jours ou semaines quelque part sur cette planète (en Asie, en général).

Je vois ces hommes comme des amis, des amants, mais pas de possibles partenaires. Nous en sortirions blessés tous les deux : les relations à distance ne marchent pas. Du moins, pas longtemps.

réponse de : Chut ! le: 01/11/2012 à 16h48
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