Dans ces bras-là...
Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.
Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire
comme jamais.
Camille
Laurens.
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En consultant les stats de mon blog, j'ai vu qu'un Internaute était arrivé ici via google avec une demande fantaisiste de plus :
"fixer un Time Capsule au mur".
Toi qui as tapé ces mots clés, sache que nous avons un tas, que dis-je, une tonne de choses passionnantes à nous raconter.
Au sujet des murs (vu la configuration de mon appart', 6 m'entourent).
Au sujet des Time Capsule (initiales TC comme Très Con Très Chiant, au cas où ce détail vous ait échappé).
Là, je n'en ai qu'un, et fort heureusement : si je possédais autant de Time Capsule que de murs, je serais
bonne à enfermer. Ou à organiser l'opération "commando-représailles" chez celui qui m'aurait conseillé de
les acheter.
L'unicité a du bon, si, si. Parce que multiplier un truc non fonctionnel par un autre chiffre, ça n'a rien à voir avec la parabole des petits pains, c'est accroître exponentiellement son quota
d'emmerdes.
Mais d'abord, ça ressemble à quoi, un Time Capsule ?
À mes yeux : à un gros lego blanc livré sans Playmobil, genre degré zéro du design. Sauf que la pomme d'Apple est en imitation aluminium, alors ça fait chic.
À yeux des geeks : à une merveille de technologie enfermée dans une coque épurée, genre dernier échelon du summum du chic.
En vrai, ça ressemble à ça :
Pas de quoi se rouler sur le tapis, on est d'accord.
N'empêche que ça doit être chouette quand ça marche. À lire la notice, ce bidule est si utile qu'on se demande comment les autres "Mackeux" peuvent encore s'en passer (remarquez, vu le prix du
bestiau, ça se comprend) : routeur, gestionnaire d'imprimante, disque dur externe, le Time
Capsule est censé tout faire (hormis le café, à l'étude pour le prototype 2.0).
Sauf que chez moi, il ne fait plus rien. Enfin, si, parfois, quand ça le chante. Mais que moi, ça ne me chante plus.
Parce qu'après l'avoir branché, débranché, reseté, trituré, trifouillé les configurations des ordis, bidouillé l'imprimante, rebooté la freebox, m'être pris dix fois les pieds dans les câbles et trois fois du jus dans les doigts, je n'ai plus qu'une envie : exploser ce biiiip de Time Capsule contre le mur.
Puis aller me coucher avec la satisfaction du devoir accompli.
Pourtant, celui qui m'a conseillé de l'acheter me disait que c'était simple. Si simple que ça allait même drôlement me simplifier la vie.
Simple pour lui, aucun doute : en deux temps trois mouvements, pif paf pof, il avait relié en wifi tous mes
appareils à l'engin. Ça marchait du feu de l'électricité.
Le problème étant que ça n'a pas marché longtemps.
À la première alerte, quand j'ai été
privée d'Internet (donc d'une grande partie de mon outil de travail), je me suis battue pour sortir seule de cette impasse.
C'était à cette époque-là et franchement, j'avais d'autres chats à fouetter. Ou pas assez de
neurones connectés.
L'échec fut d'ailleurs cuisant.
À bout de patience, je finis par appeler l'assistance Apple. Tombai sur un gentil garçon auquel je parlais fort mal. Politesse parfaite oblige, il ne s'en offusqua pas.
Sa réaction ne vint que lorsque résonnèrent à son oreille des sons inarticulés, façon cochon qu'on égorge.
- Mademoiselle ? me dit-il.
- Ouiiiiiik ! Ouuuuiiiiiiiiiiiiik ! Ouuuuuuuiiiiiiiiiiiiiiiik !!
Les nerfs avaient lâché. Accrochée au combiné telle une noyée, je lui pleurais dans le pavillon sans
retenue aucune.
- Mademoiselle ? Reprenez-vous, Mademoiselle !
- Ouiiiiiiiik... Ouuuiiiik... Mais j'en ai marreeee... Maaaarrreeeeeeeeee...
- On va trouver une solution, je vous le promets !
Il n'aurait pas dû promettre, on a abandonné avant (enfin, surtout moi).
Deux heures plus tard, j'étais calmée, ou plus justement sonnée après une bonne crise de larmes. Mon portable sonna. Appel masqué. Je décrochai.
- Mademoiselle, excusez-moi de vous déranger... C'est Alexandre.
- Alexandre ? répétai-je, stupide, n'en connaissant aucun.
- Oui, Alexandre... de la hotline d'Apple.
J'en suis restée sur les fesses. Ayant terminé son boulot, il était prêt à faire des heures supp' pour m'aider.
J'ai pas voulu abuser.
La seule idée qu'on puisse être aussi prévenant avec une totale inconnue me réconciliait pour un soir avec le genre humain. Le Time Capsule dut en être touché aussi. Car dès le lendemain, il remarchait nickel.
À la deuxième alerte, ce fut la loi de Murphy : crash de Time
Machine, privation d'Internet et disparition du réseau perso qui gérait mes appareils.
La totale.
Sven vint gentiment à la maison pour remettre le tout sur les rails. Mais à ce stade-là, c'est le
train qu'il fallait changer. Ce qui ne nous empêcha pas de passer une bonne soirée.
Un nouvel appel à la hotline s'imposait.
Après une coupure au plus mauvais moment, un opérateur qui, ne comprenant rien au problème, me laissa vingt minutes en
compagnie d'une musique détestable, je tombai enfin sur Franck.
Dès la première phrase, je jugeai que Franck était un gars sympa. Je ne me trompais pas : on a passé plus de quatre heures ensemble sans s'ennuyer une minute.
Avant la fin du premier quart-temps, il me prévint :
- On n'est pas habilités à gérer les problèmes avec les imprimantes. Pour ça, faudrait voir avec le fabricant.
- Mais je fais quoi, moi ? chouinai-je. J'ai des tonnes de travail en retard, mes clients s'impatientent, c'est la cata !
- D'accord, je veux bien essayer de vous aider, mais rapidement.
À la mi-temps, je jugeai que Franck était un gars archi sympa.
Au bout de quatre heures d'efforts, un gars à accrocher au panthéon des gars sympas.
On n'a réglé le problème qu'en partie. Celle-là même qui céda trois jours après notre entretien fleuve.
Il y a de quoi virer chèvre, non ?
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