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En lisant, carnet de bons mots

Dans ces bras-là...


Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.

Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire comme jamais.


Camille Laurens.

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C'est pas la saint-Glinglin...

... Non, aujourd'hui, c'est la sainte-Aspirine.
Patronne du front lourd et des tempes serrées, des nuits trop petites et des lendemains qui déchantent.
L'effervescence de ses bulles, c'était la vôtre hier.
Aujourd'hui, embrumés, vous n'avez qu'une pensée : qu'on coupe court à la migraine... en vous coupant la tête.

Tic tac

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  • Le blog de Chut !
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  • 02/03/1903
  • plongeuse nomade
  • Expatriée en Asie, transhumante, blonde et sous-marine.
Vendredi 3 octobre 5 03 /10 /Oct 04:10

Parce que certains jours, je tourne chez moi comme une bête encagée puis ouvre la porte qui me'emprisonne pour m'échapper.
Parce que certains soirs, je mords les oreillers à m'en étouffer puis crache leur bourre pour respirer enfin.
Parce que certaines nuits, je regarde le vide sous ma fenêtre puis lève les yeux en pensant que c'est beau, la nuit.
Parce que le lendemain venu, je pense au lendemain.

Parce que Sven m'a écrit :

"Pour t'avoir vue heureuse j'ai envie de te dire de rester entière, humaine, écorchée... Celui qui souffre est celui qui vit."
 

Parce que toi, Ether, tu as eu cette phrase qui parmi mille m'a marquée :
- Je suppliais mes amies qu'elles me coupent les mains pour ne pas le rappeler.
Parce que je pense que mes mains ont mieux à faire qu'être coupées. Elles peuvent encore servir.
 

Parce qu'un après-midi, Marianne, une amie de trente ans, m'a affirmé que j'étais "une survivante" et que j'ai répondu :
- Non, je suis vivante !
Et que je me suis levée pour faire l'amour ou croquer dans un fruit bien mûr, le menton dégoulinant de jus sucré.


Parce qu'il y a des lustres, Hervé, un amant dont j'étais toquée, m'a glissé lors de notre ultime rendez-vous :
- L'oubli est la condition de la nature humaine. Heureusement qu'il existe. Sinon nous deviendrons tous fous.
Cet homme avait perdu sa femme, fauchée par un camion sur l'autoroute.

J'étais trop jeune pour comprendre sa douleur.



Parce que 2Parce qu'un soir, j'ai confié à Paulien :
- L'amour, c'est te dire que j'aime celle que je suis avec toi. Là, j'ai envie de te dire que je t'aime parce que tu me rends meilleure.
Je pensais alors incapable de lui pardonner, à cet autre tant aimé me condamnant à me sentir si petite et minable.

C'était en partie de ma faute.


Parce qu'au fil des jours j'ai soutenu sans mentir :
J'ai déjà plongé dans mon enfer et de cet enfer je suis revenue. Ce n'est donc pas ça qui m'abattra !
Parce que j'ai un putain d'orgueil,
qu'il y a d'autres voyages qui m'attendent, des avions à prendre, le monde à embrasser, d'autres hommes à étreindre.
Peut-être même un enfant à faire avec un que j'aimerais de mes tripes.
En attendant, je l'avoue, je dérouille.


Parce que cet homme-là, il était loin d'être n'importe qui. Mais je m'aime plus que je ne l'aime, lui.
Sinon je ramperais à ses pieds en le suppliant de m'accorder les bribes d'une affection qu'il a bien voulu me garder.

De ces miettes je ne veux pas. J'ai mieux à offrir que la face terne de la médaille.
Mon corps peut jouir encore et que je peux rire de tout, à commencer de moi-même.
Jamais, je me le souhaite, je ne deviendrai une vieille femme aigrie résumée à ses blessures et ses regrets, incapable d'écrire comme lui jadis :
"Je leur laisse leur raison, je garde mes rêves. Je préfère mourir malheureux que de vivre en étant vide. Et s'il y a une vie après la mort, on verra bien qui, de moi ou eux, sera le plus chiant à table."
Si un jour je deviens la plus chiante à table, ce jour-là, j'aurai suffisamment vécu.

Par Chut ! - Publié dans : Feu mon amour
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Commentaires

Qu'il est dur se sentiment... mais tu avances ne te retourne pas, tu es sur le bon chemin. Pleins de bisous
commentaire n° :1 posté par : Jova le: 03/10/2008 à 12h21
Non, je ne me retourne pas. Enfin, un peu... Mais mon ange perché sur l'épaule me dit que le bon chemin, c'est droit devant.
Des bises, plein.
réponse de : Chut ! le: 04/10/2008 à 02h52
Non, il n'était pas n'importe qui... Mais ce "pas n'importe qui" ne fait pas de lui L'HOMME. Ca ne fait pas de lui ce que tu avais rêvé qu'il soit à contrario de ce qu'il est. Le souvenir est traitre, il nous rabache le beau et le bien et nous assène des "c'est pas si grave" au sujet de ce qui a amené à la rupture. Ce dont je me souviens de lui, ton "n'est pas n'importe qui"; c'est une phrase qui efface tout ce qu'il pouvait y avoir de bien en lui. Je crois que quelque part, nous sommes tous au bout du chemin, à nous résumer à nos blessures, nos regrets... Mais aussi nos petits et grands bonheurs, nos rêves réalisés et ceux abandonnés sur le bas côté. Pense à celle que tu es, c'est plus constructif que de songer à celle que tu ne veux pas être dans on ne sait combien de temps. La vie; c'est maintenant, pas dans un mois ni dans 20 ans. Ce futur est conditionné par ce que tu fais maintenant, tout de suite, à chaque seconde... Bisous tout doux ma coupine
commentaire n° :2 posté par : ether le: 04/10/2008 à 16h55
Le souvenir est traître, oui. Mais il y en a qui ne partent pas et me font tenir bon.
En revanche, je ne sais pas si nos choix d'aujourd'hui sont vraiment inséparables de ce qu'on voudrait être - ou devenir ! - demain. Je crois avoir besoin, de temps à autre, de la "surface de projection" du futur. Même si je suis au final la championne du "au jour le jour", "demain on verra"...
Paradoxe, vous avez dit paradoxe ? :)

N'empêche que tu as raison. D'ailleurs, je vais m'étriller la peau sous la douche et me mettre à écrire. En décalé parce que comme d'hab, je me suis levée tard.
Des bisous tout chauds d'eskimo, ma coupine.
réponse de : Chut ! le: 04/10/2008 à 17h59
Courage... "La route est droite, mais la pente est forte" (un philosophe poitevin)
commentaire n° :3 posté par : Stannis le: 12/10/2008 à 13h48
Punaise, la philosophie de Poitou, c'est du sérieux !
Là, j'avoue que je passe mon tour, je ne peux pas lutter ! :)
réponse de : Chut ! le: 16/10/2008 à 22h53
Bribes de vie une nouvelle fois très justes et vibrantes PARCE QUE....j'ai toujours appris qu'un esprit épris n'a pas de prix !!
commentaire n° :4 posté par : Léo le: 21/10/2008 à 02h21
Y a des jours où le bénévolat, ça me tente vachement.
:D
réponse de : Chut ! le: 22/10/2008 à 23h10
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