Dans ces bras-là...
Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.
Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire
comme jamais.
Camille
Laurens.
Décembre 2024 | ||||||||||
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Les notes d’un tango langoureux résonnent dans l’appartement. La musique me monte au
corps comme une fièvre. Une pulsation pure tissée de désir, toute palpitante de baisers.
Je me lève, prends sa main et l'entraîne.
Dos bien droits, tailles creusées, nous virevoltons enlacés devant la glace, la bascule de nos hanches
accordée au rythme du bandonéon.
Nos lèvres se frôlent sans se toucher.
Son souffle pressé contre mon oreille m'effleure comme le plus doux des aveux.
"Je te désire mais dansons encore..."
Ma respiration dans son cou lui répond en murmure :
"Dansons encore tellement je te désire..."
Et nous tournons grisés de notre mouvement. Jambes tendues puis pliées, derviches ou toupies folles se
brûlant les pieds au plancher.
Soudain, je m'arrête un bras levé, l'autre ployé, la joue tendue.
Implacable,
la petite musique de l’absence continue à couler.
Il n’est pas là pour m’étreindre.
Je dansais avec son fantôme.
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