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En lisant, carnet de bons mots

Dans ces bras-là...


Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.

Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire comme jamais.


Camille Laurens.

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C'est pas la saint-Glinglin...

... Non, aujourd'hui, c'est la sainte-Aspirine.
Patronne du front lourd et des tempes serrées, des nuits trop petites et des lendemains qui déchantent.
L'effervescence de ses bulles, c'était la vôtre hier.
Aujourd'hui, embrumés, vous n'avez qu'une pensée : qu'on coupe court à la migraine... en vous coupant la tête.

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  • Expatriée en Asie, transhumante, blonde et sous-marine.
Mardi 26 février 2 26 /02 /Fév 23:52

Il paraît que les paroles s'envolent et que seuls les écrits restent. C'est faux : les odeurs aussi.
Les souvenirs qu'elles évoquent nous prennent souvent par surprise, faisant surgir une scène, une vision... ou une personne.
Cette odeur-là, c'est son empreinte à elle, si inimitable et personnelle.
Cette trace gravée au fond de notre cerveau peut être récente ou ancienne. Encore vivace ou déjà recouverte par la poussière du temps.

Parfois, on croit l'avoir oubliée ou même perdue : on se concentre pour revoir le visage de cette personne, entendre à nouveau les inflexions de sa voix, sa façon particulière de rire ou de bouger.
En vain. Malgré nos efforts, elle reste une ombre parmi les ombres. Ses traits sont flous, se défont ou ne s'assemblent pas.
On la voudrait complète mais elle n'est qu'un puzzle dont les pièces principales nous manquent... aux deux sens du terme.
En réalité, la marque que cette personne a imprimée en nous est toujours là. Mais le chemin que nous empruntons pour la retrouver ne nous permet pas de la croiser.
Pour déverrouiller la mémoire, encore faut-il user de la bonne clé.

Hier, je me suis engouffrée sans réfléchir dans une parfumerie. Ai demandé à sentir un parfum très spécial : le sien.
Il a beau être porté par des milliers de gens, je m'en fiche.
Pour moi, c'est le sien.
La vendeuse a vaporisé des pschitt énergiques sur une languette cartonnée :
- Pas trop, pas trop !, l'ai-je coupée.
Surprise, elle s'est arrêtée et m'a tendu le papier. Je l'ai humé à petites bouffées.
J'ai grimacé, déçue.
- Non, non, ce n'est pas ça...
À peine sortie du flacon, l'odeur était trop alcoolisée. La note dite de tête, trop forte, écrasait tout.
Ce parfum n'était pas celui de Feu mon amour. Néanmoins, lentement, il commençait à se dessiner.

J'ai quitté la parfumerie en fourrant la languette dans ma poche. Puis j'ai pensé à autre chose.
Sur le chemin du retour, j'ai glissé une main dans cette même poche. L'ai portée ensuite à mon visage pour écarter une mèche de cheveux qui me gênait.
Et là, l'odeur m'a frappée de plein fouet.
C'était la sienne, absolument.
Cette note de cœur a emballé le mien. J'ai stupidement tourné la tête, m'attendant à trouver Feu mon amour. À voir ses yeux se poser sur moi, à sentir son bras entourer mes épaules.
Sa silhouette, son visage, son sourire ont jailli de ma mémoire en une grande claque.
Suffoquée, j'ai remonté la rue en humant mes doigts et me moquant bien des regards des passants.

Memoire olfactive 2Quelques heures plus tard vint la note "de fond" : celle qui reste, tenace, alors que toutes les autres se sont évaporées.

Cette note-là me plaisait moins car, incapable de restituer l'alchimie si particulière entre son parfum et son épiderme, elle souffrait trop de la soustraction de sa peau.

Mon cœur a repris ses battements.
J'ai raccroché le manteau dans la penderie.

Si j'avais un bémol à apporter, il ne concernerait pas la fragrance mais le nom dudit parfum.

Il ne lui convient pas, mais alors pas du tout.

Par Chut ! - Publié dans : Feu mon amour
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