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En lisant, carnet de bons mots

Dans ces bras-là...


Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.

Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire comme jamais.


Camille Laurens.

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C'est pas la saint-Glinglin...

... Non, aujourd'hui, c'est la sainte-Aspirine.
Patronne du front lourd et des tempes serrées, des nuits trop petites et des lendemains qui déchantent.
L'effervescence de ses bulles, c'était la vôtre hier.
Aujourd'hui, embrumés, vous n'avez qu'une pensée : qu'on coupe court à la migraine... en vous coupant la tête.

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  • 02/03/1903
  • plongeuse nomade
  • Expatriée en Asie, transhumante, blonde et sous-marine.
Mercredi 2 janvier 3 02 /01 /Jan 21:21

Tandis que certains s'abandonnent avec délice au sommeil, je lui résiste et ne lui succombe qu'épuisée.
Les bras de Morphée me sont rarement accueillants. Comme ceux de Néron, ils m'embrassent pour mieux m'étouffer, peuplant mes nuits de meurtres, de tortures et de fantômes.
Je me réveille apeurée, fatiguée, le cerveau en charpie.
Je me lève. Une brume diffuse d'angoisse s'interpose entre moi et la réalité. La dissiper me prend du temps. De la lumière. Un café.

Certains rêves angoissants sont des one shots : ils me transpercent mais ne reviennent jamais.
D'autres, au contraire, me collent au corps. Ce sont mes "rêves immobiliers", coulés dans le béton et le plâtre de maisons ou d'appartements. J'ai vécu dans certains de ces lieux ; je n'ai jamais mis les pieds dans d'autres.
En apparence, tous ces rêves sont différents : le scénario, les acteurs, les couleurs changent. Mais en dépit de leurs variations, je les reconnais et les identifie pour ce qu'ils sont : l'expression d'angoisses profondément enracinées.

La première me confronte à un dédale.
Je suis dans une maison que je connais par cœur (en général celle de ma grand-mère) et pourtant, je m'y perds. Les pièces ont changé de place. Je veux aller au salon, je me retrouve dans une chambre. En sors et cherche mon chemin en vain. M
e cogne aux murs. Tente d'ouvrir une porte. Elle est verrouillée.
La maison jadis rassurante s'est changée en piège hostile.
Elle était familière, elle me devient inconnue. Elle ne me protège plus, elle m'enferme.

Moi qui la voyais comme un ensemble fini de pièces ordonnées, je la découvre en expansion : ses couloirs s'ouvrent sur d'autres couloirs ; les marches de son escalier n'en finissent pas de monter ; des réduits la percent de trous d'ombre ; des pièces inconnues jaillissent de la brique.
J'erre dans ce labyrinthe sans issue. Je n'ai plus de repères.

Dans la seconde, je tiens à la fois le rôle de l'étrangère et de l'intruse. Mais n'est-ce pas le même, au fond ?
Les rêves qui s'y rapportent se déroulent en général dans le même lieu, réel : l'appartement où j'ai vécu en colocation après avoir quitté celui de ma mère.
Je sonne à la porte. Je vois le rond du judas s'ouvrir de l'autre côté. J'entends le cliquetis de la chaîne de sécurité mis pour barricader la porte.
Je sonne encore. Attends. Tambourine contre le battant.
Personne ne m'ouvre, et à raison : ce n'est plus chez moi, je n'ai pas le droit d'entrer.

Une variante : je me suis introduite là sans permission. Pour y pénétrer, j'ai escaladé la façade, enjambé le balcon, ou utilisé mon ancien jeu de clés. Le nouvel occupant n'a pas pris la peine de changer la serrure.
Je visite les lieux en notant les changements apportés durant mon absence. Je les squatte la peur au ventre, me déplaçant à pas de loup. Je crains que le locataire ne débarque, que les voisins ne m'entendent.
Le moindre bruit me fait sursauter.
Si ma présence est découverte, je serai chassée.
À la fin, je suis toujours contrainte de partir. Délogée comme une indésirable, alors que je souhaitais juste récupérer ce qui était mien.

Aujourd'hui, je suis propriétaire de mon appartement. J'ai beau connaître son nombre exact de pièces, savoir que personne ne m'en renverra, je continue à faire ces rêves.
À peine moins souvent qu'auparavant.




Par Chut ! - Publié dans : Bribes perso
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Commentaires

Derrière tous tes rêves, c'est toujours la même angoisse qui transparaît : la peur du rejet . Mais cela tu le sais fort bien .... Chut ou le " petit poucet " de l'écran, au fil de tes posts en guise de caillous tu essaimes les clés de tes cadenas ....
commentaire n° :1 posté par : Trekker le: 03/01/2008 à 04h11
Non, ce n'est pas si simple. Pour le coup, c'est ton analyse et non mes cadenas qui m'enferme...
réponse de : Chut ! le: 03/01/2008 à 04h20
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