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En lisant, carnet de bons mots

Dans ces bras-là...


Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.

Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire comme jamais.


Camille Laurens.

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C'est pas la saint-Glinglin...

... Non, aujourd'hui, c'est la sainte-Aspirine.
Patronne du front lourd et des tempes serrées, des nuits trop petites et des lendemains qui déchantent.
L'effervescence de ses bulles, c'était la vôtre hier.
Aujourd'hui, embrumés, vous n'avez qu'une pensée : qu'on coupe court à la migraine... en vous coupant la tête.

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  • 02/03/1903
  • plongeuse nomade
  • Expatriée en Asie, transhumante, blonde et sous-marine.
Mardi 1 janvier 2 01 /01 /Jan 18:57

En français, aimer est un drôle de verbe : on aime indifféremment sa femme, son chien, ses enfants et les pains au chocolat. L'anglais a l'avantage d'être plus subtil : de like à love, un océan de gradations se dessine, un saut qualitatif qui assigne sans détour à l'autre sa place :
"I like you."
En un mot, tout est dit : tu as compris qu'on t'aime bien, mais qu'on ne t'aime pas tout court. Et peut-être es-tu prêt à te battre pour un changement de verbe.

Dans l'absolu, aimer beaucoup, c'est déjà ne pas aimer assez. La restriction de l'adverbe, cruelle, met le cœur à mal.

Pour ma part, j'ai tendance à préférer l'implicite à l'explicite. Ce qui affleure au lieu de se montrer, se devine au lieu de s'affirmer. La suggestion plutôt que l'aveu, l'en-deçà plutôt que l'au-delà.

Les "grandes déclarations" par exemple, je ne sais comment les recevoir. Elles me heurtent de plein fouet sans que j'aie le temps de me composer un visage ou une attitude. Bien sûr qu'elles me touchent, je n'ai pas un cœur de glace. Il n'empêche que, sauf rares exceptions, elles m'embarrassent.
Ne pas leur répondre ? Un silence équivaudrait à un camouflet, une fin de non-recevoir aussi glaçante que polie.
Avancer un simple "moi aussi" ? C'est commode mais faiblard. L'autre nous a livré ses tripes, il convient de lever en retour le voile sur nos boyaux.

Quant à la communion des âmes, elle me laisse perplexe. La formule sonne jolie aux oreilles de certains. Aux miennes, elle tinte faux. Ce qui ne signifie pas que je n'y prête aucune foi, mais que les images qu'elle éveille sont celles de la foi, justement : une cohorte de jeunes vierges en robe blanche qui défile sous mes yeux en rangs serrés. Paupières closes, mains jointes, elles ouvrent la bouche pour goûter au corps du Christ.
Transcendance et consécration.
Amen.

Longtemps, je n'ai pu dire "je t'aime" à mes proches. J'avais le sentiment, ou plutôt la certitude, que ces mots signeraient leur arrêt de mort.
Comme si le lien, une fois énoncé, ne pouvait être que tranché.
Comme si trop de félicité ne pouvait conduire qu'à sa ruine.
Gamine, une légende m'avait marquée : les dieux avaient deux urnes à leur disposition. Dans la première, tous les bonheurs de la terre ; dans la seconde, tous les malheurs. Soucieux de justice, ils les répartissaient à égalité entre les mortels. Il arrivait néanmoins que certains passent entre les mailles du filet. Insouciante, leur vie n'était que joie. Mais cette situation idéale ne pouvait durer. Toujours, les dieux s'apercevaient de leur erreur et la corrigeaient en puisant dans l'urne nefaste.
Aussitôt, une poignée de malheurs s'abattait sur le dos de l'humain épargné.
Durant de longues années, cette légende m'a terrifiée. Alors, à la manière des enfants qui ferment les yeux et se croient cachés, je pensais protéger (mes proches) en (me) dissimulant.
Vaste connerie, évidemment.

Par Chut ! - Publié dans : Bribes perso
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Commentaires

Mais pourquoi dire " Je t'aime " ? Les preuves d'amour sont préférables au lyrisme et ambiguité des mots ....
commentaire n° :1 posté par : Trekker le: 03/01/2008 à 03h58
L'un n'empèche pas l'autre... Dire "je t'aime", c'est aussi un moyen de dépasser certaines peurs. La formule a beau être commune, elle n'a pas le même sens dans toutes les bouches. Si pour toi, Chut, le dire signifiait l'arrêt de mort de ceux à qui c'était déstiné; il en est d'autres pour qui le dire est le risque immense que l'autre nous voie tel que l'on est vraiment: fragile et sensible. C'est aussi prendre un bien grand risque...
commentaire n° :2 posté par : ether-et le: 03/01/2008 à 06h00
Et si dire « Je t’aime » était plus important pour celui qui le donne que pour celui qui le reçoit ? Si, justement, dire « Je t’aime » était sans calcul et sans demande de réponse ? Si c’était juste un constat, un moyen de tout mettre sur la table ? Un bonheur de formaliser simplement une partie de ses sentiments, qui sans ce procédé, ne serait qu’un grand mælström ? On m’objectera qu’on peut dire « je l’aime » en l’absence de l’objet aimé, que le constat est néanmoins fait, et la formalisation effective. Mais l’important est aussi de donner, de préférence sur un plateau d’argent, sur un lit de feuilles de salade, son cœur palpitant. L’important est qu’il nourrisse l’autre, qu’il le prenne, et l’accommode à sa guise. Dire « je t’aime » ne crée pas de lien. C’est un don désintéressé. Sans attente de réponse. C’est tout le reste de la relation qui crée le lien. Et puis, ne pas répondre aux « Grandes Déclarations » ? C’est le meilleur moyen : il ne faut jamais répondre aux délires d'un fou/d'un passionné... :o))
commentaire n° :3 posté par : FunnyLingus le: 03/01/2008 à 09h18
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