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En lisant, carnet de bons mots

Dans ces bras-là...


Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.

Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire comme jamais.


Camille Laurens.

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C'est pas la saint-Glinglin...

... Non, aujourd'hui, c'est la sainte-Aspirine.
Patronne du front lourd et des tempes serrées, des nuits trop petites et des lendemains qui déchantent.
L'effervescence de ses bulles, c'était la vôtre hier.
Aujourd'hui, embrumés, vous n'avez qu'une pensée : qu'on coupe court à la migraine... en vous coupant la tête.

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  • 02/03/1903
  • plongeuse nomade
  • Expatriée en Asie, transhumante, blonde et sous-marine.
Mercredi 19 décembre 3 19 /12 /Déc 00:13
Me voici en haut du grand plongeoir. Je regarde en bas. Un petit exploit en soi pour moi, qui ai toujours souffert du vertige.
Vue de mon perchoir, la piscine ressemble à une grande flaque turquoise. Des nageurs la traversent en une impeccable brasse coulée ; d'autres s'ébrouent et s'éclaboussent, heureux d'être là, à profiter du soleil.  J'aimerais les rejoindre, mais j'hésite. Une femme agite le bras dans ma direction, comme pour m'encourager à sauter.
"Vas-y, viens, magne-toi le train, elle est bonne, tu verras !"
Après tout, pourquoi pas ? Je suis venue ici pour ça, et qu'est-ce que je risque ? Rien ou si peu, à bien y réfléchir.
Je respire un grand coup et me bouche le nez. Je fais un pas en avant, mon corps bascule dans le vide. Je tombe comme une pierre, les pieds devant, dans la position du mort. Je voudrais avoir des ailes pour amortir ma chute, mais il ne suffit pas d'être une bête pour faire l'ange.
L'eau me cueille souffle coupé. J'atterris dans un geyser chloré, au milieu de l'indifférence générale, sans soulever aucun remous.
Le flop.

Certains plongent en écriture comme dans l'eau froide. C'est mon cas.
J'ai la trouille bleue de la page blanche. Je la déteste parce qu'elle est trop vierge, trop propre, trop ouverte à tous les possibles.
C'est plus fort que moi, j'ai envie de la salir, comme un chien qui viendrait y pisser pour marquer son territoire.
Oui, mais voilà... Je suis une lente, une laborieuse, une tâcheronne de la plume.

Ce que certains disent avec facilité me prend des lustres. Je suis toujours là à suer, à couper, à rajouter, à corriger puis effacer, à me tâter. À traquer la faute qui fait tache. À me lire entre les lignes, ce qui est le comble. À m'interroger sur un article, à soupeser un adjectif. Bref, à m'esquinter le cerveau sur ce que je n'arrive pas à dire, parce que je n'ai pas les mots, ou que d'autres que j'envie les ont mieux que moi.

L'écriture est pour moi un exercice aussi masochiste que nécessaire. Serait-ce là une porte ouverte sur ma vraie nature  ?
Par Chut ! - Publié dans : Au jour le jour
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