Le blog de Chut !

Fatras 3Soixante-dix nuits dont quelques unes blanches, un petit millier de repas, des en-cas de quatre poulpes en brochettes piqués sur un petit bâton dégoulinant de sauce aux herbes, des dizaines de bains de mer et de splendides couchers de soleil.

U
ne paire de palmes roses, un masque au liseré rouge, un tuba jaune, une combinaison bleue, un énorme couteau avec ses deux straps, trois nouvelles certifications de plongée.

D
es centaines de cigarettes fumées parfois sans même en avoir envie, des dizaines de bouteilles de bière et de whisky, et le triple en bouteiles d'eau.

T
rois cicatrices sur l'épaule droite, deux yeux examinés à l'hôpital de Bangkok, six écorchures de corail aux genoux, une boule douloureuse au sein qui eut le bon goût de disparaître, dix orteils quatre fois vernis de pourpre, deux kilos en trop sur les fesses.

D
es milliers de pas sur la plage et la route, des heures de plongée, deux sessions de yoga, un entraînement de trapèze volant puis trois jours pour s'en remettre.

Q
uarante-deux films visionnés, trente et un livres lus, cinquante pages écrites du roman à venir, jetées pour cause de faux départs et recommencées jusqu'à sentir que là, oui, je tenais quelque chose.

Q
uatre pantalons et dix chemises multicolores, six maillots de bain, sur cinq serviettes achetées trois de perdues, deux paires de tongs, une d'espadrille, les chaussures à talons sont restées, à une exception près, dans le placard.

D
es heures à discuter avec quelques amis restés en Europe, un ami-amant, un ami qui s'invite pour partager du temps, des conversations, un ami qui vient alors que je vais partir.

U
ne maison de trois pièces, une femme et un homme dans la maison. Une et un qui s'apprécient, s'aiment de temps en temps, se disputent aussi. La dernière fois, pour trois heures de retard et moins une qu'il ne dorme dehors.

Ces nombres en fatras sont mes traces de vie d'ici, empreintes esquissées dans le sable qui s'effaceront à la marée.
Les compteurs se remettent bientôt à zéro. 
Sam 20 fév 2010 3 commentaires
La terre est ronde amie.... on se recroise... pour 3 jours ou moins ou plus
:)
A bientôt
ami... - le 09/03/2010 à 11h17
A très bientôt, my friend !
Ici, là ou ailleurs. :) 
Chut !

Bonjour. Le hasard m'a amenée, au fil des commentaires lus de blog en blog, sur celui-ci.

J'aime beaucoup, je sens que je vais m'y plaire. Une ambiance feutrée et sensuelle. Je le mets en favoris, voire en liens préférés sur mon blog.

Et cet article-là, déjà, est superbe, je trouve. Emouvant.

Bulle Ocean - le 29/05/2010 à 21h41

Bonjour Bulle Ocean,

un grand merci pour ta visite et ton message. C'est toujours très touchant pour moi d'avoir des retours de lecteurs. Ils me poussent à continuer ce blog en me disant que non, mes mots ne ricochent pas dans le vide.

Le premier article que j'ai lu de toi (Souvenirs) m'a bouleversée. Il y a comme une communauté d'émotions que je m'en vais creuser.

Sens-toi ici comme chez toi ! Je te rajoute de ce pas dans mes liens, en espérant que d'autres lecteurs te découvrent très vite.

Amitiés!

Chut !

Merci beaucoup. :)
Belle image que "l'émotion maritime" que tu as rajoutée à ma bulle océane...

Et tant que je suis là, j'aime beaucoup les couleurs, ici, qui rajoutent à l'ambiance.

Je connais, cette sensation d'écrire dans le vide... mais moi, je continue, ça me permet de poser les mots sur ce qui va mal, ou de garder en mémoire ce que j'aime.

Il faudrait que je prenne ton blog depuis le début, pour bien suivre l'histoire... ça va me prendre du temps, mais j'ai envie de le faire. Et je suis touchée de lire de tels récits, et de voir qu'on peut combiner érotisme, douceur, sensibilité, respect... Je n'ai pas osé encore me lancer, sur mon blog. ça viendra surement.

Bulle Ocean - le 01/06/2010 à 00h45

Chère Bulle,

tu as raison : nos blogs sont aussi des "carnets de souvenirs". Je feuillette parfois le mien, qui me remet en mémoire une foule de détails oubliés, voire des histoires complètes (ça promet, la tête, pour plus tard...). Puis il y a tous ces lecteurs anonymes, qui passent et reviennent sans laisser de traces. Certains préfèrent dire autrement, par mail, au téléphone, au détour d'une ocnversation. D'autres ne disent jamais. Pour ton blog, c'est certainement pareil.

J'ai des amis - surtout une - qui se refusent à commenter tout article de ce blog. D'autres qui ont fait le choix de ne jamais venir ici, peut-être par refus de découvrir ce que je ne leur dis pas directement (?). Le processus de l'écriture peut aussi changer l'angle de l'histoire : on ne l'écrit pas de la même façon qu'on la raconte à une terrasse de café. Aussi les réactions, si réactions il y a, ne sont-elles pas les mêmes.

Bref, comme d'hab, je m'égare.


Que tu souhaites lire tout le blog me touche. Mais oui, pour le lire, il te faudra du temps. Il fut très bien nourri à une époque. :) Sinon, il y a la méthode "picorette", la balade au hasard ou de liens en liens, d'un article à l'autre.


Merci beaucoup pour tes compliments. Je vais chaque jour vérifier si tu as mis ton premier article érotique en ligne ! :)


Un dernier mot, que je ne sais mettre où part. Ce sera donc ici, sachant que tu le liras. J'espère vraiment que mes derniers commentaires sur ton article ne t'ont pas blessée. Ce n'était pas mon intention. Efface mes interventions si tu le désires. Le plus important, c'est toi.


Je t'embrasse !

Chut !