Le blog de Chut !
A Koh Tao, je descends du
bateau, déjà baignée de bleu. Bleu mer, bleu ciel, bleu parasol claquant en étendard.
Ca sent l'iode et l'huile solaire. Ca sent les vacances.
Le ponton tremble sous le poids des centaines de passagers largués au paradis. Je brûle de les semer là, en pleine ligne
droite, pour enfin marcher pieds nus. J'aime le contact du bois chaud autant que les pichenettes du vent capricieux.
Mais à peine ai-je pris le tournant que je suis déjà à destination.
Derrière le comptoir du centre de plongée, un homme me sourit.
Il parle l'anglais que je comprends le mieux et ne parlerai jamais, celui des Londoniens huppés, coulant en bouche comme
une glace à la pistache.
Souscription d'assurance. Je signe.
Personne à prévenir en cas d'accident. Je remplis et je signe.
Questionnaire médical. Je ne coche que des non et signe encore.
Motus sur ma claustrophobie, sur mes cauchemars tissés d'enfermement, sur les espaces sombres où je tremble de me trouver
piégée, sur ma terreur d'être ensevelie vivante.
Je suis là pour plonger, non pour tourner un remake d'un film d'horreur ou entamer une psychanalyse.
J'ai décidé que mes peurs, somme toute banales, ne seraient pas une contre-indication.
En échange de mon silence, Edwin me remet mon passeport pour l'autre monde : un livre de formation à la couverture bleu océan.
A peine suis-je installée à l'hôtel que je débroussaille la théorie en élève studieuse. M'enfile des séries de termes barbares. Tremble, un chouilla, devant les risques pourtant faciles à éviter. M'amuse de revenir, par un autre biais, à une porte jusqu'alors close : photographie ou plongée, même combat, faut bosser.
Jamais, depuis des années, je n'ai tant dû apprendre.
Une phrase que je répétais jadis à mes étudiants me revint avec force :
- Pour jouer, il faut apprendre les règles. Sinon, vous resterez hors de l'échiquier.
Je leur enseignais alors une matière qu'ils détestaient. Beaucoup ont fait l'effort de l'apprivoiser, certains de
l'aimer.
Moi, j'aimais l'idée que le travail comme l'amour demandent du temps car, comme dit le renard au petit Prince :
- Chaque jour tu pourras t'asseoir un peu plus près.
Coup d'œil à ma montre.
Il est tard, bien trop tard si je veux être en forme demain. Je referme le livre bleu océan, me ravise et le rouvre pour rechercher une phrase de l'introduction.
Une seule.
Voilà, je l'ai.
"La première goulée d'air sous la surface est inoubliable."
Affalée en étoile de mer, je soupire de satisfaction. Mais l'inoubliable avant le naufrage du sommeil n'est pas ce soir la première goulée d'air sous la surface.
C'est la dernière d'entre deux eaux pulsée par le ventilateur.
Et je dors d'un trait lourd, sans rêves ni cauchemars.
J'ai pensé à toi en postant l'article, me demandant si tu plongeais aussi. Je crois que j'ai maintenant la réponse. :)
Plonger ... comme je t'envie ! Je ne l'ai plus fait depuis bientôt 10 ans et ça me manque. L'instant où on arrive sous l'eau est un moment magique, totalement hors du temps. C'est une expérience incomparable à tout le reste et qu'on ne peut oublier.
Attention, on devient très vite accro à ces sensations là !
Mille bisous.
Comme je te comprends... Difficile, voire impossible d'expliquer au juste ce que l'on ressent à ce moment-là. De la surprise, de l'émerveillement, puis cette sensation très spéciale de flotter détaché de tout. Je suis d'ailleurs déjà accro !
Alors... Pourquoi ne pas repiquer une tête après 10 ans d'abstinence ?
Commentaire à ne pas publier : à chaque fois que je cherche à venir sur ton blog, je suis redirigé sur une page cul bien trash ...
Voilà, je tenais à te le dire au cas où ce ne soit pas normal et que tu n'étais pas au courant.
Mille gros bisous encore une fois.
J'ai fait le test mais je suis arrivée sur mon blog sans passer par une page trash. En revanche, il y a toujours cet irritant pop-up en bas à droite, avec des soi-disant poulettes qui veulent discuter... Ce qui me fait bien rire car même les pseudo-Malaisiennes parlent français !
Normalement, cet encart pub ne devrait plus apparaître, puisque je l'ai refusé. Or, force est de constater qu'il est toujours là, et très irritant.
Avis aux autre lecteurs du blog : êtes-vous aussi d'abord redirigés sur une page sans rapport avec ce blog ?
Une idee tordue de publicitaire, encore...
Un dernier mot pour te dire que je suis content de te lire (et de voir que, somme toute, tu n'as pas perdu le nord...)
Stannis
Arrête donc d'être pingre avec ton chef : lui aussi a le droit intangible à la vision d'une turgescence en visio. Tu comptais pas demander une augmentation dans les trois prochains mois, de toute façon ? C'est la criiiiiiiiiiise, ne l'oublions pas. :)