Le blog de Chut !
Je suis dans le sud.
Lorsque je suis descendue du train, mon sac de voyage sur l'épaule, j'ai aspiré une large bouffée. L'air était plus léger, plus piquant, mêlé de résine et de chaleur sèche.
J'ai levé les yeux.
Le bleu du ciel était également différent. Plus bleu, plus pur, plus intense. Un turquoise trempé de marine et délayé d'indigo.
Dans la vieille ville aujourd'hui, les filles, bronzées, portaient des robes courtes. Leurs longues jambes étaient des compas qui arpentaient le monde tandis mes talons butaient sur les pavés inégaux.
Clic, clac.
À une terrasse de café, j'ai allumé une cigarette, feuilleté un journal, rêvassé. Occupée à ne rien faire, si ce n'est à regarder le soleil descendre à la verticale des façades, allumant d'or
leurs briques ocres.
Demain, ce sera la plage, les cris d'enfants, le sable brûlant, ses aspérités en aiguilles, le sel qui tire la peau.
La mer, la garrigue, les à-plats de lumière crue, la touffeur de l'aube, la timide fraîcheur du soir sur fond de vrombissements de moustiques
et de bougies à la citronnelle... Ce sud-là, c'est tous mes sud.
Tous ceux de mon imaginaire et de mes étés d'enfance confondus en un seul, piqueté d'étoiles, embaumé de pins parasol, bercé du chant des cigales.
Pin-up de Gil Evgren.