Le blog de Chut !

undefined J'aime les cadenas.
Pourtant, il n'y a pas plus bête que cet objet simple, utilitaire : un bloc de métal qui se loge dans la paume, en attendant que l'anse vienne s'y ficher. Mais le clic quand elle y pénètre pour le fermer a pour moi des airs de trop tard. Comme un mail terrible qu'on écrit en pleine nuit, qu'on regrette aussitôt et voudrait rattraper juste après l'avoir envoyé.

J'aime la symbolique, aussi. Pour qui n'en connaît pas la combinaison ou ne possède pas la clef, il est inviolable, à moins d'user de la force.
Un cadenas posé sur une porte, c'est comme une femme portant une ceinture de chasteté. On a envie de la forcer, on ne peut pas. Et si on le pouvait, peut-être serait-on déçu, tant les trésors que l'on se figure n'existe souvent que dans notre imagination. Mais notre désir, lui, est une réalité.

Au Népal, les fidèles accrochent des cadenas sur les rampes qui mènent à certains temples. Sur chacun est écrit un vœu.
Persistance du désir, encore.
Personne ne s'avisera jamais de les enlever, ce serait un sacrilège. Au contraire, à mesure du temps, des cadenas seront ajoutés à ceux déjà en place, formant une chaîne compacte de souhaits imbriqués.
J'ai hésité à en acheter un et à y faire graver le nom de ma mère, pour qu'une partie d'elle soit là, au pied d'un temple, bercée par le vent, caressée par le soleil, déjà entourée de mille souhaits, bientôt recouverte de cent autres. Noyée dans la masse, mais tellement présente.

Un jour, quelqu'un avec lequel je me suis brouillé m'a écrit que cet objet me représentait bien. Quand je décide de me fermer, je suis verrouillée, inaccessible, rebutante. Il avait sûrement pensé me blesser. Il avait simplement tapé juste : j'avais avalé la clef.

Le cadenas est aussi le complice de mon plaisir. Glissé au cou de mon ami, il le transforme en soumis. Nous ne sommes plus alors nous-mêmes, ou à l'inverse, complètement nous-mêmes. Et lorsque je le détache, le jeu s'achève.
En un tour de clef, nous revenons à la vie normale, si tant est qu'il y en ait une.

J'avais commencé ma collection de cadenas il y a plusieurs années, en Inde, à une époque où je ne pensais plus aux rapports BDSM. Mais ce choix n'était pas anodin : je signais ainsi ma préférence, tout en me verrouillant la possibilité d'y revenir.
Maintenant, je manque de place à la maison pour les stocker. De plus, j'en trouve rarement de jolis. Je préfère les porter en bijoux, muets mais tellement parlants pour ceux qui partagent mes goûts.

Sous le signe du lien, toujours.

 

 

Perso personnelle, prise au Népal.

Mer 19 déc 2007 4 commentaires
A double tour, ou l'impossible clé d'une femme cadenas . J'avais entendu son clic, ne m'étais pas attardé sur ce pendentif et cette nuit je sais ..... Je sais que serrurier ne suis et ne serais pas .
Trekker - le 21/12/2007 à 04h53
C'est en forgeant qu'on devient forgeron, dit-on. Alors, serait en "serrurant" qu'on devient serrurier ?
Chut !
Tenter la serrurerie, ce hobbi de Louis XVI ... et poursuivre chez ce bon docteur Guillotin ? ... :)
Trekker - le 22/12/2007 à 04h52
Méfiance, ce hobby fait perdre la tête ! :)
Chut !

J'ai décidé de commencer à zéro en partant de vos premiers messages. Je réitère ce que je vous ai écries et ce que d’autre ont aussi dit de vous, vous écrivez très bien et c’est un plaisir de parcourir vos posts.

Comment c’est fait votre « entrée » dans le BDSM ? Peut-être y a-t-il un message spécifique qui le relate. Je suis en ce moment en Inde, je vais regarder si je trouve un joli cadenas, c’est une bonne idée.

Xu

Mon Xu - le 27/09/2012 à 16h55

Bonsoir Xu,

oh, en Inde... Mais où donc ? Je vous souhaite un formidable voyage dans ce pays fascinant mais aussi très dur. Une autre planète dont, je crois, on revient un peu différent.

Merci beaucoup pur votre message. Vous avez de la lecture pour les prochaines semaines, j'en ai bien peur !

 

Pour mon entrée dans le BDSM : non, pas vraiment de post spécifique. J'ai longtemps tourné autour de cet univers et la lecture, puis la participation à des forums a sûrement été le déclic. Rassurant, décomplexant même de voir qu'on n'est pas seul(e) à avoir certains fantasmes. Du coup, le passage du virtuel à la réalité n'est plus qu'un petit pas.

J'allais souvent, à une époque, aux Nuits Elastiques. Si vous ne connaissez pas encore, habitez Paris ou avez l'occasion d'y passer lors d'un WE, je vous encourage à y aller (vérifiez juste les dates des prochaines soirées sur leur site).

 

Excellente idée pour le cadenas. J'en avais acheté toute une série en Inde, de toutes les tailles. Le souci ? Le poids dans le sac à dos ! :)

Chut !

Mumbai aujourd'hui. Je vous lisais dans le taxi m'amenant du sud au nord de la ville, à Thane si vous connaissez.

J'ai la chance de ne pas avoir de sac à dos et de mettre ma valise en soute.

Et j'ai également la chance de ne pas être parisien ;-)

Et pour gagner du temps, les 3 postes que vous me recommanderiez ? J'ai commencé par "Bribes perso" pour vous connate même si mon point d'entré fur votre dernière histoire et que j'aprécie particulièrement le cul (si vous me pardonnez ce terme direct, mais je suppose que je peu).

 

Au plaisir de vous lire

Xu

Mon Xu - le 27/09/2012 à 18h45

Oh que oui, vous pouvez ! Cul n'est pas un gros mot, à peine une addiction. :)

De mémoire pour les 3 posts concernant le SM : La Boîte de Pandore / Mais pourquoi le SM ? et un récitde soirée, comme L'Antre du stupre. Il y a en a d'autres dans la catégorie X.

 

Je suis allée à Mumbai lors de mon 2e voyage en Inde, mais je n'ai pas souvenir de Thane. C'est drôle d'être lue dans un taxi en Inde... Ca me fait très plaisir, en fait. Comme quoi ce blog s'exporte !

Merci pour ce vent d'exotisme !

Chut !