Le blog de Chut !

1/ MA VIE, MON MANQUE D'ŒUVRE

Identité : Matthieu Lechat, alias "le fou".

Nom de code : Le Goëllec. Breton. Finistère nord, témoin du naufrage de l'Amocco-Cadiz.
Cela n'a d'ailleurs aucune importance ici, sauf pour l'anecdote, l'image commerciale du goéland englué dans un pétrole aussi liquide que mes idées.

Casier judiciaire : vierge.

Perversions : toutes.

Profession : scénariste rhétoriqueur, pseudo-littérateur, universitaire manqué recyclé dans la construction de vies en carton-pâte.

Signes particuliers :
néant hormis un, et d'importance selon les conclusions du Professeur Lumbroso. Asymétrie des index ou signe distinctif des criminels-nés, des psychopathes.
D'où, peut-être, le nom dont je me suis affublé chez Mona : "Matthieu le fou".
La première identité qui me soit venue à l'esprit.

Hobbies : mon journal, ma vie, mon manque d'œuvres et mon premier scénario "Matthieu Lechat scénariste : la preuve par l'exemple", véridique récit d'un authentique fiasco.


2/ MATTHIEU LECHAT SCÉNARISTE : LA PREUVE PAR L'EXEMPLE

Le silence puis un rire aigu coupe le bruit ronronnant de la conversation. Je regarde dans le rétroviseur.
Pas un chat.
La soirée est belle, la nuit est belle, la femme est belle.

"Vous êtes belle, chère Madame, aussi belle que vos bottes de sept lieues, mystérieuse comme la botte secrète cachée dans mon jeu. Arcane 22, ésotérique, il faut parler aux femmes du mystère des femmes les yeux dans le vague, comme en quête de mots choisis.
Ça marche à tous les coups.
Hésiter un peu, à peine, avoir l'air de ne lâcher ça qu'avec circonspection, petit à petit, en l'émaillant de pauses réfléchies.
C'est comme ça que ça fonctionne, hein petite souris, chatte bottée devant moi Raminagrobis.

Dieu que ces mots pour aplanir le silence de la rue sont bêtes !
Alors quoi ?

Dîner délicieux en votre compagnie, tout parfait parfait : majordome grand luxe, fourreau noir, brillants d'oreilles et collier de perles de fausse culture, fauteuils confortable et du pied sous la table. Serviette empesée autour du champagne :
- Comment le trouvez-vous, très chère ?
- Bon, si bon qu'il me fait tourner la tête...
Et moi de tourner casaque autour du pot. Ensuite vin un chouilla tiède, mais petits fours au saumon que n'aurait pas reniés un gros chat comme moi.
Cha cha cha, chat perché, chat qui vole, que pensez-vous du nom Au chat qui fume ? Ravissant, non ?
- Râââvissant.
- Et si je m'allumais une cigarette, là, maintenant ? Provocant comme vous le futes, avec le naturel de l'habitude mais le rouge à lèvres en moins."

La voiture s'engage rue de Turenne. Devant le n°18, elle s'empare du levier de vitesse. Le feu passe au rouge. Il pose la main sur la sienne, la serre trop fort.
"Quelle poigne... !" susurre-t-elle.
Il la regarde de biais. Un mince sourire aux lèvres, elle guette l'horloge du tableau de bord.
- Pressons-nous, voulez-vous, nous sommes déjà en retard.
- En retard ? Mais...
- Oh, ce n'est rien. L'affaire de quelques minutes, un rendez-vous sans importance à honorer. Qui vous concerne aussi, d'ailleurs.
- Moi ?? Et en quoi, donc ?
- Plus de questions, je vous prie. Plus de questions et seulement un peu de patience.
Jeu 6 nov 2008 Aucun commentaire