Le blog de Chut !

B. a l'aisance sociale de l'homme travaillant dans les hautes sphères de l'État. La tranquille évidence de celui qui se sent à sa place. Le costume griffé de la marque prestigieuse commençant par A et se terminant par I. Toujours la bonne réplique de celui qui manie à la perfection mots et concepts. L'exercice du pouvoir discret, la force de persuasion et la voix enjôleuse de l'homme qui en a convaincu d'autres.

B. possède nombre de qualités, quoiqu'elles ne me touchent guère, mais surtout un gros tort : celui d'avoir voulu me faire parler.
B. a besoin de contacts téléphoniques après des moments qu'il juge importants, de pauses réflexives. De partage - même illusoire - et de débriefings, pour parler court.
Mais moi, je n'ai pas envie de partager ni de débriefer, du moins avec B.
Alors B. s'est retrouvé à la porte sans vraiment comprendre pourquoi. Remercié au détour d'un coup de fil qu'il avait attendu et que j'ai fini par lui donner, non par envie mais par politesse.
Cette même politesse qui m'avait servi de censure au cours de certains de nos échanges.
Par exemple, lorsque la question du socle émotionnel était tombé comme un cheveu sur la soupe à la table du restaurant puis, plus tard, sur un coin de canapé, il avait conclu par :
- Tu es en train de me dire que mon assurance t'impressionne.
Et je m'étais interdit de prononcer la réplique qui m'était spontanément montée aux lèvres :
- Non, elle m'horripile.
À quoi bon la sincérité, surtout quand elle passerait pour de la méchanceté ?

Never complain, never explain.
Just shut up.
Dim 27 jui 2008 Aucun commentaire