Le blog de Chut !

IntermedeUn jour, Adrien m'appelle pour me demander conseil. Ayant besoin d'un lieu pour une rencontre amoureuse un peu particulière, il souhaite mon aide : connaîtrais-je quelqu'un susceptible de lui prêter un local, muni de crochets au plafond ?
La présence de ces crochets semble peut-être relever du détail.
Pas du tout. Ils sont au contraire d'une importance cruciale pour Adrien, car à eux il veut attacher sa soumise, l'écarteler afin de mieux profiter d'elle.

Je réfléchis. Non, je ne connais personne. Mais oui, je peux sûrement l'aider.
Pourquoi ne se servirait-il pas de mon appartement ? J'ai beau ne pas avoir de crochets au plafond, je possède de quoi les remplacer : une barre d'écartement à installer dans l'embrasure d'une porte.
Si ça lui va, il n'a qu'à disposer du tout.
Ça lui va.
Marché conclu.

Quelques jours avant son escapade, Adrien vient chez moi reconnaître les lieux et voir mon matériel. Alors que nous bavardons, l'idée surgit : pourquoi ne fixerais-je pas deux crochets à la poutre de mon salon ?
Le dispositif, en plus d'être commode, serait très discret.
J'accepte sans difficulté.
Sitôt dit, sitôt fait. Les crochets sont vissés de main de maître par Adrien (serait-ce d'ailleurs au vissage qu'on reconnaît un bon Maître ?). Passée entre eux, une corde terminée par des menottes.
Ne reste plus qu'à en régler la longueur.
La soumise d'Adrien est plus petite que lui et plus grande que moi. Nous convenons donc de nous y attacher tour à tour pour déterminer la bonne hauteur.
Sur le papier, cela paraît simple. C'est compter sans les imprévus d'une telle situation...

Je me place sous les crochets, lève les bras.
Adrien, posté dans mon dos, referme les menottes sur mes poignets.
- Comment te sens-tu, là ?
- Prisonnière.
- Prisonnière... Vraiment ? souffle-t-il dans mon cou.
Soudain, je sens son corps collé au mien, son sexe en érection plaqué contre mes fesses. Je n'ai pas un geste pour fuir ou me défendre.
D'ailleurs, ainsi attachée, comment le pourrais-je ?
Adrien, posant ses mains sur mes hanches, m'attire davantage à lui et me murmure à l'oreille :
- Dès que je t'ai rencontrée, dès la première fois, j'ai eu envie de toi...

Je souris, d'un sourire qu'il ne voit pas.
Là, je m'attends à ce qu'il me tire les cheveux, arrache mes vêtements, m'oblige à écarter les cuisses et me gratifie d'une bonne fessée pour paiement de mon insolence.
Mais non, je projette.
D'abord, je ne suis pas la soumise d'Adrien. Trop timide, trop respectueux, il ne se permettrait jamais ces libertés.
Ensuite, Adrien n'est pas cet homme que j'attends et qui m'a promis mille châtiments. Lui, je sais qu'il tirerait avantage de ma position, jouirait de me voir ainsi rendue à lui, esclave de sa volonté.

Intermede-copie-1Je tourne la tête. Les lèvres d'Adrien se posent sur les miennes.
Nous échangeons un baiser.
Nous échangeons nos positions.
C'est maintenant Adrien qui a les poignets enserrés par les menottes.
C'est maintenant moi qui suis dans son dos et pose mes mains sur ses hanches.
Nous nous regardons dans la grande glace du couloir. Sourions à nos reflets enlacés, rions d'avoir les mêmes pensées au même moment.


Bref aperçu :
- Drôle de rendez-vous, tout de même... Sa soumise adorera ce jeu de miroir, tant se voir prise décuple le plaisir d'être prise... Tiens, nous ne sommes pas mal assortis...
- L'image est belle, souffle Adrien.
Il a raison.
Mais bientôt, l'image se modifie, car je bouge.
Obligeant Adrien à se tourner dos au miroir, je ne joue plus le jeu de notre exhibition.
Se défaisant d'une menotte pour mieux me caresser, il ne joue plus celui du prisonnier.
Notre nouveau jeu se poursuivra dans l'autre pièce.

Une fois rentré, Adrien m'enverra un message pour me dire qu'il a encore mon parfum sur sa peau.
Et moi, je penserai que ces crochets resteront là où ils sont.
Parce que j'ai plein d'idées pour les utiliser... avec un autre.

Sam 10 mai 2008 3 commentaires
Je découvre, stupéfait, ce texte émouvant... que Madeleine vient de découvrir et de m'indiquer. Elle me dit: "Un voile du mystère se lève".
Georges - le 20/05/2008 à 12h12
Arf, cher Georges... Aurais-je "à mon corps défendant" été l'auteur d'une défloration ?
Chut !
telmen revé detre a ta plase.....
yohann - le 30/05/2008 à 14h32
A ma place ou à la sienne ? :)
Chut !
coucou je vien de lire (ou de relir je ne sais plus) les passages bdsm.Je ne savais pas que l'on patageait les memes idées sur cela.Agréablement surpris. bises yohann
yohann - le 17/11/2008 à 10h54

Voilà longtemps que je n'ai pas alimenté cette partie... Mes "pires" accessoires sont remisés dans le tiroir de ma table de chevet. Certains servent encore, mais... chut !

Bizatoi.

Chut !