Le blog de Chut !
Ma tête se hérisse de barbelés
Enclos en eux, un corps au sexe plus foncé,
La peau douce de la nuit drapée sur nos épaules
En châle de brume et de soupirs.
Baisers portés en colliers, en étoles,
Pour taire les mots qui taraudent
De la zone dangereuse du souvenir,
Ce no man’s land de la guerre qui rôde,
Qui se faufile, qui nous sépare.
Partout, ici, ailleurs, nulle part,
Une persistance de la mémoire,
Une défense d’approcher
Car il n’y a plus rien à voir.
Lentement, les fils des barbelés se tendent.
Que la douleur des pointes me fende
Une pour le manque, une pour la présence,
Une pour la sécheresse, une pour la source
Qui en serpentant m’éclabousse
Sur les cailloux de ton absence.
Le cœur fiché aux piquets,
Je suis ce qu’est l’estompe au dessin,
Une forme ténue, imprécise sous le fusain,
Une silhouette évanouie, piquée
De ronces et de fougères,
D’ombres et de frôlements,
D’humus, de sous-bois, de clairière,
De crépuscule et de bruissements.
Aux barbelés accrochés des moutons de poussière
Pelotes de plumes mêlées de terre
Dansent un immobile ballet,
Puis tombent sous nos semelles de vent
Nos pas pressés, perdus, enfuis,
Toujours passant et repassant
Dans l’odeur des plantes foulées,
Des souvenirs que l’on enfouit
Et des herbes couchées.
Roseaux sauvages contre le ciel dressés
Hallebardes de ton corps contre le mien pressé,
Je voudrais être rose,
Ne suis que chardon
Entre tes doigts tout petit,
Tu m’effleures, je me replie.
Tu te détournes et je me donne,
Si piquante sur tes paumes.
(Février 2008)
Enclos en eux, un corps au sexe plus foncé,
La peau douce de la nuit drapée sur nos épaules
En châle de brume et de soupirs.
Baisers portés en colliers, en étoles,
Pour taire les mots qui taraudent
De la zone dangereuse du souvenir,
Ce no man’s land de la guerre qui rôde,
Qui se faufile, qui nous sépare.
Partout, ici, ailleurs, nulle part,
Une persistance de la mémoire,
Une défense d’approcher
Car il n’y a plus rien à voir.
Lentement, les fils des barbelés se tendent.
Que la douleur des pointes me fende
Une pour le manque, une pour la présence,
Une pour la sécheresse, une pour la source
Qui en serpentant m’éclabousse
Sur les cailloux de ton absence.
Le cœur fiché aux piquets,
Je suis ce qu’est l’estompe au dessin,
Une forme ténue, imprécise sous le fusain,
Une silhouette évanouie, piquée
De ronces et de fougères,
D’ombres et de frôlements,
D’humus, de sous-bois, de clairière,
De crépuscule et de bruissements.
Aux barbelés accrochés des moutons de poussière
Pelotes de plumes mêlées de terre
Dansent un immobile ballet,
Puis tombent sous nos semelles de vent
Nos pas pressés, perdus, enfuis,
Toujours passant et repassant
Dans l’odeur des plantes foulées,
Des souvenirs que l’on enfouit
Et des herbes couchées.
Roseaux sauvages contre le ciel dressés
Hallebardes de ton corps contre le mien pressé,
Je voudrais être rose,
Ne suis que chardon
Entre tes doigts tout petit,
Tu m’effleures, je me replie.
Tu te détournes et je me donne,
Si piquante sur tes paumes.
(Février 2008)
Jeu 27 mar 2008
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