Le blog de Chut !

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À chaque fois que j'écoute cette chanson, je retourne en Chine.
Jujube (mon i-pod) était tombé en panne à Dalat, dans le sud-ouest du pays. Impossible de le faire réparer là-bas... Je me résignais à voyager sans musique jusqu'à Kunming. Et même si la ville regorgeait de magasins informatiques, remettre Jujube d'aplomb ne fut pas une mince affaire.
Au bout d'une après-midi entière de manipulations, il ressortit de la boutique en état de marche... mais intégralement vide, à l'exception d'un titre de rock qui cartonnait dans le pays !

Le "nourrir" dépassait mes capacités (ou ma connaissance du chinois : j'ai bien expliqué ça et là que je voulais remplir
Jujube... mais avec avec mes dix pauvres mots, personne ne m'a comprise !).

Heureusement, sur l'île de Hainan, tout s'arrangea : je sympathisai avec deux Suédois munis d'un ordinateur. La totalité de leur fichier musique atterrit dans Jujube. Je découvris ainsi la production
made in Sweden, une foule de chanteurs "ados", des groupes métal... Pas fan de tout, mais c'était toujours mieux que rien.

Puis, par une journée torride sur la plage, la lecture aléatoire s'arrêta sur
Mister Jones. Coup de foudre immédiat. Je la passais et repassais sans m'arrêter. Je m'endormais avec, me levais avec. Me serais volontiers baignée avec, si Jujube avait été insubmersible.
Certaines chansons sont comme des personnes : elles vous apprivoisent, vous prennent par les sentiments, vous accompagnent partout. Vous les avez dans la peau, la tête, le cerveau.
Ce fut le cas de celle-ci. Elle m'a suivie jusqu'à la fin du voyage, bercée dans les bus et les trains, remonté parfois le moral. 

Un flash parmi d'autres : je suis à Sanya (la station balnéaire en vogue de Hainan), assise au fond d'un bus avec
Giuseppe, un Italien de Shanghaï. Nous revenons de la plage en partageant le casque de Jujube : un écouteur pour chacun. La voix chanteur des Counting Crows nous égrène ses Mister Jones à fond dans les oreilles. Giuseppe entonne le refrain à pleine voix, faisant se retourner nos voisins. Je regarde par la vitre le soleil se coucher, les couleurs pâlir lentement. Alors que le paysage défile, j'ai l'impression que la mélodie s'agrège à la route, aux arbres, aux collines. Comme si le décor lui-même devenait musique.

À Shanghai, Giuseppe m'a gravé plusieurs albums des Counting Crows. Je les ai beaucoup écoutés à mon retour en France. Mais malgré mes recherches, jamais je n'ai retrouvé la version de Mister Jones qui me plaisait tant.
Certains souvenirs sont destinés à le rester. Ce n'est peut-être pas un mal, finalement.



Pour écouter Mister Jones :
-
One of my favourite...
-
La "classique"

Mar 15 jan 2008 Aucun commentaire