Le blog de Chut !
J'ai une tendresse particulière pour cette photo prise sur le vif, à la terrasse d'un café.
Coupe à la garçonne, bracelet en plastique soulignant la finesse de son bras et avivant le blanc de sa robe, décolleté sage sur une peau que j'imagine bronzée... C'est une jeune femme à la fin des années soixante. Figée dans le temps mais se jouant des époques, tant son portrait a traversé les décennies sans prendre une ride.
Les yeux tournés vers une personne invisible, les lèvres boudeuses, elle a l'éclat d'une héroïne de cinéma. Je la jurerais échappée d'un film de Godard ou d'Antonioni, devisant avec Anna Karina ou Jane Birkin.
Belle, éclatante, mais pas seulement. L'objectif a capturé quelque chose d'indéfinissable et de plus profond. Une grâce, un mystère, une absence impossibles à décrire.
Il paraît qu'elle et moi nous ressemblons beaucoup. Que mon visage est le décalque du sien.
C'est peut-être vrai, mais j'en ai toujours douté. Les gens s'arrêtaient trop à ce qui les marquaient : la couleur très pâle de nos iris. Bleus pour nous deux, mais d'une intensité différente. Les siens avaient la transparence de l'eau pure ; les miens sont mêlés des algues des étangs.
Je suis également plus carrée, plus grande, plus charpentée.
Plus terrienne, en un mot.
Ne croyez pas que je le regrette. J'aime la terre, l'herbe, la mousse, l'humus. Ce qui me soutient et m'enracine.
De nous deux et sans conteste, la femme godardienne, c'était ma mère.
Image fantôme...
Coupe à la garçonne, bracelet en plastique soulignant la finesse de son bras et avivant le blanc de sa robe, décolleté sage sur une peau que j'imagine bronzée... C'est une jeune femme à la fin des années soixante. Figée dans le temps mais se jouant des époques, tant son portrait a traversé les décennies sans prendre une ride.
Les yeux tournés vers une personne invisible, les lèvres boudeuses, elle a l'éclat d'une héroïne de cinéma. Je la jurerais échappée d'un film de Godard ou d'Antonioni, devisant avec Anna Karina ou Jane Birkin.
Belle, éclatante, mais pas seulement. L'objectif a capturé quelque chose d'indéfinissable et de plus profond. Une grâce, un mystère, une absence impossibles à décrire.
Il paraît qu'elle et moi nous ressemblons beaucoup. Que mon visage est le décalque du sien.
C'est peut-être vrai, mais j'en ai toujours douté. Les gens s'arrêtaient trop à ce qui les marquaient : la couleur très pâle de nos iris. Bleus pour nous deux, mais d'une intensité différente. Les siens avaient la transparence de l'eau pure ; les miens sont mêlés des algues des étangs.
Je suis également plus carrée, plus grande, plus charpentée.
Plus terrienne, en un mot.
Ne croyez pas que je le regrette. J'aime la terre, l'herbe, la mousse, l'humus. Ce qui me soutient et m'enracine.
De nous deux et sans conteste, la femme godardienne, c'était ma mère.
Image fantôme...
Sam 5 jan 2008
4 commentaires
Un bel hommage allusif en nuance sépia à ta mère
Trekker - le 06/01/2008 à 03h02
Oui, un air de ressemblance. Je n'irais pas jusqu'à dire des copies; ceci dit.
Mais le pojnt commun est surtout qu'elle est belle et que tu es belle.
Bises
ether-et - le 06/01/2008 à 03h05
Rhoo, mais quand tombe le 43 marembre sur le calendrier ?? Tendres baisers, ma belle :)
Chut !
Mais ça tombe jamais le 43 marembre ma chérie!! Ou alors vraiment toute bourrée, sur un malentendu...Je t'adore quand même tu sais!!
:D
ether-et - le 06/01/2008 à 13h33
Salut chut,
moi, ce que j'aime bien sur cette photo, en dehors du côté sentimental, c'est la position qui est reprise par l'homme en arrière plan... y'a comme un écho, un effet de profondeur, de répétition... Et là on se pose la question, cet homme est-il un inconnu ?
En tout cas, ça rajoute un certain mystère.
stannis - le 07/01/2008 à 16h44