Le blog de Chut !

Je me rends dans un sex-shop à côté de chez moi, bien achalandé côté gadgets mais aussi matériel BDSM. J'ai besoin d'une tenue vinyle ou cuir en prévision d'une grande soirée fetish, et pense aussi à quelques accessoires pour agrandir ma collection et varier les "petites misères" que je fais subir à mon ami et soumis.

Me voici donc, parcourant les rayons, court vêtue et haut bottée, avec au cou un cadenas et une clé fantaisie, offerts par une amie. J'attrape au vol corsets et robes longues en vinyle. Les bras chargés de tous ces trésors, je me dirige vers la cabine d'essayage.

Soudain, un homme m'aborde. La cinquantaine, habillé passe-partout, bien tremblant.
Il me demande, plutôt abruptement :
- Vous êtes une dominatrice ?
Un brin interloquée, j'acquiesce.
- Vous cherchez un soumis ?
- Non, merci, j'en ai déjà un.
- Vous pourriez envisager d'en avoir deux ?
Je décline poliment.

Il affiche un air déçu et un regard de chien battu alors que je ne l'ai pas touché.
- Si je peux vous poser une autre question... Avez-vous déjà féminisé votre soumis ?
Je réponds qu'en effet, c'est déjà arrivé. Mon ton lui fait comprendre qu'il serait malvenu de sa part d'insister davantage.
Et là, il me demande :
- Je peux vous embrasser les pieds ?
Le "oui" sort tout seul, sans que j'y réfléchisse. J'ai une impression bizarre, d'embarras (il y a du monde dans le magasin), de décalage complet, comme s'il s'agissait d'une farce, qu'il était de toute façon impossible qu'il le fasse, surtout devant témoins.
Et pourtant... il se met à genoux, incline sa tête jusqu'au sol et embrasse mes bottes. Puis se relève, content, en me gratifiant d'un sonore :
"Merci, Maîtresse".
Je l'avoue, je suis sciée. Et le commentaire de la vendeuse qui m'aide à essayer les corsets me fait éclater de rire :
"Ah ben, il y a de l'animation, ici !"

Tu m'étonnes...
Mer 19 déc 2007 2 commentaires

Qu'il serait doux tout de même de pouvoir, de temps à autre, se laisser aller à de tels débordements, dans l'amusement général. Ce serait peut-être le foutoir, mais un joli foutoir. 

Les soumis, le SM, de grands inconnus pour moi. Je suis curieux, mais plutôt voyeur pour le coup. 

Graindorge - le 01/11/2012 à 14h38

Un joli foutoir... J'adore l'expression, et l'image de ce joli-joyeux foutoir me séduit !

D'où, aussi, le plaisir toujours renouvelé à participer à ces soirées fetish : l'impression, non, la certitude d'ouvrir une parenthèse refermée au matin, lorsque chacun rentre chez soi. Moments où (presque) toutes les pratiques, fantaisies, fantasmes sont permis, où les regards ne sont ni jugements ni critiques, où le dialogue se noue aisément et sans tabous. Loin des clichés, avec une authenticité rare dans la "vraie vie" où le rôle social, l'image, le respectable-politiquement-correct tendent à prédominer.

Jouissance de la liberté totale, en complète contradiction avec un monde que je juge de plus en plus aseptisé et uniforme (mais ce n'est que mon avis).

 

La curiosité est une preuve d'ouverture autant qu'un indice de tolérance et d'intelligence. Après, libre à toi de prendre, de laisser ou de picorer ce qui te correspond.

Mais attention, Graindorge, le mal te guette ! :)

Chut !

Oui notre monde est devenu curieux, et encore moins tolérant. Tu dois trouver plus de libertés là-bas. 

Le mal me guette ! En fait j'aimerais apprendre le SM, au moins dans ces codes, et plutôt du côté du dominant, me faire une idée. Je ne peux pas ici te livrer le fond de l'histoire qui amène à ce cheminement. Mais je serais ravi d'échanger avec toi sur le sujet.

A bientôt

Graindorge - le 02/11/2012 à 03h00

Avec plaisir aussi ! Pas certaine qu'on puisse apprendre le SM, mais tu as la bonne démarche pour aborder ce monde : piocher des infos ça et là (forums, sites dédiés...), échanger avec des personnes qui pratiquent - ou ont pratiqué.

Pour le reste, c'est davantage une affaire d'envies personnelles : les tiennes et celles de ta (tes) partenaire(s). Du coup, c'est sans doute cela qui est à questionner : qu'est-ce qui t'attire, toi ? Quelles pratiques, quels fantasmes ? Quelles sont, seraient tes limites ?

 

Le BDSM est large, du "pas gentil du tout" au "light", et certains couples le pratiquent comme piment sans même le savoir, comme M. Jourdan parle en prose tout en l'ignorant ! Ce qui pose pour certains la question de l'étiquette... dont on se fout, au final.

À chacun de cheminer selon ses désirs, attirances, limites et au contact, sous l'impulsion de partenaires plus ou moins aguerris.

Bonne route en eaux troubles ! :)

Chut !