Le blog de Chut !

Une heure du mat'. Après une soirée entre copines, je remonte seule la longue rue qui mène chez moi. C'est une rue avec des bars, des restaus, des fêtards, qui s'éclaircissent à mesure qu'on la remonte. Je suis habillée simplement : un manteau, jean un peu moulant, des bottines noires à hauts talons.
Un gars passe à côté de moi en vélo. Me regarde et s'arrête.
- Mademoiselle, je peux vous poser une question ?
J'opine vaguement, histoire de lui montrer que je suis polie, mais que je n'ai pas envie de m'attarder. Et puis, ça me fait toujours plaisir quand on m'appelle encore "mademoiselle", moi qui n'ai guère plus le droit qu'à des "Madame".

Il se met à parler vite, trop vite. Je ne comprends rien. Juste qu'il ne m'invite pas à boire un verre... bref que ce n'est pas le classique plan drague de nuit, venant du gars qui ne veut pas rentrer seul chez lui.
- Vous pouvez répéter ?
- Oui, pardon. Déjà, je vous précise que cette demande ne vient pas de moi, mais que je la formule pour un ami qui n'oserait jamais la faire.
Voilà ma curiosité piquée au vif.
- Oui ?
- Mon ami voudrait savoir si vous accepteriez de lui marcher dessus et de vous asseoir sur son visage. Il vous paierait, hein !
Aussitôt, il se recule, comme s'il s'attendait à ce que je lui colle une claque. Il a l'air hyper gêné, anxieux même.

De mon côté, je souris. Et la première question qui me vient n'est pas : "Vous êtes fous ?", "C'est une blague ?", "Où est cet ami ?" mais... "Combien ?"
Je remballe sagement ma réponse pour avancer, sur le ton de la conversation :
- Ah oui, votre ami est un fétichiste des pieds. Mais vous ne lui trouverez sûrement pas son bonheur dans la rue... il vaudrait mieux qu'il s'en charge lui-même, de toute façon.
Le gars n'en revient pas, persuadé qu'il était de se faire sèchement rembarrer.
Nous discutons un peu avant que je ne pose la question fatidique :
- Au fait, combien ?
- 60 euros les 10 minutes, à peu près.
Je me dis que le tarif est alléchant, mais je décline : sécurité avant tout. Il est hors de question que je suive un inconnu en pleine nuit dans un endroit que je ne connais pas, pour qu'il me présente à quelqu'un que je ne connais pas davantage.

Il m'a laissé son téléphone.
Je n'ai jamais appelé : je ne le sentais pas.
Mer 19 déc 2007 3 commentaires
Non sérieusement, tu allais faire payer quelqu'un 60 euros pour lui marcher dessus et t'asseoir sur son visage? ALdabara :D - Décidémen' je confierai pas ma vie à une vénale ou client, quoi qu'on en dise
rhindani - le 03/02/2008 à 11h05
Attention, c'était lui qui le voulait ! Je n'avais rien demandé du tout... Cela semble te paraître étrange mais à mes yeux, c'est un fantasme comme un autre. Et nombre de soumis ou fétichistes se tournent vers des Dominas vénales parce qu'ils ne trouvent pas de femmes pour assouvir leurs fantasmes. Alors... où est le mal ? Et qui parle de confier sa vie (cette pratique n'est pas dangereuse en soi) ? J'ai du mal à te comprendre, là.
Chut !
une demande originale en soi!trop peu de personnes osent révéler leurs fantasmes ce quiest bien dommage bises yohann
yohann - le 27/11/2008 à 17h15
Le plus dur est à mon sens de trouver à qui les révéler, dès que ces fantasmes s'éloignent d'une norme communément admise. Autant dire "je rêve d'un trio avec deux femmes" est facilement admis (parce que c'est aussi le désir de beau
coup d'hommes, il paraît), autant avouer "je rêve de me faire piétiner par une Domina" semble difficile. Que ceux qui ont fait ce coming-out se manifestent, je serais curieuse de savoir comment ça a été reçu !
Chut !
en effet j'avou qu'il ne doit pas en avoir beaucoup....et pour reponse a mon autre commentaire non ce n'etait pas moi et je ne suis pas fetichiste des pieds...
yohann - le 07/12/2008 à 11h51
Aïe, aurais-je commis une gaffe ? Si c'est le cas, désolée, ce n'était pas mon intention.
Chut !