Le blog de Chut !
Soirée avec Bertille.
Nous faisons un point sur notre très prochain départ en Mongolie. Les questions à (se) poser, les médicaments à emporter, les affaires que nous possédons déjà, celles que devons encore nous procurer...
Nous appelons Vincent qui nous attend à Ulan Bator. Il est formel : nous charger serait une erreur.
Il souligne d'ailleurs ce que nous avons déjà remarqué. Dans un pays tropical, difficile de dénicher de quoi affronter le froid. Ou à des prix si peu attrayants que le budget voyage explose.
Des sacs de couchage pour nous réchauffer par un éventuel moins cinq ?
Trouvables sur place. Au marché noir, dans les surplus des armées russes et chinoises.
Idem pour les gants, les bonnets, les capes de pluie, les polaires.
En revanche, shampooing et du savon bios sont obligatoires afin de ne pas polluer les rivières.
Et vu notre usage parcimonieux, de (tout) petits formats suffiront.
D'abord parce que se laver, c'est un luxe permis uniquement près d'un cours d'eau.
Ensuite parce qu'après plusieurs jours de cheval, d'efforts et de poussière, de vent et de soleil, de cuisine et de veillées collées à un poêle artisanal, notre crasse sera si épaisse que le seul produit efficace sera... le liquide vaisselle.
Également utile pour les lessives, le produit. Celles-ci aussi nécessaires que rares, malgré nos juste trois T-shirts et pantalons.
Le plus strict des minima, on est prévenues.
Dès notre arrivée, Vincent nous apprendra les gestes indispensables. Comment bâter et débâter un cheval. Aller chercher de l'eau sans gaspiller son énergie. Prendre soin de nous pour éviter minuscules et gros pépins.
Aucun rapatriement depuis notre futur nulle part. Voilà, c'est dit.
Oh, il y a bien un avion militaire russe, mais un seul pour tout le pays. Et le coût, six mille euros, est si prohibitif qu'aucune assurance ne le couvrira.
D'ailleurs, impossible de localiser trois pékins perdus dans la pampa.
Internet, le téléphone ? Ne rêvons pas.
Comme Tubbataha est le royaume du bleu, la steppe est celui de l'herbe, des montagnes, des aigles et des chevaux sauvages, pas celui des antennes-relais.
Bertille et moi échangeons un sourire. Un regard entendu.
L'aventure sera dure, intense. Nous le savons. Nous préparons en conséquence. Prévoyons des antidouleurs, une fatigue persistante, de sublimes paysages et du courage à revendre.
Mais ce qui nous cloua fut l'innocente phrase de Vincent :
- En Mongolie, ne pas prévoir, c'est déjà gémir.
Ah oui ? Ça promet...
Photo de René Jacques.
Non, on ne peut prendre que le maximum de garanties (et accessoirement une bonne assurance !).
A très bientôt de la steppe... ou presque.
... et comme en plus, il est impossible d'absolument tout prévoir ... . Un peu comme en mer, finalement. (D'où le nom d'un bateau qui m'est cher et que tu connais).